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Une canicule historique ravage l’ouest du Canada et le nord-ouest des États-Unis.
Canada : comment expliquer la canicule qui submerge le pays ? © Vancouver ©Pixabay
Une canicule historique ravage l’ouest du Canada et le nord-ouest des États-Unis.« Ce temps peut être fatal aux membres vulnérables de notre communauté, en particulier les personnes âgées et celles qui ont des problèmes de santé sous-jacents », a déclaré Mike Kalanj, porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada. Les autorités enjoignent la population à « vérifier si les proches et les voisins vont bien ». Et pour cause, depuis ce lundi 28 juin, les morts subites se multiplient dans la région de Vancouver, principale ville de la province de Colombie-Britannique. Les autorités ont annoncé hier après-midi qu’au moins 134 personnes étaient mortes subitement dans les localités de Burnaby et Surrey.
Une canicule qui persiste
« Nous vivons la semaine la plus chaude que les Britanno-Colombiens aient jamais connue », a déclaré le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan. La métropole canadienne de Vancouver enregistre des températures supérieures à 30°C, bien au-dessus des normales de saison de 21°C. Un record de chaleur a été enregistré ce mardi, avec 49,5°C à Lytton, village situé dans les montagnes Rocheuses de la province. Le thermomètre est également monté à 42°C dans la station de ski de Whistler, au nord de Vancouver.
« La durée de cette canicule est inquiétante, car il y a peu de répit la nuit », a averti le ministère de l’environnement canadien qui s’inquiète de la durée du phénomène. Les avertissements de canicule se sont par ailleurs étendus dans les provinces plus à l’est, ainsi que dans une partie des territoires du Yukon et du Nord-Ouest. Dans la région, les climatiseurs et les ventilateurs sont en rupture de stock et les villes ont ouvert des « centres de rafraîchissement ». Plusieurs écoles ont été fermées et des campagnes de vaccination contre le Covid-19 ont dû être annulées. Les animaux sauvages cherchent aussi à s’adapter, comme cette famille d’ours qui profite d’une piscine pour se rafraîchir alors que le mercure indique 47°C.
Cliquer, au niveau du 47°, pour avoir l’image.
Aux États-Unis, la canicule frappe les villes de Portland dans l’Oregon et Seattle dans l’état de Washington. Le mercure y est monté à des records inégalés depuis le début des archives en 1940, avec 46,1°C relevés à l’aéroport de Portland ce lundi et 41,6°C à celui de Seattle. De nombreux incendies de forêts , provoqués par ces fortes chaleurs, ont par ailleurs été constatés de part et d’autre de la frontière canado-américaine.
D’où vient ce « dôme de chaleur » ?
Lors d’une canicule, il existe deux types de circulation atmosphérique. Il y a, soit un déplacement de la masse d’air du sud vers le nord, soit, dans ce cas présent, la formation d’un « dôme ». Concrètement, cela signifie que la circulation atmosphérique est bloquée. Les hautes pressions emprisonnent l’air chaud présent dans la région, ce qui provoque un réchauffement de l’air des basses couches.
Les scientifiques expliquent ce phénomène par la présence du « courant-jet » dans la région. C’est un courant de chaleur naturel circulant sur le territoire. Il souffle d’ouest en est et permet d’ailleurs à certains vols New York-Paris d’arriver en avance. L’été, ce courant est moins fort car l’écart de températures entre les régions polaires et subtropicales est plus faible. Le courant-jet ondule alors plus lentement, faisant ainsi stagner la chaleur.
Les climatologues avancent que le réchauffement climatique amplifie ce phénomène. La hausse des températures augmente les ondulations, ralentissant encore plus le courant. Néanmoins, son impact reste encore sujet d’étude, notamment concernant la fréquence et la durée possible de ces dômes.
L’Organisation météorologique mondiale a quant à elle averti ce mardi que « les vagues de chaleur sont de plus en plus fréquentes et intenses car les concentrations de gaz à effet de serre entraînent une hausse des températures mondiales. Elles commencent plus tôt et se terminent plus tard et prélèvent un coût croissant sur la santé humaine et les systèmes de santé ».