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Au sein de l’Islam il est un envoyé de Dieu.
Intervention du 26.09.06 à l’U.D.E.A. à Chambéry (extraits)
Le patriarche Abraham dans la tradition musulmane : Sidna Ibrāhīm al-khālil a un rôle important dans l’histoire religieuse de l’Islam en tant que fondateur du culte monothéiste et de la confection de la Kaaba à la Mecque. Il est mentionné dans 25 chapitres (sourates) du Coran. Une sourate porte son nom : Ibrāhīm al-khālil.
Il reçoit l’épithète de seddick (juste), hanif (pur, non païen), Khalil (ami).
Les scientifiques le situent entre 2000 et 1700 avant notre ère. Certains l’imaginent contemporain d’Hammourabi, roi de Babylone qui a régné de 1792 à 1750 av. JC. (6eme roi de Babylone de la 1ere dynastie babylonienne, code Hammourabi). D’autres inclinent pour la période de l’âge du fer, à l’époque des patriarches, vers -1500, (ancêtres des Hébreux). Il est né et a grandi dans la région d’Ur des Chaldéens.
Son père, Azar, (Térah dans la Bible), est descendant de Noé à la neuvième génération. Noé a eu trois fils : Sem, Cham et Japhet. Cham engendra Coush, qui, dans la tradition islamique, engendra Nemrod, un despote qui s’opposera à Sidna Ibrāhīm. Nemrod héritera à sa naissance des tuniques d’Adam et d’Eve. Ces tuniques vont lui conférer des pouvoirs surnaturels. Les oracles lui annoncent la naissance d’un garçon au destin plus immense encore que le sien, nommé Abram. Dans la tradition islamique, la future maman appelée Usha se retire dans une grotte des marais du Sud chaldïen, met au monde Abram, le cache durant treize années. Cette tradition reprise par l’historien al-Tabari.
Usha avoue avoir accouché d’un fils, mais prétendit qu’il était mort. En cachette elle le gave avec son sein, puis refermant la caverne d’une grande pierre, pour le protéger des animaux et des hommes. Quand elle revient, Ibrahim suce son pouce d’où coule du lait, comme si le nourrisson puisait à son sein.
Nemrod tente d’abord d’acheter Abram à son père, pour l’éliminer. Sa mère effrayée jette son nouveau né dans l’Euphrate, mais une panthère recueille le petit, l’allaite et le sauve. Abram, bien plus tard en grandissant, est troublé par son père et son frère Nahor qui, tous deux gèrent une fabrique d’idoles pour la célébration des nombreuses divinités. Dans le Coran, des sourates s’élèvent contres les idolâtres et certaines abordent le conflit entre Abram et son père, celui surtout de la sourate Marie. Abram, en crise, en vient à renier publiquement les idoles, les brise et les incendie. Lui seul croit en l’unique Créateur. On le fustige, on le blâme. Il reçoit d’Allah l’ordre de quitter sa demeure. Dieu dit à Abraham dans la Genèse : “Eloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle et va au pays que je t’indiquerai. Je te ferai devenir une grande nation; … Et par toi seront bannis tous les peuples de la terre”.
Nemrod reconnaissant son échec et s’adressant à Abram : à A présent, je crois en ton Dieu.
Sidna Ibrāhīm avait deux frères : Nahor et Harïn. Le benjamin Harïn, décède à Ur, après avoir engendré un fils nommé Loth. Sidna Ibrāhīm part accompagné de sa femme Sarah et de son neveu Loth. Il arrive au pays de Chanaan, près de Sichem.
La divinité lui apparaît et lui promet la possession de la contrée. Voilà, sur sa route Marie, la prestigieuse capitale du Moyen-Euphrate, qui démontre l’importance que représentaient les échanges commerciaux, des siècles avant Abram, (au IIIe millénaire), jusqu’à sa destruction par les troupes du roi Hammourabi. Sidna Ibrāhīm et son père n’ont d’autres projet que celui de fuir, et retrouver leurs frères établis à Harran.
Ils passent à Nadjaf, la quatrième ville sainte de l’Islam, après la Mecque, Médine et Jérusalem. La tribu progresse moins vite. Nahor est resté à Harran. Sarah et Loth font partie du voyage avec trois cent dix huit serviteurs du roi. Convaincus par les propos du sage, ils ont décidé de le suivre et de le servir. L’élu a soixante quinze ans.
La Voix continue de retentir. Il obéit et marche avec les siens, sans même savoir où il va. Dans l’Islam, la double idée de migration et de religion, est contenue dans sa pérégrination qu’on appelle, en arabe, la Milla d’Ibrahim.
Le Coran diverge de la Bible, entre autres exemples : le chemin qui mène Sidna Ibrāhīm avec son fils Ismaël, jusqu’à la Mecque où ils bâtiront ensemble la Kaaba diffère, ou encore le Sacrifice d’Ismaël et non Isaac, etc.
A Sichem, les textes disent que Allah lui apparaît, le Tout-puissant voulait se révéler aux hommes. Sidna Ibrāhīm fait bâtir un premier autel à Dieu. Cette prophétie va changer le cours de l’Histoire. Sur le mont Mina, (Guêrizin dans la Thora), le lieu saint où notre ancêtre a offert le sacrifice de son fils Ismaël.
