Ce site : https://www.education-citoyenneteetderives.fr vous propose :
1 - une approche sur les fondamentaux : la « laïcité » et le « Fait Religieux », grâce à des outils proposés soit à « la carte », par « correspondance », avec des « textes spécifiques », des « panneaux », un « diaporama sur les dérives sectaires », un « DVD décrivant les articles de loi 1905 », et de « nombreux débats exhaustifs sur le sujet ».
2 – et des informations sociétales : sur le plan très général (près de trois milles textes).
©Le contenu de ce site est protégé par les droits d’auteurs. Merci de citer la source et l'auteur en cas de partage.
Vues:
297
Publié le 24/11/2021
Thibault de Montbrial. Fabien Clairefond
TRIBUNE – Le recteur de la Grande Mosquée de Paris a annoncé la création d’un centre de formation d’imams concurrent de celui du Conseil français du culte musulman (CFCM). L’avocat à la Cour exprime son inquiétude quant au contenu de cette formation.
Thibault de Montbrial est président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure. Dernier ouvrage paru: «Osons l’autorité» (Éditions de l’Observatoire, 2020).
La lutte contre l’islamisme constitue un des enjeux vitaux de ces prochaines années pour la sécurité intérieure de la France.
Une cinquantaine d’attentats, près de trois cents morts et des milliers de blessés en six ans ont conduit l’État à de constantes adaptations légales et structurelles dans la lutte antiterroriste. Mais si la violence terroriste est un des moyens d’action politique au service de l’idéologie islamiste, il en existe d’autres, moins spectaculaires mais tout aussi dangereux.
Parmi les quelque 10 % de musulmans que compte la population française, l’islamisme constitue une tentation manifeste, en particulier chez les jeunes. Parmi ceux-ci, plusieurs études montrent la prévalence de la charia sur les lois de la République (57 % pour les moins de 25 ans, selon le sondage Ifop de novembre 2020).
L’État a enfin commencé à réagir, avec la loi du 24 août 2021 «sur la défense des principes républicains» et la dissolution des associations islamistes Baraka City et CCIF . Mais pour indispensables qu’elles aient été, ces actions sont loin d’être suffisantes. L’Europe en général et la France en particulier font l’objet d’un entrisme incessant, à bas bruit, sous l’impulsion de structures proches des Frères musulmans largement financées depuis l’étranger.
À la manœuvre se trouvent des États comme le Qatar et la Turquie, cette dernière par le biais de la Diyanet, bureau ministériel des cultes dont le budget, supérieur au milliard d’euros, est deux fois plus important que celui du ministère turc des Affaires étrangères. Ces États financent un important réseau, notamment associatif, en Europe et bien sûr en France.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui dit pourtant régulièrement son intransigeance quant au respect des valeurs républicaines, s’est allié pour ce faire avec Musulmans de France (ex-UOIF), qui est considéré comme la branche française des Frères musulmans
Du côté des institutions européennes, la naïveté confine à l’aveuglement. Ainsi, la récente campagne sidérante «Mon voile, ma liberté» du Conseil de l’Europe se livre-t-elle, au nom de l’objectif louable de la lutte contre les discriminations, à la promotion d’un vêtement dont la tradition religieuse rigoriste auquel il renvoie paraît pour le moins éloignée des valeurs fondamentales telles que l’égalité entre les sexes et la conception européenne de la place des femmes dans la société. Autour de cette communication scandaleuse flotte l’influence de la Femyso (Forum of European Muslim Youth and Student Organisations). Cette association dédiée aux jeunes musulmans européens est rattachée à la FIOE (Federation of Islamic Organizations in Europe), sorte de maison mère des Frères musulmans sur notre continent. Le soutien ostensible affiché par l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne à la Femyso apparaît donc aussi incompréhensible que préoccupant.
À VOIR AUSSI – Charte des imams: vers un islam républicain? (19/01/2021)
Le contrôle de l’enseignement de l’islam constitue un vecteur prépondérant de la stratégie frériste. Dans cette logique, la confrérie cherche naturellement à peser sur le sujet crucial de la formation des imams. Une nouvelle illustration en a été faite ces derniers jours en France. En effet, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, a annoncé la création d’un Conseil national des imams (CNI) dissident de celui annoncé pour décembre prochain par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, qui dit pourtant régulièrement son intransigeance quant au respect des valeurs républicaines, s’est allié pour ce faire avec Musulmans de France (ex-UOIF), qui est considéré comme la branche française des Frères musulmans. Plus troublant encore, il était, le 19 novembre dernier, en visite à l’Institut européen des sciences humaines (IESH), un fief frériste installé à Château-Chinon. Là, il a rencontré Amar Lasfar, ancien président de l’UOIF dont l’engagement pour la «cause» est sans équivoque. Chems-Eddine Hafiz a confirmé, le 21 novembre sur CNews, que cette visite avait notamment pour objet d’organiser la formation des futurs imams.
Ainsi, en France, sous les yeux du ministère de l’Intérieur, la formation des imams par les Frères musulmans continue à se mettre en place. Or, depuis leur création, en 1928, en Égypte, par Hassan el-Banna (grand-père de Tariq Ramadan), l’objectif des Frères musulmans consiste à étendre l’influence islamiste dans le monde. L’Europe (en particulier la France et l’Allemagne) fait aujourd’hui l’objet de la concentration des efforts fréristes à cette fin. Le court-métrage édifiant Quel islam pour l’Europe? Les institutions de formation des Frères musulmans , récemment diffusé au Festival du film de Carthagène, détaille la mise en œuvre de cette stratégie, et le rôle clé qu’y jouent les quatre établissements ouverts par l’Institut européen des sciences humaines en France à ce jour.
Il faut rappeler que la matrice idéologique des Frères musulmans intègre la dissimulation de sa radicalité conquérante par la prétendue adhésion aux lois locales (en l’espèce, celles de notre démocratie) dans le but d’atteindre des positions d’influences au cœur de la société (au sein des syndicats, des médias, des partis politiques…). Assorti à la prise en main de l’éducation politico-religieuse de la jeunesse musulmane, on voit bien ce que ce mélange peut vite avoir de détonant pour la cohésion d’une société française déjà très fracturée, où déni et accommodements prévalent encore très largement sur ces réalités.
L’islamisme est un poison mortel. Lui laisser les clés de l’éducation des imams en France aurait des conséquences terribles pour la sécurité intérieure de notre nation.
La rédaction vous conseille