Se faire une opinion sur le film “La passion du Christ”
Conférences, débats, dialogues, accompagnent cet événement exceptionnel de la Crucifixion de Jésus, dans le film ” La passion du Christ ” de Mel Gibson. Dans la belle salle de cinéma Rex à Aix les Bains, les aixois étaient invités, par le père Pichon, et le Docteur-François Crespo à un débat, chercher à se faire une opinion sur ce film controversé, par l’idée que ce film serait antisémite, contre les dénégations du metteur en scène, par le parti pris, et tout simplement parce qu’il y a autant d’avis que d’individus. Parmi les animateurs Yann Vagneux, séminariste des Carmes, est prolixe, connaisseur de la bible, pour le plus grand plaisir de la salle. La fête de Pâques (ou de Paque), est là pour célébrer chez les chrétiens, du monde entier, (catholiques, protestants, orthodoxes), la résurrection de Jésus Christ, le troisième jour après sa mort sur la croix. Chez les Juifs, elle célébre la traversée de la mer morte. Après une présentation succincte du film avant la projection nous avons assisté à un débat dans la salle très animé. La première question à laquelle de nombreuses personnes attendaient des réponses étaient bien : ” A-t-on le droit de montrer la souffrance du Christ comme il est fait état dans ce film ? On voit du sang et pas l’amour ! “. Le père Pichon répond sans détour, faisant observer la violence quotidienne des images que nous propose la télévision. ” On vit dans un monde de voyeurs. Il y a des gens qui n’ont pas aimé ce film, ce film irait contre la foi chrétienne ? “, questionne-t-il. Ou encore : ” Je n’ai pas vu quelque chose d’aussi dur ! “. Apparemment, ainsi que le fait remarquer un spectateur : ” C’est difficile de parler après la vision de ce film ! “. ” Est-ce que Jésus n’a pas connu cette violence du temps des Romains ? Reprend le père Pichon. Je l’ai perçue en relisant la Passion du Christ selon saint Luc, saint Marc, saint Mathieu, saint Jean, les psaumes, Isaïs. Plus on souffre, plus près nous sommes de Jésus. Les anciens avaient cette représentation de la souffrance. La haine, l’acharnement des hommes dans la violence m’interroge. On a du bon et du mauvais en nous, dans chaque être. Tous, nous avons une intolérance à la souffrance. Le Christ, lui ne dit rien. Dans notre société, parler de sa propre souffrance, c’est l’entretenir et l’aggraver “. L’année 2003 a été riche en événement douloureux, faisant allusion au 11 septembre. Le père Pichon fait remarquer aux spectateurs les paroles rajoutées à Jésus, certaines scènes sont plaquées, et aussi ajoutées, nous fait-il remarquer. Dans ce film la force et la foi de Jésus, qui sans cesse se relève, et toujours sans haine. L’attitude pleine de pitié de la femme de Pons Pilate, celle de Simon de Sirène, ne serait qu’en partie exacte, le démon rajouté dans le film qui apporte un symbole, un éclairage très fort des différentes phases du supplice, la compassion de Marie qui accompagne Jésus jusqu’à la Croix. Il y a des erreurs et des outrances dans ce film. Jésus par ce passage de la mort à la vie, a sauvé l’Homme du pêché et l’a appelé à la vie éternelle. Avec le père Pichon, Yann Vagneux rappelle le danger d’une lecture littérale de la Bible, on retrouve les fondamentalistes, les antisémites. On parle de ces sectes qui se referment sur elles mêmes, et se coupent des autres. L’apparat des prétres existe, on croit en Dieu, mais cela ne se traduit pas par des valeurs, ne s’ouvre pas sur l’humanité : ” Comment peut-on aujourd’hui espérer ? Je suis de l’Ecole du sport. Il faut souffrir pour dépasser et réussir. Aujourd’hui, les jeunes dépriment, n’ont pas d’idées, de projets. Il faut suer pour arriver. La souffrance est noble. Quand on y croit, on trouve les forces en nous “. Par ces paroles, le père Pichon fait l’unanimité dans la salle. Si ce film déchaîne les passions, c’est parce qu’il a pu montrer la souffrance de Jésus, le message de miséricorde adressé à l’humanité entière. Jésus a donné sa vie pour révéler aux hommes la grandeur de l’amour de Dieu. En ce sens ce film est magnifique. Le message d’amour dégagé par ce film, par la souffrance de Jésus, est adressé aux humains, à tous les hommes. Il témoigne aussi de la violence, et la cruauté des hommes. L’irréfutable de l’Existence du Christ et de son martyre sur la Croix, a une fois de plus bouleversé.
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