L’affaire sent le soufre et tient en haleine le Tout-Paris des médias et de la politique. Mimi Marchand, 74 ans, la papesse de la com’, amie du couple Macron et intime des Sarkozy, dort depuis le 18 juin à la prison de Fresnes. Un scénario inimaginable pour cette femme gouailleuse, reine des paparazzis et grande habituée de l’Élysée. En garde à vue, elle n’a d’ailleurs pas caché sa proximité avec les deux couples présidentiels : « Je connais Carla depuis 25 ans, a-t-elle expliqué d’entrée aux enquêteurs. À partir du moment où Nicolas Sarkozy a perdu la primaire, alors que pour moi, c’était lui qui représentait la droite, cela m’a confortée dans l’idée de travailler avec les Macron, de faire la campagne avec eux, de les peopoliser et de les populariser. »
Comme elle, Noël Dubus, un homme d’affaires au passé sulfureux et déjà condamné pour escroquerie, a été mis en examen pour « subornation de témoin et association de malfaiteurs ». La justice les soupçonne, comme l’ont révélé Mediapart et Libération, d’avoir orchestré deux interviews de Ziad Takieddine dont le but aurait été de « blanchir » Sarkozy dans l’affaire du présumé financement libyen de sa campagne de 2007. Interrogée en garde à vue sur « l’origine » de l’opération, Lisa H., 27 ans, l’assistante de Noël Dubus, a eu cette réponse : « J’ai deux théories. Soit Noël est allé voir Michèle Marchand pour lui dire qu’il avait une ouverture avec Ziad Takieddine pouvant “sauver” Sarkozy. Soit l’ordre vient directement de tout en haut de la pyramide, de Nicolas Sarkozy. » Ce sont ces deux « théories » que les deux juges d’instruction parisiens, Vincent Lemonier et Noémie Nathan, tentent aujourd’hui de départager.
Dans leur dossier, dont Marianne révèle de nouvelles pièces, il est question d’argent liquide, de transferts de fonds, du Qatar et d’une hypothétique commission de 4 millions d’euros qui aurait été promise à Ziad Takieddine. À ce stade, tous les protagonistes, et en premier chef l’ancien président, sont présumés innocents et il n’est question pour l’heure que d’hypothèses judiciaires. Mais l’affaire a déjà provoqué la chute de la « reine Mimi ».
« MIMI » PLOMBÉE PAR UNE ÉCOUTE
Michèle, Marguerite, Marcelle Marchand, la patronne de l’agence de photos Bestimage, a été mise en examen le 5 juin, à l’issue de sept longues auditions de garde à vue. Placée sous contrôle judiciaire, elle avait alors interdiction d’avoir tout contact avec une douzaine de personnes, dont le photographe Sébastien Valiela qui a fait les photos de Ziad Takieddine au Liban. Or, quatre jours plus tard, le 9 juin, une écoute téléphonique établit que non seulement « Mimi » Marchand parle au photographe mais qu’elle semble aussi lui « dicter » ce qu’il devra dire à la police. En pleurs devant les magistrats, la papesse de la com’ tente de se justifier. « J’ai une très mauvaise habitude, je suis la mère de ces gens et eux, ce sont mes enfants qui prennent la becquée », déclare-t-elle, certifiant qu’elle n’a rien voulu dicter du tout. « J’ai voulu lui remettre en mémoire ce qu’il s’est passé », nuance-t-elle.
Mimi Marchand : chant du cygne pour le phénix des médias ?
Mais dans cette écoute, elle suggère aussi à son interlocuteur de « changer quelque chose » et les magistrats la soupçonnent d’avoir tenté de faire modifier une facture pour mieux coller à certaines déclarations. Là encore, Mimi Marchand garde son cap et dément. Mais sans convaincre, puisque ce coup de fil lui vaut un placement en détention. Auparavant, devant les policiers, durant sa garde à vue, elle avait aussi maintenu sa ligne sans jamais admettre la moindre infraction. « Je réfute les charges qui pèsent contre moi, a-t-elle déclaré lors de sa mise en examen le 5 juin. Je n’ai fait que mon travail de journaliste. Je ne considère en aucun cas avoir franchi la ligne de la déontologie. Je ne suis rentrée dans aucune négociation financière avec qui que ce soit. »
TRACTATIONS EN COULISSES ?
