Vous vous souvenez peut-être des images de musées détruits, à Raqqa ou Mossoul, de sites culturels ravagés par des djihadistes, comme celui de Palmyre, en Syrie. Le documentaire Au nom du patrimoine, diffusé samedi soir sur Public Sénat, s’intéresse à ces images, avec la volonté de les dépasser et d’analyser les motivations profondes des terroristes de Daesh. C’est qu’explique le réalisateur Thomas Raguet vendredi dans Culture Médias, sur Europe 1. “On s’est trop souvent arrêté à des explications un peu rapides”, analyse-t-il.
“On a beaucoup parlé de pillages. Mais il y a en fait une vraie idéologie derrière. Les djihadistes ne s’en prennent pas aux biens culturels quels qu’ils soient”, précise le réalisateur. “Ils visent souvent des sites qui font l’objet d’un travail archéologique occidental. Les sites qui sont dans leur état d’origine, c’est-à-dire tels qu’à l’époque du prophète, ils ne les touchent pas.”
Un mode efficace de communication
Ce ne sont pas les premières destructions de biens culturels par idéologie, le phénomène existe depuis des milliers d’années. Mais depuis quelques années, c’est la communication qui change. Les extrémistes ont compris le pouvoir de l’image et des réseaux sociaux.
“Ce sont des images qui font mal. C’est pour cela que celles des destructions de 2015 ont eu un tel retentissement, et c’est pour cela que les djihadistes les fabriquent et les diffusent”, explique le réalisateur. “Avec les réseaux sociaux, elles ont très vite touché leur cible : un public occidental très attaché à la préservation de cet héritage et de ce patrimoine, mais aussi un public de candidats au djihad, comme une publicité finalement.”