Dans un discours historique en octobre, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à défendre la laïcité contre le séparatisme islamiste, ajoutant qu’une loi serait présentée d’ici la fin de l’année. Même si Macron s’est assuré de répéter spécifiquement qu’il combat l’islamisme et non l’islam, ce qui a fait la une des journaux, c’est sa déclaration selon laquelle «l’islam est en crise dans le monde entier » à cause des «tensions entre le fondamentalisme et les projets politiques … (qui vont jusqu’à) une radicalisation très forte. «
Ce discours a été le point de départ d’une campagne de haine contre la France de la part des suspects habituels : les djihadistes, les islamistes, la plupart des nations musulmanes et les médias libéraux américains. Les deux médias américains qui ont mené une campagne malhonnête contre la France sont le New York Times et le Washington Post.
Karen Attiah
Lors du dernier incident, Karen Attiah, la rédactrice en chef des opinions mondiales du Post, répandait des mensonges lorsqu’elle a tweeté le 21 novembre à propos de Macron: « Maintenant, il [sic] veut donner des numéros d’identité aux enfants musulmans pour (les autoriser à) aller à l’école. » Elle laissait entendre que seuls les enfants musulmans devraient se voir délivrer une carte d’identité en France. Si c’était vrai, cela aurait été une aubaine pour Attiah, qui n’a cessé d’attaquer la France en renforçant le récit islamiste. Pour un journal qui a combattu de manière très agressive ces quatre dernières années le phénomène des Fake News (celles attribuées à Trump, pas les autres), il est assez ironique qu’une de ses stars vienne de tweeter des Fake News vérifiables comme telles.
L’uber-victimisation par Attiah des musulmans et leur présumée oppression systématique en France, démontrée par un tel incident, reflète la propagande islamiste selon laquelle la France est un pays « islamophobe ». Une telle représentation a conduit à cinq attentats terroristes en France et à l’étranger en six semaines. Attiah, en mettant de l’huile sur le feu, a de factoapprouvé la vision islamiste qui ne radicalise qu’une partie de la population musulmane et pousse les djihadistes à mener des attaques terroristes.
Attiah a supprimé le tweet mais a insisté sur le fait que la France était vraiment un pays islamophobe : « Agir comme Macron en nourrissant l’islamophobie est simplement de la folie ». Elle a ajouté : « Mais ce que la France doit faire, c’est ne pas continuer le cycle d’hostilité envers les musulmans. » Après ce fiasco, le Post n’a présenté aucune excuse ni indiqué qu’Attiah avait été réprimandée pour ses dérives.
En fait, comme l’a démontré son dernier éditorial, Karen Attiah a été encouragée à poursuivre son obsession d’attaquer la France et Macron avec des arguments utilisés à maintes reprises par les Frères musulmans. Attiah a blanchi à la chaux les djihadistes qui ont mené les récentes attaques en France en les qualifiant de « personnes profondément perturbées, de loups solitaires n’ayant aucun lien avec les réseaux terroristes internationaux ». Cela ne pouvait pas être plus éloigné de la vérité : aucun article de presse n’indique que l’un des trois terroristes ait été cliniquement perturbé; ils n’étaient pas des loups solitaires, parce qu’ils avaient tous un réseau de soutien, possédaient du matériel de propagande de l’État islamique , répondaient à l’appel d’al-Qaida pour cibler Charlie Hebdo mais aussi pour porter un « jihad individuel » sur le sol français. En outre, les procureurs français ont déclaré que l’attaque de l’église de Nice et la décapitation d’un enseignant à Conflans, juste à l’extérieur de Paris, étaient liées. Attiah n’a pas mentionné que les trois hommes étaient des musulmans pieux qui ont mené les attaques au nom de l’islam.
Puis Attiah a encore écrit une demi-vérité: « Le gouvernement a proposé d’annuler un programme scolaire comportant des enseignants de Turquie, du Maroc et d’Algérie. » Ce qui se passe en fait, c’est que Macron veut arrêter d’importer des imams étrangers : il y en a actuellement 300 en France dont plus de 150 provenant de Turquie; la plupart d’entre eux ne parlent pas français. Qu’y a-t-il de si mauvais à tenter de former des imams en France et de ne pas importer éventuellement d’imams extrémistes?
Elle exagère ensuite à outrance en écrivant: « Peut-être qu’il est logique que Macron obtienne des conseils bon marché sur la façon de rendre misérable la vie des musulmans innocents. » Elle alimente définitivement le feu de la haine, une fois de plus, et conforte le bobard islamiste que tous les musulmans français seraient continuellement victimes du racisme français. C’est exactement le genre de rhétorique qui a semblé déclencher la plupart des attaques djihadistes en France, y compris les trois dernières.