Mais un homme assure le contraire. Devant les policiers, Noël Dubus a raconté une tout autre histoire. Cet homme à la réputation sulfureuse s’est mis à parler aux enquêteurs au milieu de sa garde à vue, après avoir demandé un aparté avec son avocat. Noël Dubus a ensuite réitéré ses accusations devant les juges d’instruction lors de son interrogatoire de première comparution. Sur l’origine de leur rencontre, à l’automne 2020, Noël Dubus et Mimi Marchand sont sur la même ligne. C’est d’ailleurs leur seul point d’accord. Proche du fils de Sophie Pétronin, l’otage française libérée au Mali en octobre 2020, Noël Dubus contacte alors Mimi Marchand pour lui proposer une interview de l’otage. Mais finalement, le sujet capote. « J’en étais fâchée, raconte Mimi Marchand aux enquêteurs. Quelques jours plus tard, Noël Dubus m’appelle, il connaît très bien Takieddine [alors en fuite au Liban] et me dit qu’il a un scoop à m’apporter ». Selon Dubus au contraire, après l’affaire Pétronin, c’est Mimi Marchand qui lui aurait « demandé si on pouvait faire une interview exclusive avec Ziad Takieddine, quitte à se déplacer au Liban ».
Quoi qu’il en soit, dans le numéro de Paris Match du 11 novembre 2020 un premier article sort, titré : « Exclusif, l’insaisissable Ziad Takieddine », dans lequel ce dernier « épargne Nicolas Sarkozy » dans l’affaire libyenne. Le même jour, dans une vidéo de 32 secondes diffusée par BFM, Ziad Takieddine affirme « que Monsieur Sarkozy n’a pas eu de financement libyen pour sa campagne ». Puis dans Paris Match du 23 décembre 2020, l’intermédiaire libanais « persiste et signe ». Le journal publie cette fois-ci un acte notarié, une sommation interpellative déposée chez un notaire de Beyrouth, dans lequel Ziad Takieddine réaffirme que les fonds libyens n’ont pas alimenté la campagne Sarkozy de 2007.
Dans ce document, il déclare aussi qu’il refusera à l’avenir de s’expliquer devant des magistrats français de l’affaire libyenne. Or après cette série de déclarations tonitruantes, en rupture avec ses positions antérieures, l’intéressé a de nouveau changé de version, y compris devant les magistrats français venus l’entendre au Liban sur le volet Kadhafi. Mais que diable s’est-il passé pour expliquer ces rétractations qui ont fait long feu ? Le parquet national financier a décidé d’en avoir le cœur net en ouvrant cette enquête pour subornation de témoin.
NICOLAS « ZÉBULON » SARKOZY
« Quel a été le rôle de Nicolas Sarkozy et de son avocat Thierry Herzog ? » demandent sans détour les juges d’instruction Vincent Lemonier et Noémie Nathan à Noël Dubus. Avant la première interview dans Paris Match, réalisée le 23 octobre, ce dernier assure ne « pas connaître Sarkozy ». « Il n’a pas de rôle dans cette interview », assure même Dubus. Mais après celle-ci, dit-il, Mimi Marchand « insiste » pour qu’il l’accompagne chez l’ancien président. « Je vais chez Zébulon, Mimi me rejoint », écrit Noël Dubus dans un SMS, dévoilant le surnom qu’il a donné à l’ancien chef de l’État. Sur un autre texto, à la question « c’est qui Mimi ? » il répond « Mimi Marchand, c’est elle qui m’a présenté Sarkozy ». Une rencontre totalement démentie par Michèle Marchand. « Je n’ai emmené personne chez Nicolas Sarkozy », jure-t-elle. « Noël Dubus se vante beaucoup de connaître des personnalités. Je maintiens que je ne l’ai jamais présenté à Nicolas Sarkozy », insiste-t-elle. Noël Dubus, en revanche, dit ne pas connaître Thierry Herzog et assure que l’avocat de l’ancien président « n’a pas eu de rôle » dans la première interview de Ziad Takieddine.
