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«On m’a dit que je brûlerai en enfer»…

Publié le 17 février 2021
Vues: 453

 …quand quitter l’islam vire au calvaire.

L’apostasie reste un sujet tabou chez beaucoup de musulmans français qui ne l’acceptent pas. Ceux qui choisissent de quitter l’islam doivent souvent vivre avec le mensonge, les brimades et parfois la peur.

Par Stanislas Poyet
Selon une étude de l'Institut Montaigne de 2016, 15% des enfants de musulmans se définissent comme non-musulmans.
Selon une étude de l’Institut Montaigne de 2016, 15% des enfants de musulmans se définissent comme non-musulmans. Saida Shigapova / stock.adobe.com
L’Islam aussi connaît ses apostats. Le terme a été remis sur le devant de la scène ces derniers mois, lorsque plusieurs associations musulmanes se sont opposées à ce que ce droit à abandonner la foi du prophète Mahomet soit inscrit dans la charte des principes de l’islam de France.

«Je viens d’une famille non pratiquante», explique Selim*, issu d’une famille d’origine maghrébine. Chez moi les filles ne portent pas le voile, la viande n’est pas halal. Dire que tu ne pratiques pas, ça passe ; dire que tu es athée ça ne passe pas».

Dans l’islam, l’apostasie est condamnée par le Coran : le verset 217 de la deuxième sourate, promet un châtiment divin à ceux qui quittent la religion. Certains hadiths – paroles attribuées à Mahomet – ne se contentent pas de cette condamnation post-mortem, et vouent à une mort immédiate ceux qui quittent la religion.

En France, selon une étude de l’Institut Montaigne de 2016, ils seraient 15% des enfants de musulmans à se définir comme non-musulmans. Un nombre important d’apostats, et autant de parcours de renoncement.

Des brimades aux menaces

Cette incompréhension peut s’accompagner de reproches incessants. Nabil* a quitté l’islam voilà des années, et dans sa famille d’origine algérienne, pourtant peu pratiquante, ça ne passe pas. «Je ne suis pas le plus à plaindre», se défend-il pourtant. «On ne vous lâche jamais, c’est du harcèlement moral, observe-t-il. On m’a dit que je brûlerai en enfer, par exemple, et ma famille revient régulièrement à la charge pour que je me marie. Ils ont voulu m’emmener en Algérie pour que je trouve une femme», raconte ce quadragénaire homosexuel, qui vit en couple avec un homme.

Alors la distance s’installe. «Je n’ai plus d’amis musulmans, je parle à peine à mes frères et sœur qui sont encore dans la religion, énumère-t-il. Pour mes parents, j’ai dû les menacer de ne plus jamais revenir pour qu’il me laisse tranquille».

« S’il apprend mon apostasie, je suis son ticket pour le paradis »

Soraya, à propos de son frère

Ce refus de certains musulmans de voir un proche assumer leur apostasie, prend parfois des tours bien plus violents. Soraya* a grandi dans une famille traditionaliste. Sa mère, malade et en proie à des peurs métaphysiques s’abreuve depuis des années d’émissions religieuses saoudiennes. Vers 23 ans, la jeune fille commence à assumer son athéisme. Au bout du téléphone, elle cesse parfois de parler. «Je ne suis pas seule», lâche-t-elle la voix peu sûre.

Si la mère de la jeune femme est au courant de son abandon de l’islam, si sa sœur évite soigneusement la question, la jeune femme reste terrifiée à l’idée que son grand frère ne l’apprenne. Soraya assure avoir vu chez lui le drapeau noir de l’État islamique accroché au mur. «S’il apprend mon apostasie, je suis son ticket pour le paradis, lâche-t-elle. J’habite de l’autre côté de la ville, et j’évite son quartier. La dernière fois que j’étais amené à le voir, j’ai prétexté du covid pour l’éviter». Dix ans plus tôt, le jeune homme aurait passé à tabac une cousine qui avait couché avec un jeune homme sans être mariés.

