« Les attentats islamistes qui se sont multipliés depuis 2015 et les débats qui ont suivi – comme ceux qui ont récemment porté sur la question des “signaux faibles de radicalisation” – ont contribué à renforcer l’amalgame entre musulmans pratiquants et terroristes et plus largement l’hostilité à l’égard des adeptes du Coran : les musulmans étant le groupe ethnico-religieux le moins accepté par les Français après les Roms d’après le dernier baromètre du CNDCH (2018) », fait part François Kraus.
Pour le directeur du pôle Politique de l’IFOP, « cette étude de victimation réalisée à “froid” – c’est-à-dire avant les polémiques ayant suivi l’attentat à la préfecture de Paris – tente de combler le manque de données faibles qui permettrait de mesurer l’ampleur des phénomènes racistes et discriminatoires qui affectent les musulmans en raison de leur religion ».
Ainsi, la proportion de victimes d’un comportement raciste au cours des cinq dernières années est deux fois plus élevée chez les musulmans vivant en France (40 %) que dans le reste de la population (17 %), signale-t-on. Néanmoins, les motifs de ces comportements racistes sont loin d’être tous liés à l’appartenance religieuse : 16 % des musulmans estiment avoir été l’objet de comportements racistes en raison de leur religion, contre 15 % en raison de leur couleur de peau et 5 % du fait de leur nationalité.
Selon François Kraus, « les résultats de cette étude confirment donc la difficulté à isoler la référence religieuse dans un processus discriminatoire plus large qui combine d’autres variables comme par exemple les origines culturelles, la nationalité ou la couleur de peau ».