La Révolution couvre une période de dix ans qui s’étend de l’ouverture des États généraux le 5 mai 1789 au coup d’État du 18 Brumaire (9 novembre 1799) mené par Napoléon Bonaparte. Une décennie qui a vu la chute de la monarchie française, l’entrée en république et a profondément et durablement bouleversé la société française.
Quels événements ont déclenché la Révolution Française ?
Les évènements qui ont conduit à la Révolution française sont de nature diverse, à la fois sociale, économique et politique. L’Ancien Régime est en crise, la dette publique atteint des sommets et la société d’ordres est de plus en plus critiquée. Malgré la décision de Louis XVI de doubler le nombre des députés du Tiers État fin 1788, ces derniers demeurent minoritaires face à la noblesse et au clergé. La révolte gronde. “L’entrée en révolution se fait au printemps et dans l’été 1789 avec la transformation des Etats généraux en assemblée nationale le 17 juin et l’affirmation de la souveraineté nationale”, explique Hervé Leuwers. Avec le serment du Jeu de Paume le 20 juin, la nouvelle assemblée nationale s’engage à ne pas se séparer avant d’avoir rédigé la Constitution. “Le 9 juillet, les députés se déclarent Assemblée nationale constituante et la prise de la Bastille le 14 juillet, sauve la révolution d’un coup de force, alors que le roi menace de faire intervenir les troupes dans la capitale”, détaille l’historien.
Les grandes étapes de la Révolution française
Guerre civile, Terreur, pays divisé, mais aussi abolition des privilèges et première constitution écrite de France, la Révolution française est une période riche et complexe. Après la prise de la Bastille le 14 juillet et la Déclaration de Droits de l’homme et du Citoyen du 4 août 1789, l’unité fait long feu et la confusion règne. Les droits seigneuriaux sont abolis par les députés, mais Louis XVI s’oppose avec virulence à cette mesure. Après l’interruption de sa fuite à Varennes, le roi perd la confiance du peuple. La monarchie constitutionnelle est un échec. Le roi use de son droit de veto pour empêcher le travail de l’Assemblée. Dans le contexte de la guerre contre les armées prussienne et autrichienne qui débute le 20 avril 1792, l’hostilité du peuple à l’encontre de Louis XVI grandit.
Le 10 août, la foule des sans-culottes envahit le palais des Tuileries. Louis XVI et sa famille sont alors emprisonnés. “Le pouvoir est alors détenu par la Convention nationale, l’Assemblée qui a été élue, après l’insurrection du 10 août, pour établir une nouvelle constitution. Le 21 septembre, lors de sa première séance officielle, elle déclare l’abolition de la royauté en France. C’est le début de la République”, explique Hervé Leuwers. Le procès de l’ancien roi, désormais simple “Citoyen Capet”, s’ouvre le 11 décembre 1792. Il est reconnu coupable de “conspiration contre la liberté publique et la sûreté générale de l’État” le 15 janvier 1793. Son exécution publique a lieu le 21 janvier.
Dans les semaines qui suivent, la décision de la Convention de lever 300 000 hommes pour renforcer les troupes provoque une révolte paysanne qui conduit à la guerre de Vendée. Dès le mois de mars, un tribunal révolutionnaire doit punir les contre-révolutionnaires, et le 6 avril, le Comité de défense générale devient le comité de salut public, dans lequel Robespierre va bientôt jouer un rôle majeur. Le 10 octobre 1793, la Convention décrète le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix.
Ce gouvernement va décider de différentes mesures destinées à lutter contre les ennemis à l’intérieur du pays (en Vendée, mais aussi à Lyon et Caen où les soulèvements s’intensifient contre la Convention) et les ennemis extérieurs incarnés par les autres monarchies européennes. On appellera cette période mouvementée “la Terreur”. Entre l’été 1793 et juillet 1794, près de 17 000 personnes furent officiellement condamnés à mort, mais on estime qu’il y eut en réalité plus de 30 000 exécutions.
Qui gouverne la France après la chute de Louis XVI ?
Dans l’attente d’une nouvelle constitution, le gouvernement est exercé par l’Assemblée, qui détient le pouvoir législatif, et par un “conseil exécutif provisoire” composé de six ministres. Le 1er avril 1794, ce conseil va être remplacé par douze commissions exécutives. “Le gouvernement révolutionnaire remplace le gouvernement décidé dans la constitution de 1793. Finalement, en 1795, les conventionnels vont juger cette constitution de 93 trop démocratique et la remplacer par la constitution de 1795. Elle donne naissance au Directoire”, ajoute Hervé Leuwers. Le pouvoir passe donc entre les mains de cinq directeurs.
Le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), Napoléon Bonaparte s’immisce lors d’une séance du Conseil des Cinq-Cent réunie à Saint-Cloud et prend le pouvoir à l’aide de son frère Lucien Bonaparte. Il bénéficie également de la complicité d’un des cinq directeurs, Emmanuel-Joseph Sieyès. Le lendemain, le Consulat naît.
Merci à Hervé Leuwers, historien spécialiste de la Révolution française, professeur à l’université Lille 3 et auteur de “Maximilien Robespierre” (Puf, 2019)
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