Shahzada* a lui aussi subi la violence de son entourage. Ce réfugié afghan, élevé à la rigueur des écoles coraniques pachtounes a progressivement abandonné l’islam après son arrivée en France, à 14 ans. Intrigué par le Coran, qu’il n’avait jamais lu, il se renseigne sur internet, des blogs et des pages Facebook dédiés. À mesure que son rejet de l’Islam s’affermit, sa virulence s’accentue. Un jour, il s’attaque dans un commentaire à la figure du prophète qu’il accuse de «pédophilie», pour avoir pris pour épouse une fille de 9 ans.

Le commentaire est public, un de ses amis le voit, et le partage à toute leur communauté afghane parisienne. Shahzada est mis au ban, et son ami entend bien lui faire payer son blasphème. «Il a crevé mes pneus, tenté de forcer la porte de mon appartement, m’a harcelé des semaines durant au téléphone en me promettant la mort», raconte le jeune homme, qui dit avoir vécu 7 mois de dépression, sortant à peine de chez lui. «Aujourd’hui, je n’ai plus qu’un ami afghan. Je l’ai gardé parce que je me suis excusé, et que je lui ai menti. Je lui ai dit avoir été saoul en écrivant le commentaire».

Les militants #ExMuslim

Face à l’incompréhension et parfois les menaces des proches, beaucoup de musulmans taisent leur incroyance. D’autres ont choisi d’en faire un combat. Sur les réseaux sociaux, nombre d’anciens croyants, souvent flanqués du hashtag #ExMuslim, revendiquent leur apostasie.

«C’est en lisant les arguments qui démontaient les récits islamiques que j’ai ouvert les yeux. C’est pour ça que c’est important de continuer à porter ces arguments», raconte Sarah qui explique s’être radicalisée et avoir fréquenté les milieux salafistes pendant deux ans. Chez plusieurs des apostats qui se sont confiés aux Figaro, les attentats de 2015 ont été l’étincelle qui a allumé leur militantisme. «Quand j’ai entendu mes amis assurer que Charlie Hebdo l’avait bien cherché, je me suis dit que ce n’était plus possible», explique Mehdi*, qui vivait jusque-là son athéisme sans faire de bruit.

S’ils se défendent d’une haine anti-musulman, nombre de ces apostats militants assument ne pas aimer l’islam et ses principes. Certains estiment être instrumentalisés par l’extrême droite qui relaie volontiers leurs déboires ; d’autres regrettent d’être lâchés par la gauche. «La gauche ne veut pas parler de nous pour ne pas s’aliéner une partie de son électorat», observe Mehdi.

Alors quand on leur demande s’ils se sentent islamophobes, ils rient, puis s’énervent. Chacun des apostats qui se sont confiés au Figaro réfute la légitimité de ce terme, qui associe critique de la religion et critique des personnes qui la pratiquent. «C’est une imposture intellectuelle qui réhabilite le délit de blasphème et cherche à disqualifier les personnes qui portent un discours critique sur l’Islam», avance Ryan. «On n’est pas raciste anti-musulmans, on vient tous de familles musulmanes!», renchérit Mehdi. «Je suis lesbienne et marocaine, s’amuse Soraya, les minorités, c’est moi!».

*Les prénoms ont été modifiés

À VOIR AUSSI – La charte des principes de l’islam «augure des perspectives très positives», d’après le président du CFCM

 
 
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Trappes : «Les élèves de Didier Lemaire…

Publié le 17 février 2021
Vues: 452

 …vivent dans un monde séparé de la France»

L’écrivain Omar Youssef Souleimane a rencontré en décembre les élèves de Didier Lemaire, professeur de philosophie qui s’est dit menacé pour avoir dénoncé l’islamisme. Il raconte des échanges qui l’ont «choqué».