Sarah resplendit d’une beauté jamais égalée. Craignant les Egyptiens, le Patriarche cache Sarah dans un coffre pour franchir la frontière. Hélas un garde ouvrit la malle et fut stupéfié par sa beauté. Sa renommée parvint aux oreilles du monarque Pharaon. La narration qu’en fait le Coran : Dis, je te prie que tu es ma sœur, etc. L’ange Gabriel intercède, Pharaon ne peut abuser de Sarah. Milles maux s’abattent sur le Palais, la lèpre etc. La version islamique précise qu’au moment où le Pharaon sent ses désirs pour Sarah, la captive prononce quelques paroles de malédiction : Que la main qui cherche à toucher une femme qui appartient à un prophète devienne sèche. Le Pharaon libère enfin Sarah et lui offre Hagar, l’une des filles qu’il a eue avec une concubine.
Dans une autre circonstance : il y eut une querelle entre les bergers d’Abraham et les bergers de Lot car celui-ci avait beaucoup de possessions sur une petite bande de terre.
Abraham dit à Lot : « Nous sommes frères. Qu’il n’y ait point de dispute entre mes bergers et tes bergers. Sépare-toi de moi. Si tu vas à gauche, j’irai à droite ; si tu vas à droite, j’irai à gauche. »
C’est ainsi que Lot partit pour les plaines de Sodome et Gomorrhe, un endroit plein d’herbes qui convenait à son troupeau.
Après le départ de Lot, Dieu bénit Abraham, en disant : « Lève les yeux, et du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident ; car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. »
Une guerre détruisit la paisible cité de Sodome dès que Lot y entra. Les rois de Sodome et Gomorrhe perdirent la guerre et Lot fut pris en captivité. Pour finir, les cités de Sodome et de Gomorrhe seront détruites par le feu et le soufre.
Sidna Ibrāhīm abandonne à Loth ses plus belles terres. La tradition islamique raconte qu’il s’établit, avec les siens en pays Canaan, avec Sarah et Hagar. La disette les accable. Les femmes fouillent la besace, qui, remplit de sable, elles trouvent, par miracle, de la fleur de farine. Le vertueux comprend alors qu’il doit ce miracle à la puissance d’Allah. Aux chênes de Mambré, on lui annoncera l’enlèvement de Loth et surtout sa postérité. Le massacre d’innocents à Sodome et Ghomore ne peut le laisser indifférent. Après tant d’années d’amour et de vie ensemble, Sarah n’a toujours pas donné d’enfant à son mari. Aussi lui offre-t-elle sa servante Hagar. Suivant une coutume mésopotamienne, une femme stérile a le droit de donner à son époux sa servante, afin qu’elle procrée. Hagar enfantera Ismaël, Sidna Ibrāhīm est âgé de quatre vingt dix ans. Un différend entre les deux femmes et Sarah chasse Hagar. La version islamique prête même à l’épouse légitime des intentions meurtrières, d’autres sacralisant Sarah diront que Hagar aurait été respectée et que seule la jalousie les aurait séparée. Hagar fuit dans le désert avec son fils Ismaël.
Le récit de ces faits est constitutif de l’Histoire des Musulmans. Au milieu des sables, une tache d’eau apparaît, grâce à l’Ange Gabriel (Jebril). Le lieu situe ainsi le premier sanctuaire de l’Islam, la Kaaba, et le puits de Zemzem.
Sidna Ibrāhīm, dit le Coran, était le premier vrai croyant, soumis et ami d’Allah. Il pouvait lire et écrire dans la langue de Sumer et parler l’akkadien, comme la plupart des lettrés de ces temps. Sidna Ibrāhīm représente aujourd’hui, le plus fort symbole unificateur des religions monothéistes, celui qui a cru en la perfectibilité de l’homme et l’a tiré de son égarement. Les relations d’intelligence et de dialogue existent entre ceux Juifs, Chrétiens, Musulmans entre ceux qui le veulent.
Tout homme est sans cesse confronté au bien et au mal. : à Qui poursuit la justice et la miséricorde trouvera vie, justice et honneur. Abraham (en hébreu : père d’une foule). Sidna Ibrāhīm est donné comme le modèle du musulman car il se soumet à Allah même lorsque l’ordre divin peut sembler absurde.
Allah vient de lui promettre une nombreuse descendance et lui demande dans le même temps d’immoler son fils unique. La Bible et le Coran reprennent tous deux l’histoire d’Abraham acceptant d’immoler son fils en holocauste à Dieu. Ce geste est fondateur de l’acte de foi parfait demandé par Dieu au Patriarche auquel il vaut dans la Bible l’Alliance, et dans le Coran le fait d’être considéré comme le premier des musulmans. Dans cette tradition, Sidna Ibrāhīm s’apprête au sacrifice de son fils unique Ismaël, se privant ainsi de toute descendance, lorsqu’un ange arrête son bras et que le Patriarche aperçoit un bélier qu’il sacrifie alors à la place de son fils. Ce fils unique, avant la naissance d’Isaac, est Ismaël né de Hagar, servante égyptienne. Les Arabes considèrent que Ismaël est leur ancêtre. La tribu du prophète Mohamed ainsi que toutes les tribus arabes seraient des descendants directs d’Ismaël.