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C’était, pendant l’année 1941, les Nazis avaient décidé d’appliquer la “Solution finale” ,
Entrée du camp de la mort à Auschwitz avec son enseigne : «Le travail rend libre» .
“Arbeit macht fre”
Dimanche 22 janvier, il est 5 heures du matin avec trois cars, nous quittons la rue de la Pompe, le quartier du Lycée Janson de Sailly pour nous rendre à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Un avion nous amène à l’aéroport de Cracovie, dans le sud de la Pologne.
C’est mon troisième voyage en Pologne.
À la sortie de l’aéroport, trois cars nous attendent pour aller à Birkenau situé à environ 70 km.
Durant le trajet, dans le car, une personne nous retrace l’histoire de la Pologne. Arrivés à Birkenau, nous sommes guidés dans le camp pour la visite avec les explications détaillées du guide.
Birkenau est un camp d’extermination destiné à la réalisation de la « solution finale », c’est-à-dire l’extermination totale du peuple juif. C’était, pendant l’année 1941, les Nazis avaient décidé d’appliquer la “Solution finale” , c’est-à-dire le meurtre systématique des Juifs de tout le continent européen.
«(UFCM)-S i t e : www.memoire-mediterranee.com
Après avoir construit les bâtiments pour exterminer les juifs, les nazis les conduisaient vers ces centres. Ils les déportaient par voie ferrée et, lorsque des trains n’étaient pas disponibles et que les distances le permettaient, c’est par marche forcée ou par camions qu’ils étaient acheminés.
L’ampleur de l’horreur ne se perçoit qu’en visitant le site. Il est en effet difficile d’imaginer toutes ces infrastructures construites pour tuer vite, beaucoup avec efficacité. Nous pénétrons dans l’intimité du processus de destruction des Juifs, celui du convoyage, du triage, du gazage et de l’incinération des cadavres.
Le camp de Birkenau est spécifique. Il était traversé par une longue voie ferrée construite par les détenus. Les rails amenaient les personnes à l’intérieur du site. C’est ici que commençait la première « sélection ». Les personnes âgées, les enfants et les femmes enceintes étaient conduits vers le fond du camp où se trouvaient les chambres à gaz. Ils étaient dirigés pour y être assassinés.
Les autres étaient amenés au « sauna » où les nazis les désinfectaient et les tatouaient.
Ils iront renforcer les équipes au travail. Le triage des populations. La sinistre voie ferrée. Les fours crématoires.
Vers le fond du camp se trouvaient les chambres à gaz et les fours crématoires. Les personnes entraient dans les salles de déshabillage où des portes manteaux permettaient d’accrocher les vêtements. Les « SS » cyniques, conseillaient aux déportés de retenir le numéro, afin leur disaient- ils: « C’est pour mieux retrouver vos affaires ». Alors que le chemin emprunté était celui de la mort, celui d’où on ne revenait pas.
Les déportés entraient dans les douches, les « SS » fermaient hermétiquement la porte et jetaient des granules de Zyklon B qui se transformait en gaz mortel au dessus de 27°, ce qui asphyxiait les personnes. Après 20 minutes, les « SS » ouvraient la salle une fois celle-ci ventilée.
Le spectacle était horrible, les malheureux grimpaient sur les plus faibles, pour respirer le peu d’oxygène qui se raréfiait. Les victimes, défigurées par la douleur, formaient un monticule sinistre. Au début, les corps étaient jetés dans des fosses communes, puis brûlés sur des bûchers, mais après l’installation des fours, ils étaient brûlés dans les crématoriums par des prisonniers qui étaient ensuite tués. La machination devait rester secrète.
Nous avons pu voir le lac dans lequel les cendres des victimes étaient jetées. Un accompagnateur expliquait que parfois des ossements, voir des dents mal incinérées apparaissaient.
Les « SS » entreposaient les affaires volées aux déportés notamment les valises dans le baraquement appelé « Canada ». Tout proche, se trouvait le « sauna » où les déportés étaient « désinfectés ». On changeait leurs vêtements et on leur en donnait d’autres, vieux et sales, on leur coupait les cheveux et on les tatouait.
