Conférence sur le “dialogue interreligieux”
Conférence sur le “dialogue interreligieux” à Angers le 08.03.07
le 7.03.2007. Quelques idées à propos du dialogue :
Le dialogue n’est pas inné chez l’humain, il s’acquiert par la formation. Il est toute une pédagogie, car il doit être développé et acquit, dans l’enfance, à travers l’éducation. La socialisation de l’enfant au sein de la famille consiste dans une grande partie à un apprentissage du dialogue avec son entourage : l’école, les camarades, etc.
Cet apprentissage n’est pas facile… car il exige de s’ouvrir à l’autre, d’écouter, et de se laisser traverser par sa parole (dans ses choix, sa croyance, ses idées positives et négatives).
→ Ici, il s’agit d’un programme à d’éducation pour la paix à qui a été développé par la CMRP. Le dialogue exige de nous d’être pratiqué, avec les jeunes, avec les adultes, avec les religions. A partir de ce constat attention : on ne peut intervenir dans le à dialogue interreligieux pour la paix à, sans mesurer les exigences et en connaître les conditions. Nous devons revoir notre manière de résoudre les conflits. Le dialogue nous permet de garder le contact et de trouver parfois, la solution :
→ C’est là, la base de la méthode de à transformation de conflit à développée par la CMRP. En voici l’essentiel : L’écoute et l’humilité. Le mot clé pour développer les capacités du dialogue, surtout dans le milieu interreligieux est… l’écoute. L’écoute est une véritable école. Elle permet à l’autre, de bien exprimer son idée. Elle est une amorce, une reconnaissance de l’autre, et aussi une bouffée d’oxygène pour quelqu’un qui aborde un sujet parfois difficile. Après l’épreuve de l’écoute, bien après… vient le à dialoguer….. L’écoute va faire déboucher la parole, va faire déboucher le dialogue. Je pense surtout é l’aumônerie…… Qui sait écouter saura quoi dire et quoi faire.
Le dialogue instaure une empathie avec l’autre, c’est un sentiment utile pour un dialogue effectif, un dialogue efficace. Dans toutes les religions, le dialogue va loin, très loin… ..Il ouvre une porte vers la paix. Il nous met en communion, nous permet de chercher un sens vers Dieu, qui lui est attentif à la vie de chacun d’entre nous.
On s’inspire des messages de nos traditions religieuses : le Coran, par exemple, est construit sur un dialogue entre Dieu et ses créatures : Anges, humains (prophétes et croyants). Le Coran contient plusieurs invitations adressées à l’homme pour réfléchir, parler avec les autres, argumenter… la foi se construit dans le dialogue. D’ailleurs le prophète Mohammed (paix sur lui) dit : à La foi peut tomber en désuétude à l’instar d’un vêtement qu’on porte, renouvelez votre foi en rencontrant vos frères….pour parler et discuter de ce qui va bien et de ce qui va mal, …demander conseil, donner conseil…en fait, dialoguer à la prière musulmane, les prières juives et chrétiennes sont une forme de dialogue entre l’homme et Dieu : on récite le Livre sacré, la parole divine s’exprime, on fait des invocations en s’adressant à Dieu.
Dialoguer c’est développer autant la capacité de parler que d’écouter, d’expliquer que de comprendre : c’est une entreprise qui demande la persévérance et la patience. C’est de cette manière que les prophètes de nos religions respectives ont accompli leur mission. Le Coran, un autre exemple, nous apprend une belle prière dans la Sourate Taha : une prière dite par Moise, quand Dieu lui demanda d’aller délivrer les enfants d’Israël du joug de Pharaon et qui précéde généralement la prise de parole devant une audience importante : à Dieu, élargit ma poitrine (donne-moi la patience), facilite ma tâche (de porter un message) et délie ma langue (que mes paroles soit claires et non confuses) pour que les autres comprennent mon intention à quelques difficultés du dialogue :
Il est difficile de se séparer du sentiment… que nous sommes meilleurs que les autres ! Une telle attitude ethnocentrique, ne peut engendrer que séparation et division ! Il faut se garder d’un sentiment de supériorité.
