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Le président Macron était en visite officielle en Algérie, du 25 au 27 août. Emmanuel Macron en Algérie : “Le Monde” accusé d’avoir censuré une tribune critique
Le politiste faisait le lien entre la colonisation et la phrase d’Emmanuel Macron, « une histoire d’amour qui a sa part de tragique ».
« La colonisation n’a rien d’une histoire d’amour. » Ainsi s’est exprimé le politiste Paul Max Morin dans une tribune, publiée dans Le Monde le jeudi 1er septembre, à propos du récent voyage d’Emmanuel Macron en Algérie . « Elle est une histoire de prédation, de violence et d’asservissement » , poursuit-il. Mais ces propos ne sont pas restés très longtemps sur le site du « quotidien de référence », puisque ce dernier a décidé de les retirer le jour même, en milieu d’après-midi.Intitulé « Réduire la colonisation en Algérie à une « histoire d’amour » parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle » , le texte renvoyait aux déclarations du président de la République, lors de son déplacement du 25 au 27 août derniers. Selon le chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences Po, la mise en avant du passé colonial a une nouvelle fois servi de vitrine pour simuler des avancements vers une « réconciliation » entre les deux pays. « Ne nous y trompons pas » prévenait-il : l’objectif de cette visite était la négociation de l’approvisionnement en gaz face à la menace de coupures de gazoducs russes, dixit le professeur à l’université de Côte d’Azur.
Dans cette tribune, Paul Max Morin décrivait l’évolution de la position du chef de l’État, ou plutôt, la « droitisation », selon lui, et le durcissement de sa ligne sur le sujet. En 2017, Emmanuel Macron qualifiait la colonisation de « crime de l’humanité » « une histoire d’amour qui a sa part de tragique » , selon le chercheur.
DES EXCUSES À MACRON
Le politiste se serait-il fourvoyé sur le sens et la visée des déclarations du président ? C’est en tout cas ce qu’assureLe Monde « Ce texte reposait sur des extraits de citations qui ne correspondent pas au fond des déclarations du chef de l’État. Si elle peut être sujette à diverses interprétations, la phrase “une histoire d’amour qui a sa part de tragique” prononcée par M. Macron lors de la conférence de presse n’évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes. » Une fois n’est pas coutume, le quotidien a présenté « ses excuses à ses lectrices et lecteurs ainsi qu’au président de la République ».
Regrets, injonction politique ou autocensure ? Les raisons de ce retour en arrière peuvent être multiples, et il n’est pas passé inaperçu. Sur les réseaux sociaux, à l’annonce du retrait, les réactions ont fusé : « Le Monde, quotidien de révérence » , tweetait l’un. « Un cas explicite de censure éditoriale à l’ombre du pouvoir » partageait l’autre. L’événement a également fait le tour de la sphère politique, provoquant principalement l’ire de Jean-Luc Mélenchon : « Retirer une tribune pour une citation de Macron qui lui déplaît ! Nouvelle étape dans l’affaissement d’une presse autrefois référence. « Le Monde » biaise toute l’année les citations. Mais quand Macron fronce les sourcils… La semaine pro, je n’achète pas ce journal. Faites mieux » , s’insurge le leader des Insoumis.
Edwy Plenel, journaliste et cofondateur de Mediapart, s’est pour sa part empressé de crier à la « censure » .
Débat des lecteurs
Non. Emmanuel Macron fera une mamaille statistique avec des mesures ayant pour objectif de lui gagner un certain électorat (vieillissant peut-être) n’ …
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L’auteur de Les Jeunes et la guerre d’Algérie. Une nouvelle génération face à son histoire avait déjà plaidé, début juillet, sur le site du Monde , pour la création d’un office franco-algérien pour la jeunesse. En janvier 2021 , il soulignait l’incapacité de la République française à penser le colonialisme et dénonçait « l’instrumentalisation de ce passé par des entrepreneurs identitaires » . Ce n’était donc pas la première tribune publiée sous la plume de Paul Max Morin dans les colonnes du quotidien, mais ce sera peut-être la dernière.
