«Putain de camion, putain de destin… » chantera Renaud pour honorer sa mémoire. Le 19 juin 1986 Coluche disparaissait tragiquement dans un accident de moto. Il avait 41 ans. Depuis des années, il faisait rire ou hurler la France entière. Sa grossièreté (qu’il opposait à la vulgarité ambiante de l’époque), sa truculence l’avaient emmené des tréteaux du Café de la Gare jusqu’au César du meilleur acteur (Tchao Pantin).
Le temps a passé mais il est criant de constater que le ton et même les sujets des sketches de l’humoriste en salopette n’ont pas pris une ride. Il faut dire qu’il allait puiser son inspiration dans les faits de société qui dès 1968 allaient influencer nos vies et nos comportements jusqu’à les bouleverser aujourd’hui. Dans une langue qui fleurait bon les faubourgs, il épinglait sans jamais s’essouffler les technocrates, les riches, les pauvres, les publicitaires, la CGT, le football, les noirs, les blancs, les racistes, les jeux télévisés… Ce Pourfendeur impénitent de la connerie humaine et de tous ses Schmilblick (inventé par son père spirituel Pierre Dac), ne suivait qu’une unique philosophie: « Dans le pire, je demeure le meilleur. »
Romain Colucci offre une version non censurée de son père, Coluche
Clown mais pas pantin
Michel Colucci en digne héritier des chansonniers de la butte Montmartre était un as de la saillie définitive. Même si son cœur battait plus à gauche qu’à droite son humour n’était cependant pas borgne. La flèche qui visera les grévistes professionnels n’a pas dû les faire mourir de rire: «Les syndicalistes et les fonctionnaires, ils ont tellement l’habitude de ne rien faire, que lorsqu’ils font la grève, ils appellent ça une journée d’Action. »
Bref, Coluche c’était l’histoire d’un mec qui n’y allait pas avec le dos de la cuiller. Son trait acéré se devait de faire mouche. Le «copain» de Renaud, «clown mais jamais pantin», nous a laissé des sketches à voir et à revoir. De L’auto-stoppeur à Si j’ai bien tout lu Freud en passant par Le mec du pont de l’Alma et Le CRS arabe , Le Figaro présente, en vidéo ci-dessous, le meilleur du pire coluchien.
● C’est l’histoire d’un mec… sur le pont de l’Alma , en 1974
●Je me marre , en 1974
● La manifestation , en 1974
● Le CRS arabe, en 1974
● Le Schmilblick , en 1975
● L’auto-stoppeur , en 1975
● La publicité , en 1979
● Le viol de Monique , en 1979
● Si j’ai bien tout lu Freud , en 1986
● L’administration , en 1986