La charte de principes qui doit désormais encadrer l’activité des Imamsa été rendue publique par le Conseil Français du Culte Musulman. Cette charte était voulue par Emmanuel Macron et elle avait été annoncée au lendemain du discours des Mureaux le 2 octobre dernier sur le plan de lutte contre les séparatismes.
À ce jour, seul cinq des neufs fédérations qui composent le CFCM ont signé le texte. Parmi les non-signataires, le Comité de coordination des Musulmans Turcs de France, l’association Foi et Pratique (apparenté au Tabligh, un mouvement islamiste d’origine pakistanaise), le Millî Görüs (CIMG) et l’association Islam Sounnat Djammate – Grande mosquée de Sait Denis de la Réunion.
Une charte exigeante
Dotée de 10 articles, la charte précise qu’«qu’aucune conviction religieuse ne peut être invoquée pour se soustraire aux obligations des citoyens». Elle affirme: «Ni nos convictions religieuses ni toute autre raison ne sauraient supplanter les principes qui fondent le droit et la Constitution de la République.»
La charte introduit la notion de «liberté de conscience», d’«égalité homme-femme», et elle condamne sans détour la discrimination en raison de l’«orientation sexuelle» et l’«homophobie». Le texte introduit aussi la notion d’«islam politique» qu’il condamne, en désignant des exemples précis: le salafisme, les frères musulmans et le tabligh.
Désormais, le texte doit être adressé aux Conseils Régionaux du Culte Musulman (CRCM). «L’objectif étant de les faire partager avec l’ensemble des acteurs de l’islam de France, notamment au niveau local parmi les imams, les aumôniers ainsi que les responsables de mosquées», explique le communiqué du CFCM, qui se dit ouvert à «d’éventuelles améliorations».