François Bayrou, en septembre 2020. — ROMUALD MEIGNEUX / SIPA
Le haut-commissaire au Plan, François Bayrou , plaide dans une note pour un « pacte national pour la démographie », afin de sauver le modèle social français. « Assurer notre avenir démographique » passe par « deux voies : avoir plus d’enfants ou accueillir des personnes d’autres pays », écrit l’ancien ministre, pour qui « la France devra jouer des deux leviers dans des proportions raisonnables qui garantissent le maintien de la cohésion nationale ».
« La France a sans doute plus besoin encore que ses voisins d’une démographie dynamique car son modèle social repose, pour beaucoup, sur la solidarité entre les générations », notamment à travers le système de financement par répartition des retraites.
« Le nombre de naissances baisse année après année »
Alors que la France connaissait depuis plusieurs années « une réelle dynamique démographique », des signes « très préoccupants » d’un « dérèglement de cette dynamique » apparaissent. « L’indice de fécondité se tasse » – de 2,02 enfants par femme en 2010 à 1,83 en 2019 – et « le nombre de naissances baisse année après année » : 753.000 en 2019 contre 818.000 en 2014. « Il manquerait 40 à 50.000 naissances par an pour assurer le renouvellement des générations », lit-on dans la note du haut-commissariat.
« Pour 2020, le solde migratoire est estimé de manière provisoire (à) +87.000 personnes », un chiffre à comparer avec le solde naturel (les naissances moins les décès) qui était de 149.000 en 2018 et 140.000 en 2019. En 2020, année marquée par le Covid-19, le solde naturel est estimé à 67.000. « L’apport des migrations peut aider à améliorer le rapport actifs-retraités, et donc la capacité de financement de nos systèmes sociaux », ajoute François Bayrou.
Parallèlement, il milite pour « une ambition démographique dans notre pays ». « La politique familiale soutient la natalité » et cela passe par l’accueil de la petite enfance qui en est « l’un des leviers les plus puissants », sur lequel « des efforts supplémentaires sont à accomplir ». Tout comme sur les politiques de logement « qui permettent d’accéder à une forme d’indépendance » et sur « les conditions d’accès à l’emploi des jeunes ».
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