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Raphaël Doan : « Sur l’assimilation…

Publié le 11 janvier 2021
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 …nous sommes devenus hypocrites »

Alors que le Parlement va examiner le projet de loi sur le séparatisme, anatomie du « gène » français de l’assimilation avec l’historien Raphaël Doan.

Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron lors de la ceremonie organisee au Mont-Valerien, le 18 juin 2020.
Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron lors de la cérémonie organisée au Mont-Valérien, le 18 juin 2020.  © LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
Par François-Guillaume Lorrain
Il n’y a plus qu’à droite toute qu’on emploie ce terme connoté d’« assimilation », notion théorisée par la gauche au XIXe siècle pour évoquer le « devenir-français » des immigrés. Le dernier président à s’y risquer fut Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire en 2016. Il n’est pas exclu qu’Emmanuel Macron fasse retirer le terme, présent encore, dans le Code civil. L’assimilation fait cependant partie de l’ADN français, d’une politique menée depuis des siècles, élaborée dans les colonies, comme le décrit avec précision Raphaël Doan. Dans son ouvrage*, le jeune historien brosse une brillante fresque de la notion depuis les Grecs, les Romains, en passant par l’Islam, les Etats-Unis et le Japon. À cet égard, la France, qui n’a jamais varié jusqu’à la fin des années 1970, s’est inscrite, comme souvent, dans les pas de la Rome antique. Cette constante, qui fut aussi un rêve, une utopie, jalonnée d’échecs, raconte donc une certaine histoire de France. Doan analyse fort bien aussi les raisons de son abandon au profit d’autres notions plus souples – l’intégration, l’insertion –, sans que le pays, pour le moment, ne succombe au multiculturalisme, étranger à sa culture. Mais, à l’heure où se prépare le projet de loi sur le séparatisme, Doan montre que la France continue, comme Monsieur Jourdain, à pratiquer l’assimilation sans le savoir, ou plutôt en feignant de ne pas vouloir le savoir. Le mot, qui rappelle trop l’empire colonial, a été passé à la trappe, mais la chose demeure. Une hypocrisie, une gêne qui résume bien l’un des malaises français.

*Le Rêve de l’assimilation (éd. Passés composés, 350 p., 22 €). Parution le 13 janvier.

Le Point : Qui, le premier, a mis en pratique sinon théorisé l’assimilation ?

Raphaël Doan : En Occident, on peut penser à Alexandre le Grand, qui a eu l’intuition, après ses conquêtes, que des peuples de culture différente pourraient rejoindre la civilisation grecque. Dès qu’il y a impérialisme se pose la question de l’assimilation. Avant lui, les Grecs n’étaient pas assimilationnistes : les Athéniens ou les Spartiates formaient un club très fermé, inaccessible aux étrangers. Les premiers à avoir pratiqué l’assimilation de manière intensive, ce sont les Romains, peuple plus spontanément ouvert vers l’extérieur, plus universaliste. Or il existe un lien étroit entre universalisme et assimilation. À Rome, fondée selon la légende par un agrégat de bandits de diverses origines, n’importe qui pouvait devenir romain, à condition de parler latin, de vivre à la romaine et de prendre un nom romain. On connaît des empereurs venus d’Espagne ou d’Afrique, et ils sont indistinguables des Romains d’origine. Mais, vers la fin de l’Empire, la romanisation a connu un coup d’arrêt. Peut-être la romanité est-elle devenue trop abstraite après l’édit de Caracalla, qui accordait la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l’Empire. Si tout le monde est romain, qu’est-ce que veut dire être romain ? On a vu des généraux censément romains mais portant des noms germains. Fin de l’Empire et fin de l’assimilation romaine sont allées de pair, s’entretenant réciproquement.

L’historien Bernard Lewis relève le pouvoir d’assimilation étonnant de la culture arabe. Qu’est-ce qui l’explique ?