Par Coline Renault
 
À Trappes, l’écrivain s’est dit «choqué» de la teneur de ses échanges avec les élèves. LOIC VENANCE / AFP

À l’automne, l’écrivain et poète syrien Omar Youssef Souleimane a animé dans plusieurs collèges et lycées de banlieue parisienne des ateliers d’écriture, organisés en collaboration avec le théâtre Montansier de Versailles et la préfecture des Yvelines. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré une classe de terminale du professeur de philosophie Didier Lemaire au lycée La-Plaine-de-Neauphle, à Trappes. Lui qui a grandi en Arabie Saoudite dans la gloire d’al-Qaida s’est étonné d’y retrouver, en France, «le radicalisme islamique» de son adolescence. Pour Le Figaro, il raconte ses échanges houleux avec les élèves de l’enseignant, qui s’est dit menacé pour avoir critiqué l’islamisme.

Comment se sont déroulés ces ateliers d’écriture avec Didier Lemaire ?

Omar Youssef SOULEIMANE. Pendant six semaines, j’ai animé des sessions de deux heures avec une classe de terminale de Didier Lemaire. Le projet était de faire écrire les élèves sur le thème «Vos rêves après le bac». Et j’ai été très surpris du résultat: un adolescent voulait devenir professeur de sciences islamiques à Alger, plusieurs autres ne parlaient que d’aller à la Mecque ou de s’installer en Arabie Saoudite… Ceux dont les rêves ressemblaient le plus à ceux d’un adolescent «normal» parlaient de conduire des Ferrari à Dubaï. En tout cas, presque aucun ne comptait rester en France. À la question: «Pourquoi ?», une élève a levé la main et a dit: «Parce que c’est un pays raciste.» En fait, je crois que la plupart d’entre eux ne se sentent pas vraiment Français.

Qu’est-ce qui vous a frappé chez ces élèves ?

J’ai été choqué de retrouver une radicalité islamique qui m’a fait penser à ma propre adolescence en Arabie Saoudite. J’avais à peu près leur âge lors des attentats du 11 septembre 2001, et j’ai grandi dans ce discours de glorification de Ben Laden et d’al-Qaida. Je ne m’attendais pas à retrouver cela en France. Bien sûr, ce sont des adolescents, pas des djihadistes.

« Il y avait une prière en arabe accrochée au mur »

Omar Youssef Souleimane

Mais beaucoup avaient une sympathie dérangeante pour eux. Un jour, je leur ai posé la question: «Si un terroriste est caché chez vous, appelez-vous la police ?» Beaucoup ont répondu: «Non, sûrement pas !». Car ils considéraient les terroristes comme des héros, des victimes, ou les deux à la fois. D’autres étaient très fiers d’avoir la photo de Samuel Paty décapité sur leur téléphone. J’ai été très surpris de voir une prière en calligraphie arabe accrochée au mur, dans la classe où j’enseignais. Dans un lycée public !

Quelle a été la teneur de vos échanges avec les adolescents ?

Au départ, les élèves étaient très fermés. Pour créer du lien, je leur ai raconté sans tabou ma propre histoire. Ils m’ont alors considéré comme un «arabe» – donc un des leurs, et la parole s’est déliée. Nous avons commencé à échanger. Puis lorsque j’ai expliqué mon parcours non pas vers l’athéisme, mais vers la liberté de penser, l’ambiance a totalement changé. Une adolescente m’a demandé: «Mais c’est quoi votre religion maintenant ?». Et j’ai répondu: «Je n’en ai pas». Ils étaient choqués. Très choqués. Pour eux, c’est inconcevable d’être Arabe et laïc. Ils mélangent totalement culture, religion, histoire et identité.

« Aucun élève ne comptait fêter Noël, ils trouvaient ça “mal” »

Omar Youssef Souleimane

En quoi mélangent-ils culture, religion, histoire et identité ?

Par exemple, nous avons évoqué les fêtes de fin d’année, car c’était quelques jours avant Noël. Aucun élève de la classe n’allait le fêter, pour eux, c’était «mal» car cela déchirait leur identité. Ils y voyaient un truc de «chrétien, de Blanc, de Français» – les trois étant pour eux synonymes. Ces élèves veulent sans cesse se positionner vis-à-vis de leur identité.

