C’est un marché d’un nouvel ordre qui nous parle clairvoyance, puissance vibratoire et programme de transformation des croyances. En librairie, dans les plus beaux hôtels ou sur la Toile, les thérapies énergétiques sont partout, et leur promesse, immense : harmoniser les dimensions physique, émotionnelle et spirituelle de l’être à l’aide des mains, des cristaux, des mantras. Leurs protocoles s’enracinent aussi bien dans les médecines ancestrales, telles le qi gong ou le magnétisme, que dans des approches plus tendance, comme le reiki. Mais c’est bien les dernières avancées de la science qui ont boosté le phénomène.

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Références de la toute jeune discipline : les recherches sur la biorésonance du biophysicien allemand Fritz-Albert Popp, dans les années 1970, ou encore le best-seller, paru en 2009, du médecin indo-américain Deepak Chopra, Le Corps quantique (Éditions J’ai lu). D’après cette thérapie corps-esprit, l’organisme serait parcouru de flux vibratoires et informationnels. En rééquilibrer les fréquences permettrait de travailler sur notre santé, mais aussi sur des enjeux décisifs, comme la conduite de notre vie ou les sentiments de sécurité.

Selon Jean-Louis Abrassart, auteur de Pratiquez les chakras (Éditions Trédaniel), la médecine quantique extrapole des lois de la physique quantique, qui s’appliquent au monde de l’infiniment petit. «Valable à l’échelle de l’atome, elle n’a pas encore fait ses preuves chez l’humain», relativise l’ingénieur issu de l’École centrale et reconverti en thérapeute. Et de parier que, dans quelques années, la science expliquera des phénomènes décrits par l’expérience des énergéticiens d’hier et d’aujourd’hui.

À commencer par les chakras. Selon l’auteur, ces centres d’activation, de répartition et d’échange d’énergie constituent l’armature de notre structure invisible. Au nombre de sept, ils se situent le long de la colonne vertébrale, du bassin (le chakra racine, lié aux organes génitaux mais aussi au sentiment de sécurité) au sommet du crâne (le chakra couronne, en relation avec le cerveau et notre ouverture spirituelle).

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“Selfcare” : comment favoriser les pensées positives avec Clémentine Chatroussat, professeur de yoga
 
 

On pourrait agir sur ces rouages grâce à la sensibilité électromagnétique évoquée par David Sayag dans Vous avez le pouvoir de vous guérir (Éditions Larousse). À en croire le kinésithérapeute et ostéopathe formé aux médecines alternatives, elle s’appuie sur la présence de magnétite dans l’organisme. Ce minéral existe chez tous, mais en quantité variable, ce qui explique la différence de sensibilité. D’où chez certains un sixième sens qui permet d’influer sur notre structure intérieure. «Pression artérielle, glycémie, cicatrisation… le corps humain travaille en continu à s’autoréguler. Parfois, il manque de ressources pour réaliser le nécessaire», souligne David Sayag. C’est là que la médecine énergétique intervient en l’aidant à retourner à l’équilibre, estime le thérapeute.

Le courant alternatif

Les énergies positives

Les thérapies énergétiques sont partout, et leur promesse immense : harmoniser les dimensions physique émotionnelle et spirituelle de l’être.

Le travail des énergéticiens s’articule autour de deux étapes : le bilan puis le rééquilibrage. «Le bilan dépend de leur formation et de leurs affinités», expose Laurence Richard, de l’institut de sophrologie Source Plénitude. Selon cette spécialiste, les thérapeutes proches de la médecine chinoise chercheront les méridiens à rééquilibrer. D’autres se concentreront sur les chakras. Comment  ? «Des études ont montré que quasiment chaque tissu du corps génère un champ électrique lorsqu’il est comprimé ou étiré», détaille David Sayag. Certains matériaux cristallins, dont le quartz, peuvent aussi produire de l’électricité. Selon le kinésithérapeute, il suffit d’écouter le corps via les mains pour déceler les zones qui sont en manque ou en excès d’énergie. Des appuis sur le corps, ou à légère distance, peuvent déclencher des sensations de chaleur ou des mouvements, libérer des émotions. « Une sensation d’aspiration indique qu’il faut augmenter l’appui. Si vous êtes repoussé, il faut simplement relâcher la pression », résume David Sayag. Le corps du patient guide l’énergéticien en fonction de ses besoins. Suivant la même logique, le rééquilibrage pourra se réaliser avec l’aide de cristaux ou de plantes.

