Contrairement à ce que son nom laisse à penser, la Marseillaise n’a été écrite ni par un Marseillais, ni à Marseille. En réalité, elle a été composée à la demande du maire de Strasbourg, par l’officier français Rouget de Lisle en avril 1792. Elle est alors dénommée “Chant de guerre pour l’armée du Rhin”, car comme son titre l’indique explicitement cette fois-ci, elle a vu le jour pour l’armée du Rhin.
En effet, la France est à ce moment-là en pleine Révolution et vient de déclarer la guerre à l’Autriche. Bien loin de la douceur du plus ancien morceau de musique du monde, celui de Rouget de Lisle est donc un chant révolutionnaire et fédérateur destiné à booster le moral des troupes. Jusque-là, il n’y a toujours aucun rapport avec les Marseillais ou Marseille. Mais cela vient.
Des renforts marseillais mélomanes
En août 1792, soit quatre mois après la naissance du “Chant de guerre pour l’armée du Rhin”, Paris s’enflamme. Des renforts sont appelés à la capitale pour prêter main forte aux révolutionnaires : les fédérés marseillais. Motivés, ceux-ci débarquent en clamant la chansonnette “à la mode de chez nous”… la composition de Rouget de Lisle.
Le 10 août 1792, lors de la prise du palais Tuileries, c’est cet hymne qui résonne entre les murs. Cette insurrection devient l’un des éléments essentiels dans la chute de la Monarchie absolue. Et parce que ce texte fait écho à un tournant majeur de l’Histoire, où les Marseillais étaient au centre de l’action, il devient très rapidement fortement symbolique et se répand à toute vitesse.
Mais au long titre “Chant de guerre pour l’armée du Rhin”, les gens lui préfèrent petit à petit “l’hymne des Marseillais” ou “le chant des Marseillais”. Puis le glissement sémantique fait son œuvre jusqu’à “la Marseillaise”, le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. Et les paroles et la musique n’ont pas changé.
Obligatoire et affichée dans les écoles
En 1793, la Convention nationale déclare la Marseillaise “chant national” par décret. Pour autant, elle sera interdite pendant près de trente ans par Napoléon sous l’Empire, jusqu’à la deuxième Révolution. Son véritable et grand retour se fera sous la IIIème République en 1879, date à laquelle elle est à nouveau décrétée hymne national. Un statut confirmé par la suite dans les Constitutions de 1946 et de 1958.
Quant aux dernières actualités de la Marseillaise ? Depuis 2005, son apprentissage est obligatoire à l’école. Et depuis 2019, ses paroles doivent être placardées dans les salles de classe. “Allons enfants de la patrie…”
Il s’avère par ailleurs que d’après une étude, il s’agit de l’un des hymnes les plus faciles à chanter dans le monde. Une qualité que doivent nous envier les Philippins, qui risquent gros s’ils chantent mal leur hymne national. Et pour en découvrir plus sur les secrets d’un autre hymne mythique, celui de la Ligue des Champions, c’est ici.