Nous avons abordé la question de la fête nationale: le 14 juillet, ils ne savaient pas à quoi cela correspondait. N’avaient aucune idée dans quelle République nous étions, ce qu’il s’était passé en 1905… Ils rejettent en fait tout ce qui n’est pas «l’islam», qu’ils mélangent avec leur identité. Ils résument la religion au voile, aux vêtements et aux fêtes. Ils vivent, cela se voit, à la maison dans une ambiance islamiste et au lycée dans un monde qui leur est totalement étranger. Certaines filles gardaient le foulard en classe, les autres se hâtaient de le remettre à la sortie. J’étais frappée car elles étaient jeunes ! Même en Syrie, ce n’était pas à ce point.

Comment s’est passée votre collaboration avec Didier Lemaire ?

Nous avons beaucoup discuté de ces thématiques, lors des déjeuners qui suivaient les ateliers d’écriture. Didier était malheureux. Il vivait mal cette ambiance au lycée et avait surtout l’impression que personne ne le comprenait. Moi, si: je viens de cette ambiance de radicalisation. Comme tous ses collègues, il observait tous les jours ces problématiques au lycée. Mais pour la plupart, évoquer ces sujets reste tabou. Beaucoup estiment que le lycée n’était pas l’endroit pour en discuter. Didier était assez isolé: c’était le seul à en parler.

Écrivain, poète et journaliste, Omar Youssef Souleimane est l’auteur du roman autobiographique Le Petit Terroriste (Flammarion, 2018).

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Religions, associations, école à la maison…

Publié le 17 février 2021
Vues: 393

 …retour sur les mesures les plus débattues de la loi « séparatisme »

Du 1er au 13 février, les députés ont examiné en première lecture à l’Assemblée nationale le projet de loi censé lutter contre le « séparatisme » et conforter les principes de la République. Retour sur les principales controverses.
Sixtine Chartier
 
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L’Assemblée nationale a été le théâtre d’âpres discussions préliminaires au vote de la loi « séparatisme », le 13 février 2021. • GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO

Organisation des cultes, laïcité, associations, école à la maison, haine en ligne, polygamie… Pendant deux semaines, les députés ont décortiqué le projet de loi « confortant le respect des principes de la République ». Un texte complexe, porté par le gouvernement pour lutter contre les « séparatismes », en particulier celui de nature islamiste, considéré comme le « terreau du terrorisme » par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à l’ouverture des débats.

Sur la forme, les débats ont été vifs, apportant leur lot de déclarations à l’emporte-pièce. Mais on a pu noter aussi de beaux échanges d’arguments, comme cette discussion d’une heure et demie sur le sens de la participation des élus aux cérémonies religieuses. Sur le fond, trois gros morceaux ont particulièrement nourri les débats : le renforcement des contrôles sur les associations, sur les cultes et les restrictions concernant l’école à la maison.

Les associations dans le viseur

Avant même la loi de 1905, le projet de loi s’est attaqué à un autre monument du droit républicain : la loi de 1901 sur les associations, d’inspiration très libérale. L’objectif du gouvernement est d’augmenter les possibilités de contrôle afin de mieux lutter contre les dérives de certaines associations ayant des visées séparatistes. Malgré les avis négatifs de la Commission consultative nationale des droits de l’homme et de la défenseure des droits, les députés ont suivi la ligne restrictive proposée par le gouvernement.

L’article 6 en est l’illustration : il impose aux associations qui veulent recevoir des subventions la signature d’un « contrat d’engagement républicain » qui les astreint à « respecter les principes de liberté, d’égalité et de fraternité, ainsi que la dignité de la personne humaine et l’ordre public, les exigences minimales de la vie en société et les symboles fondamentaux de la République ». « Pas un euro d’argent public ne doit être donné aux ennemis de la République », a expliqué la ministre déléguée Marlène Schiappa et les députés La République en marche (LREM) dans l’Hémicycle.

