Au début du XVIIe siècle l’Allemagne est divisée religieusement. Depuis la paix d’Augsbourg de 1555, les princes allemands choisissent leur religion (catholique, ou protestante soit la confession luthérienne ou la confession calviniste) et l’imposent à leurs sujets. Dans les principautés devenues protestantes, les princes s’emparent des biens de l’Eglise catholique.
Les incidents entre catholiques et protestants sont fréquents. Aussi, les princes protestants forment en 1609 l’Union évangélique qui est dirigée par l’électeur palatin Frédéric V du Palatinate, un calviniste fervent. En 1609, les princes catholiques répliquent en fondant la Sainte Ligue catholique dirigée par le duc Maximilien Ier de Bavière.
Ferdinand II de Habsbourg, roi de Bohême et empereur du Saint-Empire
La défenestration de Prague (gravure contemporaine de l’événement)
Le royaume de Bohême est une possession familiale des Habsbourg d’Autriche. Le trône de Bohême bien qu’électif revient quasiment toujours à un Habsbourg. Le roi de Bohême est un des sept Electeurs qui élisent l’empereur du Saint-Empire. En Bohême, patrie du réformateur religieux Jan Huss au XVe siècle, catholiques et protestants (de tendance calviniste) cohabitent difficilement.
En 1609, l’empereur Rodolphe II de Habsbourg, roi de Bohême, catholique, accorde la Lettre de majesté qui garantit les libertés religieuses de la Bohême. Les protestants de Bohême peuvent désormais exercer leur culte.
En 1617, Matthias de Habsbourg, empereur depuis 1612, sans descendance, transmet le royaume de Bohême à son cousin Ferdinand de Styrie, c’est la première étape pour que celui-ci accède au trône impérial. Ferdinand, élevé par les jésuites est un catholique fervent et intransigeant. Il cherche à imposer le catholicisme dans son royaume de Bohême.
Les incidents entre catholiques et protestants se multipliant, Ferdinand convoque une réunion à Prague (capitale de la Bohême). Les protestants de Bohême répliquent en organisant le 23 mai 1618, la défenestration de Prague où les représentants de Ferdinand, sont expulsés violemment.
Chronologie
1618, 23 mai
Défenestration de Prague.
1619, 26 août
Élection de Frédéric V du Palatinat roi de Bohême.
28 août
Élection de Ferdinand II empereur.
1620, 8 novembre
Victoire catholique à la Montagne Blanche.
1621, 22 janvier
Frédéric V mis au ban de l’Empire.
1625, 25 juillet
Wallenstein prend la tête des armées impériales.
1625-1629
Christian IV de Danemark intervient aux côtés des armées protestantes.
1629, 6 mars
Édit de Restitution de Ferdinand favorable aux catholiques.
1630, 6 juillet
Débarquement de Gustave II Adolphe de Suède en Allemagne.
1631, 23 janvier
Traité de subsides de Bärwalde entre la France et la Suède.
17 septembre
Victoire suédoise à Breitenfeld.
1632, 16 novembre
Mort de Gustave II Adolphe à Lützen.
1635, 19 mai
La France entre en guerre.
30 mai
Paix séparée entre Jean-Georges de Saxe et l’empereur.
1637, 23 février
Élection de Ferdinand III.
1643
Début des négociations de paix.
1648, 30 janvier
Paix de Münster entre les Provinces-Unies et l’Espagne.
24 octobre
Paix de Westphalie avec les deux traités de Münster et d’Osnabrück.