Comment Karen Attiah peut-elle être autorisée par le Washington post à cracher son venin à maintes reprises, répandant de fausses informations pour faire avancer sa cause de manière malhonnête? Ya t-il quelqu’un pour vérifier les faits?
Revendiquer ouvertement ses engagements
Attiah est une figure centrale dans la promotion de l’agenda islamiste. Pour preuve, elle a choisi Rokhaya Diallo, une figure pro-islamiste très controversée en France, comme chroniqueuse d’Opinion mondiale aux côtés du journaliste saoudien lié aux Frères musulmans Jamal Khashoggi, qui a été assassiné et démembré dans un consulat saoudien en Turquie.
Khashoggi, qui était lié au Council on American-Islamic Relations (CAIR), un front américain des Frères musulmans, a soutenu les Frères musulmans. «L’éradication des Frères musulmans», écrivait- il en 2018, «n’est rien de moins qu’une abolition de la démocratie et une garantie que les Arabes continueront de vivre sous des régimes autoritaires et corrompus».
Sa relation étroite avec les Frères musulmans l’a conduit sans surprise vers le principal pays soutenant le groupe islamiste: le Qatar.
Le petit émirat accueille des personnalités de premier plan de la Fraternité, telles que Yusuf al-Qaradawi, qui était une star de la société d’État Al Jazeera. Doha a également financé le train de vie des célébrités des Frères musulmans, dont le violeur accusé Tariq Ramadan et petit-fils de Hassan al-Banna, le fondateur de l’organisation.
Même les propres reportages du Post montraient que Khashoggi était un agent de propagande pour le Qatar.
Le Qatar avait impliqué Khashoggi dans le soutien au programme du pays, a rapporté le Post. Deux cents SMS entre Khashoggi et la directrice exécutive de Qatar Foundation International, Maggie Mitchell Salem, révèlent une communication montrant comment le Qatar a orienté les idées et les contenus des articles de Khashoggi.
Khashoggi et Maggie Mitchell Salem
Le Post a admis que les messages incluaient des postures de Salem « proposant des sujets, rédigeant du matériel et le poussant à prendre une ligne plus dure contre le gouvernement saoudien. Khashoggi semble également s’être appuyé sur un chercheur et traducteur affilié à l’organisation ». Khashoggi est allé jusqu’à demander à Salem d’écrire son article, une personne à qui il devait beaucoup puisqu’elle l’avait aidé à obtenir le statut de résident permanent aux États-Unis.
Le journal libéral ne donne pas seulement une tribune aux pro-islamistes via ses éditoriaux, mais aussi à travers ses reportages, notamment un article récent du correspondant parisien James McAuley, « La France impose des masques pour contrôler le coronavirus. Les burqas restent interdites. » Qu’y a t-il de logique là-bas?
Course vers l’abîme
En concurrence avec le Post, le New York Times a qualifié un terroriste de l’État islamique qui a tué trois personnes dans la basilique de Nice, en le décrivant simplement comme « un homme avec un couteau » ou un « assaillant », même après que les autorités françaises ont qualifié l’acte d’attaque terroriste. La couverture biaisée du Times s’est poursuivie avec des articles tels que « Après les attaques terroristes, les musulmans s’interrogent sur leur place en France ». L’orientation consistant à blâmer la France plutôt que les djihadistes s’est poursuivie dans les pages d’opinion du Times, qui mettaient en vedette des voix pro-islamistes comme le «chercheur» français Vincent Geisser qui est un bon ami de Tariq Ramadan. Le titre de la chronique de Geisser dit tout: « La France alimente-t-elle le terrorisme en essayant de le prévenir? »
Dans ce document, il a nié que la population musulmane de France se soit auto-ségrégée de manière disproportionnée et a soutenu que « c’est la rhétorique du gouvernement français qui pourrait finir par convaincre certains musulmans qu’ils sont effectivement différents des autres Français ».
Il est ahurissant que l’écrasante majorité des reportages et des articles d’opinion du Times et du Post blâment la France, la décrivent comme un pays islamophobe et tâchent de montrer la souffrance présumée des musulmans français. Où sont tous les articles sur les vraies victimes, les innocents tués par les extrémistes islamistes? Et leurs histoires? Et qu’en est-il de parler aussi des trajectoires terroristes?