Problème : nombreuses pourraient être les associations sanctionnées par cet engagement en raison de la mention du respect de l’ordre public. « Est-ce qu’une association environnementale qui, pour protester contre le nucléaire, s’enchaînerait aux grilles d’une centrale contreviendrait aux principes républicains ? Est-ce qu’une association de défense du droit au logement occupant des locaux vacants contreviendrait aux lois de la République ? Et une association LGBT qui défendrait la gestation pour autrui ? » s’est ainsi interrogé le député socialiste Boris Vallaud.

Davantage de motifs de dissolution

Le flou persiste toujours sur le contenu exact de ce contrat, qui doit être fixé par décret. Dans un projet présenté par Marlène Schiappa, on apprend qu’il pourrait aussi imposer aux associations de « respecter la liberté de conscience des membres » et de « s’abstenir de prosélytisme abusif ».

Des formulations qui pourraient inciter les fonctionnaires chargés de traiter les dossiers de demande de subvention à rejeter ceux d’associations ouvertement confessionnelles comme les scouts ou des structures sociales tenues par des religieux dans le cadre de patronages.

Toujours dans le volet associatif, l’article 8 étend les possibilités de dissolution des associations sur décision préfectorale. D’abord, il allonge la liste des motifs de dissolution, qui se concentrait auparavant sur les manifestations armées, le racisme et le terrorisme. Désormais, « provoquer à des agissements violents à l’encontre des personnes ou des biens » pourra suffire pour dissoudre une association.

D’autre part, le projet de loi permet d’invoquer une dissolution sur la base des agissements de quelques membres de l’association, « lorsque leurs dirigeants se sont abstenus de faire cesser de tels agissements, alors même qu’ils en avaient connaissance ». Avant, il fallait imputer ces actes à l’association en tant que telle. Une pente glissante selon le député La France insoumise Alexis Corbière, qui a fustigé une « punition collective pour la faute d’un seul ».

Encadrement strict de l’école à la maison

Dans le volet éducatif, l’article 21 visant à limiter l’école à la maison a sans doute été le plus disputé. Finalement, les restrictions sont moins sévères que celles annoncées initialement par le chef de l’État, mais la philosophie reste la même : on passe d’un régime de simple déclaration à un régime d’autorisation préalable.

L’interdiction devient la norme alors que c’était la liberté qui prévalait avant. L’exécutif veut ainsi lutter contre des écoles islamistes clandestines et toute autre forme de dérive éducative contraire à « l’intérêt supérieur de l’enfant ».

Face à la mobilisation de nombreux parents qui s’estimaient victimes collatérales de la lutte contre l’islamisme, le gouvernement a assoupli son texte : les parents pourront notamment invoquer une « situation propre à l’enfant motivant le projet éducatif » pour justifier leur choix d’une instruction à domicile.

Les cultes au pas de charge

Pour clore ces deux semaines intenses, les députés ont examiné le volet concernant les cultes qui modifie la loi de 1905. Un examen au pas de charge, sans véritable débat de fond, car les groupes manquaient de temps de parole en raison de la procédure accélérée choisie par le gouvernement.

Sur le plan financier, plusieurs mesures renforcent les contrôles de l’administration sur les comptes des cultes. Pour limiter l’influence de pays comme la Turquie, le Maroc ou l’Algérie sur certaines mosquées, le projet de loi prévoit que les financements étrangers des lieux de cultes devront être déclarés lorsqu’ils dépasseront 10 000 €.

Nouveauté par rapport au texte du gouvernement, un amendement du député UDI Jean-Christophe Lagarde impose que tout don de plus de 150 € à une association cultuelle soit effectué par chèque, virement ou carte bancaire.