Les quatre jours de Sarkozy face aux juges : “Takieddine a arnaqué les Libyens”
Selon Dubus, l’objectif principal de cet entretien était simple : « Il y avait une phrase que Ziad Takieddine devait dire et qu’il a dite : “Nicolas Sarkozy n’a pas touché d’argent pour la campagne présidentielle” ». Mimi Marchand admet elle aussi, qu’avant cette interview, Takieddine s’était « engagé » à dédouaner Sarkozy. En garde à vue, elle a même précisé qu’en cas contraire, « même ses frais ne seraient pas remboursés ».
« La vérité enfin », salue Nicolas Sarkozy dans un tweet le jour de la sortie de l’hebdomadaire et de la diffusion de la vidéo sur BFM. Dans la foulée, une seconde opération est mise sur pied. « Mimi pensait que l’interview serait reprise par les juges » de l’affaire libyenne, poursuit Noël Dubus devant les magistrats. « Comme cela n’a pas été le cas, elle a expliqué qu’il fallait un écrit que Takieddine devait répondre à des questions ».
Mimi Marchand, de son côté, a une tout autre explication : « Après la première interview, Noël Dubus me disait qu’il était harcelé par Ziad Takieddine qui lui disait que l’interview ne lui avait rien rapporté (…) qu’il avait besoin de fonds pour régler ses problèmes au Liban et débloquer ses avoirs gelés. Il prétendait que si Noël ne lui apportait pas d’argent ou ne lui en envoyait pas, il reviendrait sur son interview », déclare-t-elle, suggérant une forme de chantage de la part de Takieddine. « Noël m’a alors dit qu’il avait une idée », poursuit-elle, suggérant que c’est Dubus qui serait à l’initiative de l’acte notarié.
UNE INTERVIEW… TÉLÉPHONÉE
Il va donc être décidé de rédiger une « sommation interpellative » sous forme d’un texte officiel de questions-réponses déposé devant notaire. « Je pense que Mimi est allée voir Thierry Herzog pour lui proposer et ensuite est passée par Nicolas Sarkozy qui a validé l’idée », assure Dubus aux juges. C’est en tout cas ce qu’il suppose. De son côté, Mimi Marchand réfute que les questions lui aient été données par Thierry Herzog : « C’est faux, même s’il est vrai que je l’appelle “Titi” et que je le connais depuis 40 ans », a-t-elle déclaré. « Je n’ai jamais vu cette sommation interpellative, sauf le projet qui est en pièce jointe dans mon téléphone », a-t-elle ajouté devant les enquêteurs. Un démenti qui laisse Dubus de marbre. « Mimi Marchand est bien à l’initiative de la sommation interpellative », insiste-t-il, disant détenir des textos le prouvant.
Quoi qu’il en soit, Noël Dubus se charge de recueillir les réponses de Takieddine. « Pendant des heures, au téléphone, question par question, Ziad me dictait ses réponses, raconte-t-il aux juges. On a fait des modifications et à chaque fois j’allais voir Mimi et je lui demandais si cela lui convenait. Elle faisait des corrections, car entre-temps elle soumettait les réponses. Elle revenait ensuite vers moi en disant “cette date n’est pas la bonne” ou “vous vous êtes trompé là-dessus” ». Et Takieddine, selon lui, modifiait ses réponses en conséquence. Mimi Marchand dément : « Totalement faux ». Sur ce point sensible, l’enquête devra faire la part des choses entre deux versions opposées.
