LES ADOLESCENTS ONT DU MAL À FAIRE LA DIFFÉRENCE ENTRE LES VRAIES ET LES FAUSSES INFORMATIONS
Pour les travaux, le chercheur de l’université Comenius de Bratislava, le Dr Radomír Masaryk et son équipe ont mis au point une méthode d’évaluation. Le but ? Estimer la perception et notamment la fiabilité des informations chez les adolescents. Au total, 300 jeunes âgées de 16 à 19 ans ont participé à l’étude. Au cours de l’expérience, sept messages concernant les bénéfices des fruits et légumes sur la santé ont été visionnés par les adolescents. Parmi eux, certains étaient vrais, mais neutres, d’autres étaient vrais avec des fautes d’orthographe ou police en gras et d’autres encore étaient faux. Après cela, les volontaires devaient évaluer la fiabilité du message. Résultat ? 48 % des jeunes ont fait confiance aux messages vrais écrits de manière neutre plutôt qu’aux fake news. Néanmoins, 41 % des interrogés ont considéré que les messages faux et vrais étant écrit d’une manière neutre étaient aussi dignes de confiance. Le Dr Radomír Masaryk explique ainsi que « Comme les adolescents sont des utilisateurs réguliers d’Internet, nous nous attendons généralement à ce qu’ils sachent déjà comment aborder et évaluer les informations en ligne, mais cela semble être le contraire ». Vrai ou faux : la frontière est parfois mince et la jeune génération semble perdue.
CERTAINS ÉLÉMENTS ÉDITORIAUX NE SONT PAS CORRECTEMENT ANALYSÉS
En effet, l’étude explique que certains éléments éditoriaux ne sont pas toujours correctement analysés par les adolescents : « Une mauvaise rédaction des messages de santé n’était pas perçue comme un signe de faible fiabilité ». En effet, quand une news semble plausible, les jeunes ne prennent pas en compte les éléments éditoriaux qui pourraient jouer sur la fiabilité de l’information : « La seule version d’un message de santé qui était significativement moins fiable par rapport à un vrai message de santé était un message avec un titre de clickbait » explique le spécialiste. Pour rappel, le « terme ‘clickbait’désigne les messages dits attrapes-click, qui sont racoleurs pour inciter l’internaute à cliquer sur la page en question » souligne le média « Sante Magazine ».
COMMENT Y REMÉDIER ?
D’après les auteurs de l’étude, les conclusions de la recherche montrent qu’il est essentiel aujourd’hui d’avoir une meilleure formation des adolescents pour leur donner les clés afin de naviguer sur Internet en toute conscience. Pour cela, il faudrait que les jeunes aient une connaissance de la littérature scientifique, mais aussi qu’ils apprennent à décrypter les différents médias : « La pensée analytique et le raisonnement scientifique sont des compétences qui aident à distinguer le vrai du faux en matière de santé » conclut l’auteur principal de la recherche. Ces compétences paraissent aujourd’hui essentielles, à l’heure où les fausses informations se diffusent extrêmement rapidement sur Internet : « La mésinformation et la désinformation sur la santé sont un problème de santé publique majeur, commentent les auteurs. Avec une diffusion accrue de fausses nouvelles sur la santé sur les réseaux sociaux au cours des dernières années ». Le site « Sante Magazine » met donc en garde face à ce phénomène : « Ces informations erronées peuvent être dangereuses : certaines personnes peuvent les croire et prendre de mauvaises décisions en ce qui concerne leur santé, ou bien ne plus accorder de confiance aux professionnels de santé et aux autorités sanitaires ».