Depuis quatorze siècles, chrétiens et musulmans s’affrontent au niveau des dogmes : les religions s’opposent à propos de la Trinité, de la divinité du Christ, sur la conception du salut, l’inspiration de la Bible ou du Coran, etc. En général, au début, il faut éviter de discuter au niveau des dogmes, et particulièrement des dogmes litigieux. Ce genre de discussion demande une préparation particulièrement soignée.
Il s’agit de témoigner du quotidien, de ce qui est important dans notre foi. Là encore, on s’inspire des enseignements de nos religions respectives : Dans le Coran, il est dit : à Repousse le mal par la bonne parole (ou l’exhortation douce) et vous verrez votre ennemi se transformer en un ami loyal.
Visée religieuse du dialogue inter-religieux :
Le dialogue doit obliger chacun à réfléchir sur sa propre foi, l’approfondir, mieux la comprendre, et s’ouvrir aux autres. Il fera percevoir des aspects de sa propre religion qu’il a négligée. En rencontrant des gens différents de nous, nous percevons certaines de nos carences, et du coup nous devenons capable de progresser. Le dialogue doit susciter, développer, favoriser une attitude critique envers soi-même. Une religion, quelle qu’elle soit, a besoin de critique… pour rester vivante et vraie. Une spiritualité vivante conduit à se remettre en cause, à se transformer. Dieu ne nous demande pas de rester statique, inerte sur le plan de l’évolution, comme si nous étions parfaits.
Nous devons être attentifs aux objections ou réticences à notre égard. Ce que nous disent les autres nous montre nos insuffisances, nos défauts ; nous ne nous en apercevrions pas tout seul. Mais en même temps, et à l’inverse, il nous faut aussi savoir formuler et faire entendre aux autres nos critiques ou nos réserves, ce qui demande du tact, du doigté et ce qui implique aussi de développer des relations amicales, sans lesquelles la critique sera interprétée comme une agression qui cherche à culpabiliser, à détruire, et non comme une interrogation qui vise à dialoguer.
Le dialogue renvoie à une autre manière de comprendre la religion, celle de la recherche du sens de la vie, des valeurs ultimes. La spiritualité représente non pas seulement un édifice de doctrines et de pratiques, mais un questionnement engagé sur soi, sur le monde, sur la vie, sur des interrogations existentielles. De cette manière, on s’aide mutuellement à progresser dans nos cheminements spirituels respectifs, à approfondir et à élargir sa foi. Dialoguer avec une autre croyance signifie dans ce cas, découvrir ce qu’elle partage avec nous, et se retrouver soi-même en elle.
De toutes les religions, nous avons quelque chose à recevoir et à toutes nous avons également quelque chose à apporter. Cette double conviction fonde la réelle nécessité théologique et spirituelle du dialogue,
Ce qui accentue la nécessité du dialogue et de la coopération, c’est la domination actuelle d’une culture athée, matérialiste et permissive, et l’effondrement de l’ordre social.
Quel sens et quel but je veux donner au dialogue ? Que la rencontre entre religions soit une “fécondation réciproque”.
Jean-Paul II a souvent souligné que l’on peut très bien affirmer son identité tout en dialoguant. Mais aussi que l’on peut ensemble faire progresser l’humanité. En témoigne plusieurs initiatives qui ont le plus marqué son pontificat : les rencontres d’Assise d’octobre 1986 et de janvier 1993, comme les dialogues avec les jeunes musulmans à Rabat en août 1985 ou sa venue à la synagogue de Rome en avril 1986.
Les relations de l’Eglise catholique avec les religions non chrétiennes ont bien été abordées sur le fond par le Concile Vatican II.
De la discussion jaillit la lumière. La justesse de cet adage est, la plupart du temps, magistralement prouvée, par le dialogue.
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