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… depuis l’annonce du départ des Etats-Unis
GUERRE La récente avancée éclair des talibans fait craindre qu’ils ne s’emparent à nouveau du pouvoir
L’armée afghane combat les talibans à Kandahar, le 23 juillet 2021. — CHINE NOUVELLE/SIPA
Les attaques des talibans contre le gouvernement afghan ont fortement augmenté depuis la signature en février 2020 de l’accord conclu entre les Etats-Unis et les insurgés qui a conduit au retrait des forces étrangères du pays, selon un rapport officiel américain publié jeudi.
Les « attaques initiées par l’ennemi », attribuées majoritairement aux talibans, sont passées de 9.651 fin 2019 à 13.242 fin 2020 (+37 %), indique le Bureau de l’inspecteur général spécial pour la reconstruction de l’Afghanistan (Sigar, qui dépend du Congrès), s’appuyant sur les données de la mission de l’OTAN en Afghanistan . C’est la première fois, depuis décembre 2019, que cette dernière publie des chiffres détaillés de ces attaques.
Plus de 700 civils tués
Entre le 1er mars et le 31 mai, date des dernières données recueillies par la mission de l’Otan en Afghanistan, Resolute Support, avant le retrait de la plus grande partie des forces de la coalition, 10.383 attaques ont été recensées, dont 3.268 ont été mortelles, selon le bureau du Sigar.
A la demande du gouvernement de Kaboul, l’Inspecteur général ne publie pas le nombre des pertes de l’armée afghane, dont les effectifs s’élèvent à quelque 300.000 hommes et femmes. Selon la mission de l’Otan, la violence contre les civils a atteint de nouveaux records en avril et mai, avec 705 civils tués et 1.330 blessés. C’est presque autant que les trois mois précédents cumulés.
Tendance « défavorable au gouvernement afghan »
Resolute Support attribue 93 % des victimes civiles des derniers mois aux forces antigouvernementales (40 % aux talibans, 38 % à des insurgés non identifiés, 14 % au groupe Etat islamique et moins de 1 % au réseau Haqqani proche des talibans), précise ce rapport.
Le rapport note que les talibans ont pris le contrôle d’un grand nombre de districts dans les zones rurales, même s’ils ne contrôlent pas les grandes villes. « La tendance globale est clairement défavorable au gouvernement afghan qui pourrait faire face à une crise existentielle s’il ne la renverse pas », a souligné l’inspecteur général, John Sopko, cité dans le rapport.
Vers un retour au pouvoir ?
« Ce qui est le plus inquiétant, c’est la vitesse et la facilité avec lesquelles les talibans ont apparemment pris le contrôle de districts dans le nord du pays, ancien bastion de l’opposition aux talibans », a-t-il ajouté. La récente avancée éclair des talibans fait craindre qu’ils ne s’emparent à nouveau du pouvoir, 20 ans après en avoir été chassés fin 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, après leur refus de livrer le chef d’Al-Qaïda Oussama ben Laden dans la foulée des attentats du 11-Septembre.
Dimanche à Kaboul, le chef des opérations américaines en Afghanistan, le général Kenneth McKenzie, a prévenu que les Etats-Unis vont continuer leurs frappes aériennes contre les talibans, si ceux-ci poursuivent leur offensive.
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