Recep Tayyip Erdogan, le 3 novembre 2020 à Ankara en Turquie. — AFP
Déjà fraîche, l’ambiance ne semble pas se réchauffer entre Paris et Ankara. Ce vendredi, le chef d’Etat turc Recep Tayyip Erdogan a dit espérer que la France « se débarrasse le plus tôt possible » du président Emmanuel Macron .
« Macron est un problème pour la France. Avec Macron, la France vit une période très dangereuse. J’espère que la France va se débarrasser du problème Macron le plus tôt possible », a déclaré Recep Tayyip Erdogan à des journalistes à Istanbul après avoir participé à la prière du vendredi dans l’ex-cathédrale Sainte-Sophie transformée en mosquée en juillet.
« Santé mentale »
Les relations entre la Turquie et la France se sont progressivement dégradées depuis l’an dernier, en raison notamment de désaccords sur la Syrie, la Libye, la Méditerranée orientale et plus récemment le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie au Nagorny Karabakh .
Mais les tensions ont été exacerbées en octobre lorsque Erdogan a mis en cause la « santé mentale » de Macron, l’accusant de mener une « campagne de haine » contre l’islam pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet et pour son discours contre le « séparatisme » islamiste en France.
« La France n’a qu’à donner Marseille aux Arméniens »
Recep Tayyip Erdogan a affirmé ce vendredi que la France, qui copréside le groupe dit de Minsk chargé de favoriser un règlement au conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, avait « perdu son rôle de médiateur » après que le Sénat et l’Assemblée nationale français ont adopté des résolutions favorables à une reconnaissance du Nagorny Karabakh.
« Mon cher ami Aliev (le président azerbaïdjanais Ilham Aliev) a donné un conseil aux Français leur disant que s’ils aiment tant les Arméniens, ils n’ont qu’à leur donner Marseille. Moi aussi, je leur donne le même conseil », a-t-il ajouté.
Dans une apparente allusion aux actions du gouvernement turc et à leurs conséquences, Emmanuel Macron avait affirmé en septembre que « le peuple turc, qui est un grand peuple, mérite autre chose ». Ankara avait vivement réagi à ces propos, qu’il a perçus comme une tentative de dresser le peuple turc contre le président Erdogan.