Il a osé. François Bayrou a abordé la question taboue par excellence, que les esprits progressistes ne prennent qu’avec des pincettes, de peur de passer pour réactionnaire, ou catholique intégriste, voire complotiste: la démographie. Le haut-commissaireau Plan a osé évoquer ce sujet majeur même s’il a tempéré son audace en plaçant l’immigration à égalité avec la relance de la natalité comme solution.
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Cette question démographique fut au cœur des obsessions des élites françaises entre 1870 et 1940. Les Français ne faisaient plus guère d’enfants, les cercueils étaient souvent plus nombreux que les berceaux, tandis que «l’ennemi héréditaire» allemand s’avérait prolifique en diable. Et puis le baby-boom de l’après-guerre, et la politique nataliste suivie par tous les gouvernements, de droite comme de gauche, avaient renvoyé cette grande affaire dans les placards de l’Histoire. Elle en ressort aujourd’hui et risque de ne plus quitter le devant de la scène.
Une immigration de peuplement
D’abord, parce que les statistiques finissent par alerter même les esprits les plus sereins. Depuis quelques années, le taux de natalité française n’est plus de deux enfants par femme qui permet la reproduction de la population. La droite accuse François Hollande d’avoir cassé la politique nataliste française en limitant les aides en fonction des revenus. La gauche prétend que les difficultés économiques sont décisives pour expliquer ce repli. Mais l’essentiel est ailleurs.
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Selon l’Insee, 44 % de l’accroissement naturel du pays en 2017 provient de l’immigration. Une immigration de moins en moins européenne, de plus en plus africaine ; de moins en moins catholique, de plus en plus musulmane. Une immigration de peuplement et très peu de travail (22 % seulement des immigrés venus d’Afrique en 2019 avaient un travail en 2020), qui coûte très cher en allocations diverses. Une immigration de plus en plus éloignée des codes culturels du peuple français, de moins en moins assimilable, et dont la jeunesse refuse le principe de l’assimilation, le confondant avec un reniement de ses racines et de son identité, tandis que nos élites bien-pensantes, Emmanuel Macron en tête, rejettent elles aussi cette assimilation qui a pourtant permis aux vagues d’immigrés venus d’Italie, d’Espagne ou de Pologne de se fondre harmonieusement dans le creuset français.
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De son côté, Jean-Luc Mélenchon a choisi d’exalter cette France de 2050 qui aura «50 % de sa population métissée». Comme s’il avouait la réalité du «grand remplacement» qu’il a toujours niée, mais en l’habillant avec d’autres mots: «métissage» ou «créolisation». Derrière cette sémantique qui sent la biguine et le punch, il y a la réalité des kebabs halal et des femmes voilées. Une colonisation d’une partie de la France par une autre civilisation. Les Français devront décider s’ils veulent lutter pour conserver la France telle que nous la connaissons ou subir cette France «créolisée», c’est-à-dire islamisée. «La démographie, c’est le destin», disent les Américains avec raison. Les Français l’avaient oublié, ils devront s’en souvenir.