Tensions idéologiques et « omerta »
Pourquoi le Conseil français du culte musulman se déchire

« Hafiz dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas »
Le projet de charte désignait noir sur blanc les courants de l’islam politique, à savoir le wahhabisme, le salafisme, la doctrine des Frères musulmans, et tout mouvement dicté par l’agenda politique d’une puissance extérieure qui serait critique à l’égard de la laïcité, l’égalité entre les femmes et les hommes, ou faisant la promotion de l’antisémitisme et de l’homophobie. Ce texte n’a pas plu à trois fédérations, qui ont voulu rayer ce passage.
Le CFCM, un interlocuteur fantoche ?
Le projet d’un Conseil national des imams (CNI) chargé de certifier leur formation en France a été poussé avec insistance par l’Elysée dans le cadre de son projet de loi contre l’islam radical et les « séparatismes ». Il a été confié au CFCM car il est le principal interlocuteur de l’Etat sur les questions d’organisation du culte musulman en France. Mohamed Sifaoui remet toutefois en cause l’efficacité de ce conseil. « Le CFCM ne travaille pas, il n’a pas de budget. On se demande à quoi il sert, sinon à être invité à la table de la République. »
La structure du conseil pose aussi problème, dit-il. « Il est impossible de rassembler toutes les organisations musulmanes de France. On ne peut pas, à juste titre, dire qu’il ne faut pas faire d’amalgames et avoir une organisation unique où on amalgame des islamistes avec des musulmans apaisés. » Pour lui, la décision du recteur de la grande Mosquée de Paris marquera un « précédent » pour l’Islam de France. Il attend désormais de voir comment réagira le sommet de l’Etat à ce retrait surprise.
Partager la publication "Tensions idéologiques et « omerta »"