L’Islam a donné une dimension universaliste et donc assimilatrice à une culture arabe d’abord tribale et plutôt fermée à l’étranger. Cette culture a en outre été raffinée par des apports venus des régions conquises (grammairiens perses, architectes byzantins…), ce qui en a fait une civilisation brillante et séduisante. Car l’assimilation arabe médiévale n’est pas qu’une conversion religieuse. On constate même chez les non-convertis, juifs ou chrétiens, une assimilation culturelle à la civilisation arabo-musulmane. En Espagne andalouse, des chrétiens se passionnent pour la culture et la poésie arabe. L’islam est essentiel à la diffusion de la civilisation arabe, mais celle-ci ne s’y réduit pas.

C’est une constante en France et ailleurs, les racistes sont systématiquement contre l’assimilation, puisque leur hiérarchie des races parie sur son impossibilité.

Le terme assimilation prend une acception culturelle et non plus biologique au XVIIe siècle chez les Anglais, qui constatent sa réussite chez les Hollandais, mais ce sont les Français qui théorisent la notion et en font le plus grand usage. Pourquoi ce « gène » français de l’assimilation ?

La France est le pays de l’assimilation d’abord parce qu’elle est elle-même le produit d’une assimilation, étatique et administrative. Au XVIIIe siècle, de nombreux auteurs soulignent qu’il n’y a pas de pays où les habitants se ressemblent plus entre eux. Les monarques absolus, Louis XIV notamment, se sont souciés que les nouvelles provinces annexées vivent à la française. Cette « francisation » – on ne parle pas encore d’assimilation – est aussi expérimentée au Canada par Colbert, dont le raisonnement est le suivant : puisqu’il y a si peu de Français qui s’y installent, transformons les Indiens en Français, afin de faire nombre. L’argument démographique est classique pour l’époque : la population est source de richesse et de force militaire. L’idée est un peu naïve et échouera. Mais les colonies opèrent comme un laboratoire où s’éprouve cette recherche cartésienne d’homogénéité, fondée sur un ethnocentrisme dénué de racisme. C’est une constante en France et ailleurs, les racistes sont systématiquement contre l’assimilation, puisque leur hiérarchie des races parie sur son impossibilité. D’autres ingrédients alimentent l’assimilationnisme français : la conviction que la France est l’héritière de la Rome antique, qui pratiquait, on l’a vu, cette politique, mais aussi l’universalisme issu des Lumières et de la Révolution, amplifié par la IIIe République colonialiste. La « mission civilisatrice » de la France est une mission d’assimilation. Dans le même temps, les Anglais se contentaient d’un multiculturalisme pragmatique, quand ils ne pratiquaient pas l’extermination plus ou moins avouée des autochtones…

Lire aussi Pourquoi le racisme n’est pas le principal problème des minorités

L’assimilation à la française sera pourtant un échec…

Dans l’empire, elle est généralement demeurée un rêve. En 1960, on tentait encore de franciser massivement l’Algérie rurale. Or, pour réussir une assimilation, il faut une pression démographique. La France échoue dans ses colonies, car très peu de Français s’y installent pour répandre leur mode de vie. Mais, en métropole, l’assimilation a été un succès, notamment grâce à des mesures administratives exigeantes. Dans le Code de la nationalité de 1927, on avait placé l’assimilation au centre des demandes de naturalisation. On évaluait très minutieusement le degré d’assimilation de chaque candidat. Les vagues d’immigration du début du XXe siècle ont été entièrement assimilées, de même que beaucoup d’indigènes venus de l’empire s’installer en France.

Vous situez la fin de l’assimilation en France à la fin des années 1970 ? Pour quelles raisons y renonce-t-on ?