Comme annoncé, la police des cultes est renforcée. Prévue dans la loi de 1905, cette dernière n’était que très peu mise en pratique. Outre le durcissement des peines contre les « prêcheurs de haine », l’article 44 prévoit la fermeture administrative pour deux mois de lieux de culte « dans lesquels les propos qui sont tenus, les idées ou théories qui sont diffusées ou les activités qui se déroulent provoquent à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes ou tendent à justifier ou encourager cette haine ou cette violence ». Ce qui doit faciliter la procédure, alors qu’auparavant elle s’inscrivait dans le strict cadre de la lutte antiterroriste.

« Pourquoi, quand un prêcheur de haine s’illustre individuellement dans une mosquée, fermez-vous la mosquée et punissez-vous ses 1 400 fidèles ? a fustigé le député communiste Stéphane Peu. Avec une telle décision, vous mettez toute une communauté au ban de la société. On ne s’y prendrait pas autrement pour justifier le séparatisme. »

La protection des fonctionnaires

Un peu moins critiqué, le reste du projet de loi crée de nouveaux délits afin de mieux protéger les fonctionnaires des pressions islamistes. L’article 4 prévoit de punir toute personne menaçant, violentant ou intimidant un élu ou un agent du service public dans le but de se soustraire aux règles des services publics.

L’article 18 crée un nouveau délit de mise en danger de la vie d’autrui par la diffusion d’informations personnelles dans un but malveillant. Un article directement inspiré par l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, dont le nom et celui de son établissement avaient été diffusés sur les réseaux sociaux, mais qui pourrait poser problème en termes de liberté de la presse et de liberté d’expression. On peut noter enfin des mesures pour lutter contre la polygamie ou les certificats de virginité.

Après ce marathon législatif, les députés passent le relais à leurs collègues sénateurs, qui se pencheront sur le texte en commission à partir du 17 mars. En cas de désaccord, c’est l’Assemblée nationale qui aura le dernier mot.

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Qu’est-ce qu’un trouble sexuel ?

Publié le 17 février 2021
Vues: 466

Définition de la santé sexuelle

Avant de parler de trouble sexuel, il faut définir ce qu’est la santé sexuelle. C’est donc un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité.

Par   Freddy ICHANE
Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence.

La relation sexuelle se définit en plusieurs phases :

  • le désir : l’attirance, les idées érotiques
  • l’excitation : lubrification, exacerbation du désir, érection pour l’homme. Cela correspond ainsi aux différentes stimulations cérébrales et périphériques.

Le plaisir sexuel demeure caractérisé par une montée progressive ou aussi rapide vers une phase de plateau :

  • l’orgasme unique ou multiple chez la femme, contractions rythmiques de la musculature striée périnéale. Également décrit par l’éjaculation possible chez l’homme.
  • la phase de résolution, un ressenti de plénitude associée à une période réfractaire.

Examen clinique d’un trouble sexuel

Souvent l’examen clinique débute par un entretien d’abord individuel puis avec son partenaire habituel.

Examen clinique :
L’objectif est avant tout de rechercher une atteinte organique permettant de poser un diagnostic expliquant ce dysfonctionnement.

  • au niveau cardiologique, le médecin doit éliminer une hypertension artérielle, une obésité, une dyslipidémieLa dyslipidémie est une élévation… More, un syndrome d’apnée du sommeil,
  • au niveau du système neurologique, l’épilepsie doit être éliminé en priorité, la sclérose en plaqueLa sclérose en plaques (SEP) est une… More et la maladie de Parkinson secondairement,
  • les dysfonctions hormonales  avec les insuffisances surrénaliennes,
  • les troubles thyroïdiens, 
  • les prises de certains médicaments au long court,
  • les malformations urologique, l’hypotrophie testiculaire, l’absence de pilosité.
trouble de l'érection
Examens complémentaires : trouble sexuel

Un bilan paraclinique (biologique) sera alors réalisé afin d’éliminer une anomalie organique.

Il doit donc comporter : une numération formule sanguine , un ionogramme, une glycémie, un bilan lipidique, un bilan hépatique, créatininémie, et le bilan hormonale en fonction de l’interrogatoire.