Selon Noël Dubus, la fabrication du texte de la sommation interpellative a traîné en longueur d’autant qu’à ce moment-là, au Liban, Ziad Takieddine est à nouveau incarcéré dans une affaire locale. « Ziad était dans l’agressivité, une haine de la justice française, une haine du système », détaille Dubus, qui se souvient d’un épisode révélateur : « Dans une des réponses, Ziad disait qu’il avait apporté 5 millions d’euros à Claude Guéant à son domicile de fonction du quai Branly. Michèle Marchand disait qu’on ne pouvait pas garder cela et que cela n’avait aucun intérêt. Elle en a parlé à Nicolas Sarkozy. Il a dit qu’on n’allait pas encore changer, que ça n’avait pas d’importance, que c’était le problème de Guéant. » Là encore, un épisode raconté par le seul Dubus sur lequel l’enquête devra recueillir le point de vue de l’ancien président.
VIREMENTS WESTERN UNION
Les juges veulent aussi savoir combien de fois l’intermédiaire s’est rendu chez Nicolas Sarkozy. « Trois fois au moins, peut-être quatre », avance Noël Dubus. Il date la première fois après son retour du Liban juste après la première interview, dans l’intervalle de quinze jours avant sa publication. « Il y avait Mimi Marchand et moi, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, c’est tout. Sarkozy était un peu énervé, car il ne comprenait pas pourquoi ça ne sortait pas. C’était de l’énervement parce qu’il avait prévu dans la foulée de faire une interview le lendemain de la sortie de Paris Match sur une chaîne de télé », raconte Dubus. Selon lui, ce jour-là, Mimi Marchand « fait écouter » au président une partie de l’interview, « notamment le passage sur la campagne ». « Il faut que ça sorte rapidement », aurait réagi Sarkozy. « Totalement faux », dément Mimi Marchand, assurant qu’elle n’a « jamais eu l’interview avant » sa publication. Un autre désaccord entre eux.
« Savez-vous si Ziad Takieddine a touché une contrepartie en échange de ces déclarations ? » questionnent les juges. Noël Dubus affirme que non mais admet que lorsque Takieddine était en détention, « Mimi m’a dit qu’il fallait lui trouver de l’argent pour lui payer sa caution ». « On est chez les dingues, a réagi à ce propos Mimi Marchand lors de sa garde à vue. Dubus était au Liban à ce moment, comment lui aurais-je remis l’argent ? Par pigeons voyageurs ? »
L’enquête a cependant établi que via des virements Western Union plafonnés à 1 000 euros vers le Liban, Noël Dubus, grâce à des amis, envoie jusqu’à 8 000 euros en direction de Takieddine. En garde à vue, il a aussi soutenu que Mimi Marchand lui avait versé 10 000 euros en liquide. Il est également question d’une somme de 3 000 à 4 000 euros en espèces versée par « Mimi » au Liban pour Takieddine, ainsi que d’un iPhone avec 500 euros prépayés. « Faux, faux, faux, plus faux », a réagi avec vigueur Mimi Marchand devant les policiers. « Ziad avait absolument besoin d’argent, insiste son ami Dubus. Il voulait 40 000 euros pour payer ses avocats ». Là encore, l’enquête va devoir faire la lumière sur ces mouvements de fonds en direction de l’intermédiaire en fuite au Liban.
« ON NE DEMANDE PAS D’ARGENT À SARKOZY »
Devant les enquêteurs, Lisa H., la collaboratrice de Dubus, évoque pour sa part une somme de 4 millions d’euros qui aurait été promise à Takieddine « pour qu’il retrouve une vie financière stable ». Sur ce point, Noël Dubus dément. Selon lui, la jeune Lisa H. confondrait « 4 millions et 4 % », en marge d’une opération avec un fonds d’investissement asiatique où Takieddine aurait été rémunéré comme apporteur d’affaires. Mais ces fonds promis « n’auraient rien à voir » avec les rétractations assure Dubus. « Quel était votre intérêt à vous ? » lui demandent les juges. « Je vous jure que je n’ai rien touché, se défend-il. Mimi m’a toujours dit, on ne demande pas d’argent à Nicolas Sarkozy. » Dubus admet que les deux dédicaces de l’ancien président sur son livre, « Le temps des tempêtes », une pour lui (« Pour Noël, merci pour tout… votre ami ») et une pour la mère de Lisa (« Pour Nadia qui peut être fière de sa fille Lisa, 17 décembre 2020 ») « étaient cadeau ».