«Il existe d’ores et déjà des machines qui prétendent nous “scanner” avec précision sans aucun patch ni contact physique, preuve que nous sommes bien des corps d’information vibratoire», décrit Laurence Richard. Au centre parisien Élément, son fondateur, Xavier Chabeur, utilise par exemple la caméra Bio-Well. Selon le thérapeute, le dispositif permet des bilans énergétiques grâce à la capture et l’analyse des émissions d’électrons à partir des dix doigts des mains. Ces derniers sont reliés à différents organes et systèmes métaboliques par la voie des méridiens et des points d’acupuncture. La caméra serait déjà reconnue par le ministère de la Santé en Russie, pays à la pointe de la médecine quantique. Le thérapeute propose par ailleurs des sessions dans un «lit de cristal», un matelas dans lequel sont glissés des centaines de cristaux, laissant agir leurs pouvoirs électromagnétiques sur le corps.

Les énergies positives

« Désormais, il faut apprendre à se ressourcer autrement et régulièrement tout au long de la vie  » estime Jean Didier, médium magnétiseur.

Ordinateurs et autres processeurs numériques sont désormais capables de réaliser un rééquilibrage, toutefois cette démarche vise le corps sans intégrer forcément les plans spirituels, prévient Laurence Richard. «La palette de soins est infinie, mais le développement personnel du soignant fait la différence, d’où l’importance d’un travail sur soi en continu», nuance la sophrologue. L’efficacité du soin dépend enfin de la sensibilité du client aux techniques employées. La structure mentale favorisera, ou non, la transformation. Parfois, un travail en profondeur sur l’histoire personnelle est nécessaire.

Science ou croyance ?

«Ces thérapies atypiques sont en plein développement, car elles répondent aux besoins de l’évolution humaine», estime Jean Didier, célèbre médium magnétiseur qui travaille sur les facultés psychiques depuis trente ans. Manières de manger, de respirer… il s’agit d’intégrer un mode de vie qui compensera les dégâts engendrés par le réchauffement climatique, la pollution ou le stress. «Il y a cinquante ans, nous nous rechargions dans la nature. Désormais, il faut apprendre à se ressourcer autrement et régulièrement tout au long de la vie», note le médium qui publie cet été Révélez vos facultés psychiques et énergétiques(Éditions Leduc).

Cette « transition énergétique », d’après Jean Didier, se fait en douceur depuis une décennie, mais la France est en retard, malgré l’engouement massif pour le sujet. En Suisse, les écoles d’énergétique délivrent déjà des diplômes reconnus. «Les Helvètes ont une approche plus pragmatique, abonde Jean-Louis Abrassart, qui a travaillé à Genève. Les hôpitaux n’hésitent pas à appeler des coupeurs de feu pour soulager les brûlures graves», illustre-t-il.

Aux États-Unis, terre du new age, le biologiste cellulaire et pionnier en médecine épigénétique Bruce Lipton a déclenché un big bang avec son best-seller Biologie des croyances (Éditions Ariane). Sa thèse : notre réponse biologique serait influencée par des signaux extérieurs, les gènes ne contrôlent pas notre vie, et le pouvoir de la visualisation est inouï. «Jusqu’à deux tiers des guérisons en médecine sont liées à l’effet placebo. Une pensée positive engendre une physiologie positive», argumente le chercheur. Et de citer le rayonnement des amoureux, naturellement inondés de dopamine, pour illustrer l’urgence de changer nos programmes inconscients de croyances, dominés par la peur. Une invitation à la love story perpétuelle avec le monde et avec soi. Allô, madame l’énergéticienne  ?