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L’impact de la crise de 1929 a largement dépassé les frontières américaines, et le cadre strictement économique.
La crise de 1929 aux Etats-Unis est rapidement devenue une crise mondiale. © Wikimedia Commons
11 novembre 1918 : La fin de la Première Guerre mondiale
Les déséquilibres économiques profonds qui ont provoqué la crise de 1929 ne sont pas nés en un jour. Pour comprendre l’enchaînement des évènements ayant conduit à cet effondrement, il faut remonter à la fin de la Première Guerre mondiale . Au lendemain du conflit, les États-Unis connaissent une période de prospérité exceptionnelle et deviennent la première puissance mondiale. Le capitalisme se développe à une vitesse vertigineuse, la production industrielle augmente. Pendant les Roaring Twenties, les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et du divertissement explosent. New York est le visage de cette modernité insolente. Les banques prêtent, les entrepreneurs investissent et dépensent. Une bulle se forme peu à peu, dont l’explosion dix ans plus tard changera le monde.
1926 : le début du call loan
L’année 1926 est capitale pour comprendre les évènements de 1929. C’est à cette date qu’est mis en place aux États-Unis ce qu’on appelle le “call loan”. Un système qui offre la possibilité aux investisseurs, entreprises et particuliers d’acheter des actions à crédit. Les ménages américains, même les plus modestes, investissent leurs économies avec la promesse de s’enrichir. Les entreprises elles aussi vont spéculer et s’endetter au lieu d’investir. Tous espèrent rembourser leurs prêts en comptant sur une hypothétique valorisation à venir. Les boursicoteurs sont de plus en plus nombreux et les cours augmentent. On assiste à un véritable boom spéculatif, totalement déconnecté des réalités économiques.
Avril 1928 : l’avertissement de Charles Merrill
La valeur réelle des entreprises étant surestimée par ces spéculations, le prix de vente des titres est alors biaisé. Un homme va alors tirer la sonnette d’alarme. Charles Merrill est, avec Edmund C. Lynch le fondateur de la banque d’investissement américaine Merrill Lynch (anciennement appelée Charles E. Merrill & Co). Dès 1928, le cabinet de Charles Merrill envoie une note dans laquelle il appelle à calmer le jeu. “Sans que cela constitue une recommandation de vente, le moment est opportun de se libérer de ses crédits “, intime-t-il. Une recommandation qui n’a aucun écho.
24 octobre 1929 : le jeudi noir
En 1929, 4/5 des actions sont achetées à crédit. Jusqu’à l’été, le prix de certaines actions continuent d’augmenter, mais à partir de septembre le marché connaît un essoufflement. Sont alors révélées publiquement les malversations de Clarence Hatry, l’exploitant du brevet Photomaton. On apprend que l’homme d’affaires a spéculé sur le titre de sa propre entreprise, empruntant des sommes colossales et n’hésitant pas à utiliser de faux documents. Photomaton est le visage de ces entreprises dont la valeur a été faussement gonflée.
La panique commence alors à s’emparer des marchés et le jeudi 24 octobre, tout le monde veut vendre ses titres. 13 millions d’actions sont échangées à Wall Street. Les cours s’effondrent, les titres ne trouvent pas d’acquéreur et à midi, le Dow Jones accuse une baisse de 22,6 %. On parle déjà de plusieurs suicides parmi les spéculateurs qui ont tout perdu. La banque J.P. Morgan et d’autres établissements bancaires rachètent massivement des titres et si le cours de certaines actions remontent en clôture de séance, la chute apparaît désormais inévitable. Personne toutefois n’anticipe à cet instant le retentissement de cette crise financière qui va peu à peu gagner le monde entier.
29 octobre 1929 : la crise de 1929 se confirme lors du Black Tuesday
Mardi 29 octobre, ce sont près de seize millions de titres qui sont vendus et l’indice Dow Jones perds 12 %. Le Krack boursier du jeudi précédent se confirme. La production industrielle s’effondre de plus de moitié en trois ans, le taux de chômage passe de 3 % à 24 %, 23.000 entreprises qui avaient investi en Bourse font faillite en 1929, elles sont 30.000 en 1931. Le krach de 1929 aux Etats-Unis marque le début de la Grande Dépression, entraînant bientôt l’Europe dans son sillage, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale .
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