Les imageries seront ainsi prescrites en deuxième intention seulement si les bilans sanguins sont normaux.

Les troubles sexuelles

Le vaginisme

Le vaginisme se manifeste par une contraction des muscles releveurs de l’anus et des adducteurs entraînant un spasme interdisant tout rapport sexuel.
Après un examen physique, biologique et un interrogatoire , on retrouve souvent :

  • une éducation très stricte
  • une suspicion parfois d’abus sexuel
  • une méconnaissance de son corps

Le traitement est comportemental :  apprendre à la femme à se mettre des tampons hygiéniques, faire de la relaxation.

vaginisme : femme qui refuse un homme

Les troubles du désir chez l’homme ou la femme

Ils se caractérisent par une baisse de libido.
Les troubles du désir sont souvent liés à la dépression ou à une iatrogénie médicamenteuseLa iatrogénie médicamenteuse désigne l’ensemble des effets… More. Certaines maladies chroniques resteront également responsables.

Les troubles de l’éjaculation

L’éjaculation est considérée prématurée chez les patients ayant une éjaculation moins d’une minute après la pénétration.
En effet, à l’interrogatoire le patient se retrouve dans l’incapacité de la retarder lors de toutes les pénétrations ou presque. Tout cela entraine des répercussions négatives. Il faut avant tout rechercher des pathologies génito-sexuelles.

Il existe aussi un trouble de l’éjaculation appelée l’hémospermieL’hémospermie, ou hématospermie, est la… More. Ainsi, c’est une éjaculation sanglante, souvent bénigne. Il est nécessaire alors d’éliminer un cancer de prostate

La dyspareunie

La dyspareunie se manifeste par donc des douleurs ressenties par les femmes lors des rapports sexuels.

Il faut faire alors un bilan et examen gynécologique 👩‍⚕️ , afin de rechercher une infection vaginale ou une sècheresse vaginale.

Le traitement peut être à base d’antibiotiques 💊ou antimycosiques si c’est une infection ; en cas de sècheresse vaginale  on privilégiera un traitement hormonal à base d’œstrogènes.

Apareunie 

Elle se caractérise par l’absence congénitale de vagin.

Elle reste illustrée par le syndrome de Rokitansky : un appareil génital avec les trompes et les ovaires normaux, mais un utérus atrophique, réduit à 2 cornes.

Anaphrodisie : l’absence de désir

Le désir peut ne jamais avoir été éprouvé par le patient, qui parfois ignore aussi cette possibilité.

La prise d’un contraceptif oral (pilule) peut entrainer une perturbation de l’ équilibre hormonal et neuroendocrinien.
Les médicaments sont également incriminés: antidépresseurs, neuroleptiques, tamoxifène.

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Votre député a-t-il voté la controversée loi…

Publié le 16 février 2021
Vues: 430

 …«séparatisme», largement adoptée par l’Assemblée ?

Le texte présenté par l’exécutif pour «conforter le respect des principes républicains» a été adopté mardi par 347 voix pour. Découvrez si votre élu l’a soutenu.

Par Dinah Cohen, FIG Data et Loris Boichot
Quelque 347 députés ont voté pour le projet de loi visant à «conforter le respect des principes républicains».François Bouchon/Le Figaro

C’est l’un des grands chantiers de la fin du quinquennat. Après deux semaines et 135 heures de débats, le projet de loi visant à «conforter le respect des principes républicains» a été adopté, lors d’un vote solennel, par 347 députés sur 577. Au total, 151 élus ont voté contre et 65 se sont abstenus – les restants n’ont pas pris part au vote -, avant le passage du texte au Sénat à partir du 30 mars.

Neutralité du service public, lutte contre la haine en ligne, encadrement de l’instruction en famille pour endiguer le «séparatisme scolaire»… Les échanges sur les 70 articles et 2650 amendements déposés s’annonçaient vifs, aussi bien dans l’hémicycle qu’au sein même de la majorité.