C’est d’abord la fin de l’empire qui porte un coup fatal à cette notion élaborée dans les colonies. L’assimilation à la France a été rejetée par les peuples colonisés, d’où un grand abattement de nos élites administratives. Au surplus, l’immigration ne devait être qu’une immigration de main-d’œuvre et non de peuplement. Pourquoi assimiler des individus qui ne sont pas voués à rester ? Dans le même temps, on assiste à un éloge croissant de la différence et de la diversité. Nos intellectuels diffusent des idées qui vont à rebours de l’assimilation : Deleuze prône le « devenir-minoritaire de tout le monde », Derrida défend une politique de l’hospitalité fondée sur l’altérité. D’autres termes, comme « intégration » ou « insertion », prennent le pas. Ils sont d’abord lancés par la gauche, qui avait pourtant théorisé l’assimilation sous la IIIe République, puis repris par la droite. Notons que la notion n’a pas stricto sensu disparu du droit français, même si Emmanuel Macron, qui refuse le terme, a tout récemment évoqué la possibilité qu’on le supprime.

Vous évoquez Derrida, Deleuze, Foucault. Des penseurs très bien reçus aux Etats-Unis, où, au même moment, le multiculturalisme prend son essor.

Mais pour d’autres raisons, spécifiques à ce pays. L’« américanisation », un mouvement né pendant la Première Guerre mondiale et visant à un melting-pot 100 % américain, recule au profit du pluralisme culturel. Cette dernière notion était née dans les années 1930 sous la plume de Horace Kallen, qui incitait à valoriser les origines de tous les étrangers. Les Etats-Unis avaient mené une politique d’assimilation efficace mais gravement limitée, puisqu’elle excluait les Indiens et les Noirs. Dans les années 1960, ce sont ces angles morts qui sapent sa légitimité : l’assimilation est dénoncée comme un leurre dirigé contre les minorités. En 1974, une loi oblige les écoles à proposer aux élèves un enseignement de leur langue ; progressivement, les Etats-Unis encouragent le multiculturalisme. Ce n’est que récemment que le mot assimilation est réapparu dans le débat public américain.

Lire aussi Julien Dray : « Sur la laïcité, Mélenchon a pris des positions qui interpellent »

Vous citez les propos du ministre Maurice Schumann, qui mentionne en 1969 des îlots étrangers en métropole « imperméables à l’assimilation ». Si le terme « séparatisme » n’existe pas encore, a-t-on affaire à ses prémices ?

Dès 1927, un ministre de la Justice parlait d’assimiler les immigrés pour faire « obstacle à la constitution de groupements étrangers et homogènes ». L’actuel projet de loi sur le séparatisme s’ancre dans la tradition française d’assimilation, mais sans l’assumer. Malgré les injonctions de l’opinion internationale, le multiculturalisme reste chez nous inenvisageable, mais nous avons peur de parler d’assimilation. Alors nous sommes devenus hypocrites : nous avons justifié la loi sur le port de signes distinctifs à l’école par la laïcité, mais c’est un cache-sexe de l’assimilation. Ce modèle assimilationniste qui ne dit pas son nom est schizophrène, les immigrés et leurs enfants sont soumis à des injonctions contradictoires : d’une part, on leur envoie de multiples signaux pour qu’ils imitent nos mœurs, d’autre part, on affirme que leurs origines doivent être valorisées. Nos interminables débats sur l’identité française sont également liés à l’assimilation. Qu’est-ce qu’être français ? Si nous avons ce débat, c’est uniquement parce qu’une minorité ne s’assimile plus, c’est-à-dire qu’elle ne partage pas, très concrètement, le mode de vie français. Ils ont une autre vision des relations entre les sexes, des habitudes alimentaires ou vestimentaires. De ce point de vue, le projet de loi, qui veut réaffirmer les « valeurs de la République », me paraît trop abstrait. Ce qui pose problème, ce sont plutôt des manières de vivre au quotidien que de grands principes. Nous n’assumons pas notre politique d’assimilation. Or toute assimilation qui ne s’assume pas est vouée à l’échec.

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