Un diplomate iranien condamné en février en Belgique à vingt ans de prison pour un projet d’attentat en France en 2018 contre des opposants au régime de Téhéran s’est désisté de son appel mercredi 5 mai, ce qui rend sa condamnation définitive a annoncé le parquet fédéral belge.
Publié le 5 mai dans Le Figaro
Assadollah Assadi, 49 ans, en poste à l’ambassade d’Iran à Vienne au moment des faits, a été considéré par la justice belge comme le coordinateur de cette tentative d’attentat déjouée in extremis le 30 juin 2018 grâce à l’action concertée de plusieurs services de renseignement européens. Jugé avec trois complices pour «tentatives d’assassinat à caractère terroriste» et «participation aux activités d’un groupe terroriste», Assadollah Assadi, décrit comme un agent du ministère iranien du Renseignement, avait écopé le 4 février à Anvers (nord) de la peine maximale, conformément à ce qu’avait demandé l’accusation lors du procès fin novembre. Le diplomate, qui a toujours nié les faits, était absent tant au procès qu’à l’énoncé du jugement.
Mercredi matin, à l’occasion d’une audience de procédure devant la cour d’appel d’Anvers, Me Dimitri de Béco a annoncé que son client renonçait à faire appel. Comme le parquet fédéral n’avait pas interjeté appel, jugeant «cohérente» sa condamnation à la peine maximale, celle-ci devient définitive, a expliqué une source proche du dossier. Seuls les trois complices présumés du diplomate, condamnés le 4 février par le tribunal correctionnel d’Anvers à des peines de 15 à 18 ans de prison, seront rejugés dans la cité flamande. Les audiences de plaidoiries devant la cour d’appel ont été fixées aux 17 et 18 novembre, a dit à l’AFP un avocat dans le dossier.
Ce dossier, mêlant espionnage et terrorisme, a suscité des tensions diplomatiques entre Téhéran et plusieurs capitales européennes, dont Paris. Un attentat à la bombe devait viser le 30 juin 2018, à Villepinte près de Paris, la grand-messe annuelle du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), coalition d’opposants dont la principale composante est l’organisation des Moudjahidine du peuple (MEK).
Les opposants ciblés ont dénoncé un projet relevant du «terrorisme d’Etat», qui aurait pu provoquer «un bain de sang» alors que des milliers de personnes assistaient à ce meeting. De son côté l’Iran a fustigé une procédure judiciaire «illégale et en violation flagrante du droit international», en raison de l’immunité diplomatique dont aurait dû bénéficier Assadollah Assadi aux yeux de Téhéran.