La «communauté des amis» connue pour ses dérives aurait placé ses membres à des postes stratégiques au sein d’une des divisions de la société.
C’est une nouvelle qui donnera du grain à moudre aux complotistes. Une division de la société Google serait dirigée par une secte, selon une enquête du New York Times . La mainmise de la «communauté des amis » au sein du Google Developer Studio a été révélée le 16 juin par Kevin Lloyd, un ex-salarié. Son témoignage a ensuite été corroboré par 8 collaborateurs du groupe.
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Le lanceur d’alerte, arrivé en 2017 dans l’entreprise, a exposé la situation dans une plainte déposée devant un tribunal californien. «J’ai été licencié en février 2021 après avoir alerté sur la présence d’une secte au sein de Google », dénonce-t-il. Il réclame 50.000 dollars en dommages et intérêts pour licenciement abusif, arguant que «les membres de la secte dominent mon ancienne équipe chez Google, ils usent de favoritisme et de copinage ».
Au total, 12 personnes sur les 25 qui composent l’équipe sont issues du même communauté, y compris le directeur. Une position qui lui a permis de placer ses proches à des postes clés. Un montage a même été créé pour financer la secte avec les fonds de Google. Cette dernière possède une cave à vin, «Grant Marie », qui fournissait les boissons alcoolisées lors d’événements comme la conférence Google I/O. «Les factures que j’ai pu voir suggèrent que nous y achetions des centaines de milliers de dollars [de vin] chaque année », explique Kevin Lloyd.
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Trafic d’être humains
La «communauté » compte environ 1600 membres. Elle attire les fidèles en leur promettant l’obtention d’un état de «conscience plus élevé » grâce à l’art et la spiritualité. Ces adeptes sont pour la plupart regroupés dans la ferme d’Oregon House, en Californie. Plusieurs antennes internationales sont répertoriées, y compris à Paris.
La plainte de l’ancien employé détaille l’histoire controversée de ce culte. Elle mentionne par exemple ses antécédents dans le trafic d’êtres humains. Une précédente enquête du Los Angeles Times révélait également des plaintes contre Robert Earl Burton, le fondateur de l’organisation. Il serait l’auteur de plusieurs abus sexuels, y compris sur des hommes mineurs.
L’entreprise de Mountain View explique ne pas avoir eu connaissance de cette situation. «Il est contraire à la loi de demander l’appartenance religieuse de ceux qui travaillent pour nous ou pour nos fournisseurs, mais nous allons bien sûr examiner ces allégations de manière approfondie pour détecter toute irrégularité ou pratique contractuelle inappropriée. Si nous trouvons des preuves de violations de la politique, nous prendrons des mesures », explique un porte-parole de Google.
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