La visite du site est révoltante. C’est le comble de l’horreur. Aujourd’hui les ruines des crématoires sont les seuls acteurs visibles. Les accompagnateurs témoignent pour eux qui ne sont pas revenus, ils nous racontent l’indicible.
Le camp Auschwitz – Birkenau comptait des milliers de prisonniers. Il comportait des fils de fer barbelés électrifiés et était surveillé par des gardes SS, et notamment, après 1942, par des maîtres chiens SS. Il disposait d’un centre d’exécution.
Le camp jouait un rôle essentiel dans le plan allemand d’élimination des Juifs d’Europe.
Des trains arrivaient à Auschwitz – Birkenau, bondés de Juifs provenant de tous les pays d’Europe occupés par l’Allemagne ou les alliés de l’Allemagne.
Des convois arrivèrent de 1942 à la fin de l’été 1944.
Les prothèses confisquées. Chaque détenu était reconnu par un insigne cousu à leurs vêtements : juifs, homosexuels, prisonniers politiques. Des médecins « SS » effectuaient des expériences sur les femmes juives pour les stériliser.
Les bâtiments dynamités. Vers la fin de la guerre, les SS, voulaient effacer les traces de leurs crimes, commencèrent à brûler les archives et à détruire les chambres à gaz et les fours crématoires.
Les fours crématoires. Les récits des accompagnateurs m’ont bouleversé. J’ai éprouvé un sentiment de violente angoisse lors de ma 3ème visite.
Le médecin S.S. commençait à sélectionner ceux qui lui paraissaient aptes au travail. Les femmes en charge de petits enfants étaient en principe inaptes, ainsi que tous les hommes d’apparence maladive ou délicate. On plaçait à l’arrière des camions des escabeaux, et les gens que le médecin S.S. avait classés comme inaptes au travail devaient y monter. Les S.S. du détachement d’accueil les comptaient un à un. Ils étaient par la suite assassinés.
Les latrines. Les corps étaient, selon les cas, incinérés ou enterrés dans d’immenses fosses communes, tandis que tous leurs effets personnels étaient récupérés, triés et ré-expédiés en Allemagne à bord des mêmes trains.
L’organisation minutieuse et le rendement de ces usines faisaient la fierté de leurs créateurs.
Ce site est devenu pour le monde entier le symbole de la terreur, du génocide et de l’Holocauste.
QUE POUVONS-NOUS DIRE DE CE DEVOIR DE MEMOIRE ?
C’est un voyage au bout de l’enfer – de ruines qui témoignent d’une entreprise machiavélique, qui portent l’ombre de corps humiliés et torturés, d’une humanité bafouée, où il n’y a plus d’espace possible de compromis ou de petits arrangements avec sa conscience, le principe de réalité est poussé à son paroxysme. Il faut témoigner, C’est la leçon de ce voyage. L’épreuve du miroir est à son paroxysme – le pire ennemi de l’homme c’est lui-même – le pire ennemi de l’humanité c’est bien l’humanité elle-même. L’entreprise m’emplit d’épouvante par cette volonté d’anéantissement. Il faisait beau à Birkenau ce jour là et j’ai cru que j’avais tout vu de cette ignominie dans cet espace glacé. Là aussi un musée mais qui m’a laissé sans larme et sans voix, comme asphyxié.
Par ces actes, ils ont touché au caractère sacré de l’humanité, à l’ipséité de ces hommes et de ces femmes, c’est-à-dire à l’essence humaine.
– 60 ans après la libération du camp de concentration et d’extermination, est-il possible
de connaître ce que fut ce camp et ce qu’il doit représenter aujourd’hui ?
– Cette folie est-elle suffisamment présente dans l’esprit des hommes et des peuples pour se prémunir de l’énormité de projets de solution finale d’un peuple ou d’une quelconque ethnie ?
– La « raisonnance » de ce travail de mémoire serait-elle limitée, ou insuffisante quand des atrocités dans le monde semblent encore se perpétuer ? Que pouvons-nous suggérer ?
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