La Fédération Française du DROIT HUMAIN exprime son inquiétude face aux évènements qui s’y déroulent sous nos yeux.
Depuis le début de l’année 2021, un tiers de la population de ce pays est confronté à des niveaux d’urgence en termes d’insécurité alimentaire aiguë et plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition. Ces besoins augmentent avec la sécheresse et la pandémie qui touchent le pays. Le nombre de personnes « déplacées » a plus que doublé depuis le mois de mai 2021 atteignant 550.000 personnes.
La Fédération française du DROIT HUMAIN soutient le peuple afghan dans sa volonté de défendre les droits fondamentaux et la dignité de tous les citoyens de ce pays et en particulier les droits des femmes dont tous les acquis des deux dernières décennies sont brutalement remis en cause. Toutes les femmes et les filles ont le droit de vivre à l’abri de la discrimination et des violences basées sur le genre, y compris le mariage d’enfants, précoce et forcé. En cette période de troubles, le droit international humanitaire doit être appliqué.
Depuis vingt ans, l’Afghanistan a réalisé d’importants progrès : l’espérance de vie y a augmenté de neuf ans, le nombre moyen d’années de scolarité est passé de six à dix ans et le revenu brut par habitant a plus que doublé comme en témoigne le rapport sur le développement humain du PNUD[1]. Cela est bien sûr encore très insuffisant, raison de plus pour refuser tout retour en arrière.
Bien que les décisions de nos démocraties occidentales aient été dictées trop longtemps par des volontés économiques, elles ont permis une émancipation et un début de prise en compte de la défense des droits fondamentaux de tous les humains.
Nous appelons les pays à maintenir les frontières ouvertes pour accueillir les réfugiés afghans qui fuient la violence et les persécutions et à s’abstenir de toute politique de retour forcé. Dans ce contexte, nous appelons les autorités françaises à ne plus renvoyer, dans le cadre du règlement de Dublin, des Afghans vers d’autres pays européens qui procèdent à leur tour à des renvois forcés vers l’Afghanistan.
L’Union Européenne a le devoir moral de protéger tous les Afghans menacés dans leur pays. Ce ne sont pas les réfugiés qui sont une menace, mais bien celles et ceux qui, partout dans le monde, et confondant pouvoir politique et pouvoir religieux, veulent régner sans partage sur les consciences.
La Fédération française du DROIT HUMAIN, fidèle à son histoire et à ses combats, agit pour que sur toute la Terre, les Femmes et les Hommes « parviennent à bénéficier d’une façon égale de la justice sociale dans une humanité organisée en sociétés libres et fraternelles » (art. 1 de la constitution internationale de l’Ordre Maçonnique Mixte International LE DROIT HUMAIN).
Fédération française de l’Ordre Maçonnique Mixte International
LE DROIT HUMAIN
____________________________________________
[1] http://hdr.undp.org/sites/default/files/Country-Profiles/AFG.pdf