L’État, depuis la loi de 1905, ne reconnaît aucun culte mais il n’en ignore aucun. La non-reconnaissance des cultes ne signifie pas que l’État cesse d’entretenir des relations avec les institutions religieuses, seulement que le pouvoir politique est autonome et que les cultes sont libres de s’organiser.
Le ministère de l’Intérieur est en charge des cultes, il assure ainsi les relations avec les autorités représentatives des religions présentes en France. À ce titre, les services du ministère de l’Intérieur, en administrations centrales et déconcentrées, entretiennent un dialogue régulier avec les représentants des différents cultes.
Afin de renouveler les modalités du dialogue entre le culte musulman et l’État, des instances de dialogue nationales ont été organisées en 2016 et 2017, et des Assises territoriales de l’islam de France (ATIF) se sont tenues en 2018, 2019 et 2021, autour des préfets. Ces initiatives ont permis de faire émerger des acteurs et des associations représentatives du culte musulman, désireux d’engager le dialogue avec les pouvoirs publics.
Lors de la troisième édition des ATIF, plus de 260 réunions ont ainsi été organisées sur l’ensemble du territoire (groupes de travail compris) rassemblant près de 2 500 participants de tous horizons (cadres religieux, responsables associatifs, aumôniers, acteurs de la société civile, universitaires, élus, etc.).
Lors de ces assises, outre les sujets d’intérêt local comme l’organisation des fêtes religieuse, la structuration départementale du culte musulman est apparue comme une volonté largement partagée. Des sujets d’intérêt national ont également été abordés comme le recrutement et la formation des imams, leur statut au regard du droit du travail ; la gouvernance et le financement des lieux de culte, ou la lutte contre les actes antimusulmans.
Face à ces attentes et à la nécessité de renouveler les modalités du dialogue entre l’État et le culte musulman, le ministre de l’Intérieur a décidé de lancer le FORIF, un format de dialogue souple avec le culte musulman, qui allie une approche thématique et pragmatique avec un ancrage territorial fondé sur le dialogue conduit localement et sur le long terme par les préfets, en particulier dans le cadre annuel des ATIF.
Qu’est-ce que le FORIF ?
La France recèle une très grande diversité de courants musulmans et il est temps que toutes ces voix puissent se faire entendre sans exclusive. Les interlocuteurs conviés au FORIF sont ceux qui souhaitent s’engager dans un dialogue constructif avec les pouvoirs publics. Le FORIF marque le passage d’une approche organique avec la recherche d’un représentant unique, à une volonté de dialogue direct, au niveau départemental et au niveau national sur des sujets identifiés.
Le FORIF se présente annuellement comme un cycle de travail entre l’État et le culte musulman, qui verra se succéder Assises territoriales de l’islam de France autour des préfets, groupes de travail nationaux sur les thématiques identifiées au cours des ATIF et session nationale du FORIF avec le ministre de l’intérieur.
La session 2022 du FORIF
À l’issue des ATIF de 2021, les préfets de département ont exposé au ministre de l’Intérieur les réflexions menées localement et ont identifiés les associations locales représentatives ou les acteurs locaux du culte musulmans susceptibles de contribuer aux groupes de travail sur quatre thématiques :
– fonctionnement et gestion des aumôneries,
– professionnalisation et recrutement des imams,
– actes antimusulmans et sécurité des lieux de culte,
– application de la loi confortant le respect des principes de la République.