La Confédération islamique Millî Görüş vient de retirer sa demande de subvention d’une mosquée auprès de la mairie de Strasbourg après avoir constaté «le besoin de consolider (son) plan de financement», a-t-on appris, vendredi 16 avril, dans une tribune publiée par la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, dans les Dernières Nouvelles d’Alsace .
Le mercredi
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Interrogée sur le sujet sur LCI ce matin, Marlène Schiappa s’est «réjoui» que les deux millions et demi d’euros initialement accordés à l’organisation n’aillent finalement pas «financer une association qui promeut l’islam politique». Elle a toutefois dénoncé la «lâcheté» de la municipalité de Strasbourg, estimant qu’aucune de ses décisions n’avait été vraiment «assumée». «On a le sentiment que les responsables politiques qui ont été élus à la mairie de Strasbourg subissent cette histoire du début à la fin», a regretté la ministre chargée de la Citoyenneté.
«Je ne pense pas qu’il faille l’interdire»
Marlène Schiappa a tenu à rappeler que «les responsables politiques» n’étaient pas là «pour subir face aux offensives de l’islamisme radical» mais «pour prendre des décisions (…) même quand elles sont difficiles». Et de rappeler que l’association Millî Görüş avait des «accointances avec les sphères d’Erdogan (président de la République de Turquie, NDLR)» et qu’elle avait refusé de signer la charte pour l’islam de France, pourtant créée et ratifiée par des fédérations musulmanes.
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En refusant de signer ce document spécifiant que «les lois de la République prévalent sur les lois religieuses», cette association a prouvé qu’elle prônait «islam politique», estime Schiappa. «Ce n’est pas acceptable (…). Avec Gérald Darmanin, nous avons adressé des consignes et une circulaire très stricte pour demander partout sur les territoires que l’on cesse de travailler avec les deux fédérations qui ont refusé de s’engager dans cette charte», a précisé la ministre.
Malgré cela, Marlène Schiappa «ne pense pas qu’il faille» interdire Millî Görüş. «Si je venais vous dire que nous allons interdire toutes les associations avec lesquelles nous sommes en désaccord ou que nous considérons comme non-républicaines, vous seriez le premier à me dire que c’est une atteinte forte à la liberté d’association», a-t-elle ensuite précisé à son interlocuteur.