Adam Nossiter, le chef du bureau parisien du Times, a accusé la laïcité – le pilier de la société française – d’avoir offensé tous les musulmans. «La laïcité», écrit-il, «est utilisée pour frapper une certaine communauté». Lors d’un débat sur la Radio France Culture, Nossiter a affirmé que l’organisation islamiste CCIF (Le Collectif Contre L’Islamophobie en France), financée par le Qatar, n’était qu’une organisation musulmane régulière, laissant entendre que la décision de la France de l’interdire était totalement infondée et injuste. Cependant, le CCIF est connu depuis longtemps comme un front judiciaire des Frères musulmans, très proche à la fois de Tariq et de Hani Ramadan, qui est d’ailleurs banni de France pour ses opinions extrémistes. C’est pourquoi le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a désigné le groupe comme «un ennemi de la République».
Mais la perle de la performance de Nossiter se situe au moment où il a comparé le «racisme français contre les musulmans» aujourd’hui, à l‘antisémitisme du régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale qui a envoyé 76 000 Juifs français à la mort. « Ces caricatures, si farouchement défendues par M. Macron, sont une insulte à une grande partie de la population française qui se trouve être musulmane », a déclaré Nossiter. « On leur demande de souffrir en silence, d’être des martyrs pour la cause de la liberté d’expression ».
Légitimer la violence?
Macron s’est plaint au Times de sa couverture des attentats terroristes en France. Il a critiqué le journal pour son manque de solidarité avec la France, notamment à cause de son premier titre après l’assassinat du professeur Samuel Paty. Le titre du journal était: « La police française tire sur un homme après une attaque meurtrière au couteau ». Le titre a été changé assez rapidement, mais il a laissé sa marque. Puis Macron a déclaré au journaliste du Times Ben Smith que son journal suggérait que la France était un pays islamophobe et raciste et que ces articles « légitimaient ainsi la violence dont la France est victime« .
Macron a donné une interview le 4 décembre dans laquelle il a déclaré: « J’ai été choqué par la presse anglophone disant: » Ces Français sont étranges. Ils ont insulté le Prophète. Ils n’aiment pas l’islam. »
Par la suite, le comité de rédaction du Times a publié des excuses bancales: « La réaction française est compréhensible. La décapitation d’un maître d’ école et l’assassinat de trois pratiquants à Nice par des terroristes islamistes ne peuvent pas être justifiés par un grief, réel ou perçu à cause de caricatures. Toute tentative de.. rejeter la responsabilité de ces crimes horribles sur leurs victimes ou sur les politiques nationales est perverse. «
«Mais le débat ne peut entrer dans aucune idée selon laquelle toute victime de la terreur islamiste « l’avait attirée sur elle ».» M. Macron a raison de rejeter une telle suggestion. Mais il va trop loin en voyant des insultes malveillantes chez les «médias anglo-américains». «
Comme l’écrivain Ed Husain, courageux musulman britannique et ancien islamiste pur et dur lui-même, a déclaré : « Ceux qui décrivent le discours de Macron comme anti-islamique ont tendance à ne pas rapporter le moindre qu’il ait promis, soit 10 millions d’euros pour la recherche sur la culture, l’histoire et la science islamiques, par la création d’un «Institut scientifique d’islamologie». «
Dans une lettre au Financial Times, décrivant la bombe à retardement islamiste à laquelle fait face la société française, Macron a déclaré qu’il y avait « des centaines d’individus radicalisés » vivant en France qui pourraient frapper avec un couteau à tout moment. Il a ajouté que certains quartiers français sont des « lieux de reproduction du terrorisme» où « les petites filles portent le voile intégral et sont élevées pour détester nos valeurs ».
« C’est ce contre quoi la France entend lutter aujourd’hui », écrit-il. « Contre les plans de haine et de mort qui menacent ses enfants. Jamais contre l’islam. Contre l’obscurantisme, le fanatisme, l’extrémisme violent. Jamais contre une religion. »
La campagne agressive du Post et du Times contre la France a coïncidé avec les trois attaques jihadistes rapides et successives dont le pays a été témoin en plus d’un mois. Les médias libéraux américains, qui sont devenus le véhicule des foules islamo-gauchistes, se joignent à al-Qaida et à l’État islamique en accusant la France d’être un pays islamophobe et de mériter la violence qu’elle attire. Les demi-excuses du Times sont déjà un pas dans la bonne direction mais les deux principaux journaux américains doivent se rendre compte que leurs propos ne doivent pas être utilisés pour se ranger du côté des ennemis de la liberté.
Olivier Guitta est directeur général de GlobalStrat , une société de conseil en sécurité et risques géopolitiques pour les entreprises et les gouvernements. Olivier tweete @OlivierGuitta