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La Légion d’Honneur au service de la nation.
Dans le terrible affrontement qui marquera la grande guerre, nombreux furent les simples soldats qui se révélèrent, non seulement par des actes individuels de courage, mais encore en suppléant souvent la tragique disparition de leurs officiers et sous-officiers tués devant eux.
Après la médaille militaire, ils reçurent la croix de la Légion d’Honneur. Ils constituèrent la grande masse des 175 000 légionnaires militaires recensés en 1923. Malheureusement, très vite, beaucoup d’entre eux tombèrent dans le dénuement et parfois la misère. C’est alors que fut créée la Société d’Entraide des Membres de la légion d’honneur. Cette association animée par un esprit de solidarité allait permettre aux plus favorisés des légionnaires de contribuer, par leurs cotisations, leurs dons, voire leurs legs, aux besoins des plus démunis.
Ce rôle d’entraide, cette aspiration à la solidarité entre ceux que la Nation a décidé d’honorer, est bien évidemment toujours d’actualité et la société continue à aider financièrement les sociétaires qui en ont l’impératif besoin. Mais dans une civilisation où la quête de sens se mêle à l’incompréhension grandissante, où les repères ont tendance à s’estomper, il est apparu légitime d’élargir la vocation de la société et inciter ses membres à continuer à servir la Nation.
L’attribution de la Légion d’honneur repose sur des principes clairs, des procédures bien établies. Pourtant, elle récompense une notion abstraite, hautement subjective, multiforme et toujours fédératrice : les « mérites éminents».
Ces mérites prennent les formes les plus diverses puisqu’il s’agit à chaque fois d’apprécier l’action d’un être humain, la richesse d’un parcours de vie, un acte de courage ou de générosité, une action en faveur des idéaux nationaux. Chacun est donc évalué à l’intérieur de son champ d’activité.
La notoriété des mérites : avoir été reconnu pour ses mérites, faire figure de modèle de civisme pour ses concitoyens, participer au rayonnement de la France.
La durée des services : un minimum de 20 ans d’activité est requis pour entrer dans l’ordre de la Légion d’honneur.
Les promotions à un grade supérieur sont accordées si le légionnaire fait la preuve de nouveaux mérites et selon des délais minimum :
Du grade de chevalier à celui d’officier : huit ans Du grade d’officier à celui de commandeur : cinq ans Du grade de commandeur à la dignité de grand officier : trois ans De la dignité de grand officier à celle de grand’croix : trois ans
Les propositions exceptionnelles.
Chaque année, une vingtaine de remises de Légion d’honneur dérogent à ces règles générales. Ces propositions, dites à titre exceptionnel, interviennent dans des limites très strictes pour récompenser sans attendre la personne concernée.
Il s’agit notamment de personnes ayant exposé leur vie dans l’exercice de leurs fonctions : militaires tués ou blessés en opérations, pompiers et sauveteurs, officiers de police…
Certaines carrières se déroulent sur des durées très courtes et, lorsqu’il y a une action exceptionnelle, peuvent conduire à une dérogation à la règle des 20 années de service. C’est le cas par exemple des médaillés d’or aux Jeux olympiques qui sont récompensés pour avoir fait rayonner la France dans le monde.