« Notre étude révèle que les étrangers mis en cause sont surreprésentés dans toutes les catégories pénales, en particulier quand elles impliquent des violences physiques ». C’est ce que développait Pierre-Marie Sève, Délégué général de l’Institut pour la Justice (IPJ) dans une interview donnée au Figaro après que le think-tank qui promeut « une justice plus lisible » ait fourni en mars un rapport intitulé : « Y a-t-il un lien entre délinquance et immigration ? ». Mené par Laurent Lemasson, docteur en droit public et en sciences politiques, le document de 32 pages résume ainsi ses objectifs : répondre objectivement à la question de savoir si ce lien est avéré, mais aussi proposer des solutions après avoir éclairci les faits.
Chiffres et données sont donc exposés avec précision, l’IPJ ayant bien souvent été accusé par la gauche de prôner sans fondement des idées d’« extrême droite ». C’est en tout cas ce que racontait Libération dans un article de 2009 – « un Institut pour la justice au lobbying très adroit » – ou Slate qui écrivait en 2011 que « les travaux de l’Institut pour la justice correspondent souvent à une idéologie sécuritaire ». Ajoutons à cela que l’IPJ avait également été affiché sur le « mur des cons » par le Syndicat de la Magistrature en 2013. Une vindicte médiatique pointée par l’IPJ en introduction de son rapport : « Il existe des réalités que même un enfant peut voir, mais dont cependant nul n’ose convenir publiquement, de peur des conséquences sociales qui pourraient découler de cet aveu pour celui qui le fait ».
La lutte contre l’immigration, priorité des Français
L’association expose à travers cette étude plusieurs types de mises en cause pénales : « Crimes et délits à caractères sexuels », « vols avec armes », « homicides », etc. L’un des exemples les plus flagrants que l’on peut y trouver se traduit par les chiffres à propos des « vols violents sans armes », parmi lesquels 31 % d’étrangers, dont 25 % d’Africains. Plus largement, elle expose ces chiffres : « Au 1er octobre 2020, les étrangers représenteraient 24 % des détenus dans les établissements pénitentiaires français », ce qui représente 7,4% de la population française. Localement, le ministère de l’Intérieur annonçait cette même année que « 93 % des vols sans violence dans les transports en commun en Ile-de-France en 2019 étaient [le fait d’individus] de nationalité étrangère ». Tout ceci permet d’affirmer que « les étrangers sont surreprésentés dans toutes les catégories de crimes et délits. […] Cette réalité de la surreprésentation massive des populations issues de l’immigration dans nos prisons, visible à l’œil nu, ne devrait souffrir d’aucune contestation. Malheureusement, il n’en est rien ».
L’IPJ aborde ce qui est en France une « étrange paralysie » pour ce qui est de s’occuper des flux migratoires aggravant ce problème depuis vingt ans maintenant, mais reconnaît que l’État en est conscient, comme en témoignent les « huit lois qui, depuis le début des années 2000 sont intervenues dans le champ des politiques d’immigration ». En 2020, Gérald Darmanin abordait le problème dans l’hémicycle, puis tweetait : « J’ai demandé aux préfets d’appliquer strictement la loi et de reconduire systématiquement dans leur pays les étrangers qui, par leurs agissements, constituent une menace grave pour l’ordre public ». Dernièrement, il a affirmé que cette politique serait durcie : « Nous considérons qu’un étranger qui a commis un acte grave n’a plus sa place en France ». En dehors du fait que l’on aimerait que ces belles paroles soient réellement appliquées, est-il nécessaire de rappeler au ministre qu’il prend le problème à l’envers ? Que la majorité des étrangers en France sont en situation irrégulière et n’ont donc rien à faire sur le territoire, qu’ils aient commis des crimes ou non. Chiffres à l’appui, l’IPJ démontre que les mesures prises n’en sont pas satisfaisantes. L’Institut pour la Justice a donc mis au point un sondage à l’intention de Jean Castex : sur 39 134 signataires, 88 % disent oui à l’expulsion des criminels étrangers.
« Nous considérons qu’un étranger qui a commis un acte grave n’a plus sa place en France ». En dehors du fait que l’on aimerait que ces belles paroles soient réellement appliquées, est-il nécessaire de rappeler au ministre qu’il prend le problème à l’envers ?
Alors quelles solutions ? Dans une partie « Ce qu’il faudrait faire » et après être revenu sur « la question de la générosité », l’institut évoque la problématique du nombre par lequel arrivent les immigrés sur le sol français. Effectivement, en arrivant massivement ces derniers « auront une tendance bien compréhensible à se regrouper, et à reconstituer autant que possible un environnement culturel semblable à celui de leur pays d’origine ». Il s’agit donc de « retrouver la maîtrise de nos instruments juridiques », « refaire de l’accueil une faveur » et mettre en place « une générosité moins aveugle et une lutte contre la délinquance plus efficace ».