Après ces premiers épisodes avec Takieddine, Noël Dubus raconte aux juges les dessous d’une autre opération qu’il aurait entamée avec Mimi Marchand : la libération d’Hannibal Kadhafi, un des fils de l’ancien dictateur libyen, détenu au Liban. Devant les enquêteurs, Noël Dubus assure l’avoir visité trois fois en prison, via l’appui d’un général libanais, et que ses permis de visite en attestent. Au retour d’un de ses séjours à Beyrouth, Noël Dubus fait escale en Allemagne, à Aix-la-Chapelle, dit-il auprès d’avocats du camp Kadhafi. « Mimi était persuadée que si je faisais sortir Hannibal de prison, ça me donnerait accès aux archives de la famille », avec en ligne de mire la possibilité de démontrer que le document publié par Mediapart sur les versements de Kadhafi à Sarkozy était un faux. D’ailleurs, sur une écoute téléphonique, Mimi Marchand parle aussi d’une « mission » évoquant « le faux ». S’agit-il de la mission de Dubus auprès d’Hannibal Kadhafi ? Interrogée en garde à vue, elle s’en défend : « la mission, c’était de tuer Mediapart », a répondu Mimi Marchand.
LISSER LES RELATIONS SARKOZY-MACRON
Lors de sa garde à vue, Noël Dubus a aussi avancé aux policiers d’autres détails. « La seule chose que Mimi Marchand et Nicolas Sarkozy m’ont promise, c’est l’ouverture du Qatar pour moi », a-t-il dit, suggérant la possibilité d’affaires avec l’émirat dont l’ancien président est réputé proche. Tout comme Mimi Marchand, a-t-il dit, est « proche de Nasser » al-Khelaïfi, le dirigeant du club de football du PSG. De son côté, en garde à vue, Mimi Marchand a raconté que Nicolas Sarkozy lui avait promis « de faire du corporate pour le groupe Accor », groupe hôtelier où l’ancien président est au conseil d‘administration. Les policiers se sont demandé si cette promesse de contrat avec Accor était un « remerciement » pour les opérations Takieddine.
Mais là encore, Mimi Marchand dément. « Non, il avait besoin de lisser ses relations avec Emmanuel Macron, cela n’a rien à voir avec Takieddine », a-t-elle répondu pour justifier d’un renvoi d’ascenseur. À l’entendre, elle aurait simplement joué les missions de bons offices entre deux présidents. « Je vais vous préciser que jamais je n’ai demandé ou obtenu de rémunération auprès de Carla et Nicolas Sarkozy, a déclaré « Mimi » Marchand aux enquêteurs. Je n’ai toujours fait que des reportages photos que j’ai vendus. Mais je n’ai jamais travaillé pour eux, dans quelque domaine que ce soit. »
Il ne fait guère de doute que Nicolas Sarkozy devrait à terme être entendu dans ce ténébreux dossier. Jusque-là, aucune réaction officielle n’a filtré de la rue de Miromesnil, où sont installés ses bureaux – aucun des avocats des autres personnes citées n’a souhaité s’exprimer. Mais l’ombre de l’ancien président plane à chaque page de l’enquête, qui semble tout entière orientée dans sa direction. Un exemple : « Savez-vous si l’article [de Paris Match] a fait l’objet d’une validation préalable de Nicolas Sarkozy avant publication ? » ont demandé les policiers à Noël Dubus. « Je suis obligé de répondre ? a répliqué ce dernier. J’ai peur de dire oui, donc je vais dire que je ne sais pas. » Une réponse en forme de labyrinthe. À l’image de cette nouvelle affaire.
Procès Bygmalion : le crépuscule de Nicolas Sarkozy