Pour découvrir le vote de votre député, tapez son nom ci-dessous :

Finalement, les élus de La République en marche (LREM) ont trouvé un large consensus. 252 ont voté en faveur du projet de loi, tandis que 10 se sont abstenus. Seul le député LREM Mustapha Laabid a voté contre, à rebours de l’ensemble des députés de la majorité – groupes MoDem et Agir ensemble inclus.

Le texte n’a en revanche pas convaincu les oppositions, qui ont majoritairement voté contre ou se sont abstenues.

  • Les Républicains largement opposés à un «texte d’affichage»

Ils dénonçaient depuis plusieurs semaines un texte «pas à la hauteur des enjeux»et s’opposaient à l’encadrement de l’instruction à domicile, vue comme une atteinte à la liberté des familles. Les Républicains ont majoritairement voté contre le projet de loi, pour 97 d’entre eux. Cinq députés se sont abstenus et aucun n’a émis de vote favorable. L’élue LR Annie Genevard a ainsi regretté à la tribune «un texte d’affichage», qui «se contente d’effleurer les problèmes».

  • Le casse-tête du Rassemblement national

L’équation n’a en revanche pas été si simple pour le Rassemblement national (RN). Si les six députés du parti ont voté en faveur d’une quinzaine d’articles, ils ont aussi reproché à ce projet de loi de «manquer sa cible». La présidente du parti, Marine Le Pen, a ainsi présenté un contre-projet visant à bannir «les idéologies islamistes». Finalement, les députés RN ont tous opté pour l’abstention.

  • Division au PS, unanimité chez LFI contre une «loi inutile»

Si les socialistes ont «appuyé» certains articles, le porte-parole du groupe, Boris Vallaud, a fait part d’un «sentiment confus d’un rendez-vous manqué», en répondant par l’abstention, partagée par 28 députés du groupe. Un seul a voté contre : Régis Juanico, rattaché au parti Génération.s de Benoît Hamon. Plus divisés, huit élus du groupe communiste se sont abstenus. Sept parlementaires ont voté contre un texte jugé «inopérant», un a voté pour.

Les Insoumis ont de leur côté fait front commun en votant unanimement contre ce texte. Dès son arrivée dans l’hémicycle, le président du groupe Jean-Luc Mélenchon avait déposé une motion de rejet, dénonçant une «loi inutile» et «dangereuse, parce qu’elle menace les libertés».

Retrouvez en un coup d’œil le vote détaillé de tous les députés sur le site de l’Assemblée nationale .

>À VOIR AUSSI – Loi séparatisme: «C’est tout sauf une loi sur le rétablissement des principes républicains», déplore un député LFI

 
 
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En Tunisie, un défenseur acharné…

Publié le 16 février 2021
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 …de Samuel Paty en prison

Le blogueur Wajdi Mahouechi a été condamné pour avoir insulté un juge qui n’avait pas agi contre un imam qui saluait la décapitation de l’enseignant français.

Par Armin Arefi

Son arrestation et sa condamnation à deux ans de prison en novembre dernier sont passées quelque peu inaperçues au milieu de l’émotion suscitée par l’effroyable assassinat de Samuel Paty. Pourtant, la lourde peine prononcée par un tribunal de Tunis contre le blogueur tunisien Wajdi Mahouechi le 12 novembre 2020, et confirmée en appel le 5 février dernier, est directement liée au sort du professeur d’histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020.

Au lendemain de la tragédie du collège de Conflans-Sainte-Honorine, les réactions affluent en Tunisie, sur Facebook, lieu d’expression privilégié de la jeunesse depuis la révolution. Si beaucoup d’internautes tunisiens, encore traumatisés par les attentats djihadistes sanglants qui ont frappé le pays au cours de la dernière décennie, condamnent sans détour la décapitation de l’enseignant français, d’autres insistent sur la nécessité de respecter le prophète de l’islam, dont l’image a été, selon eux, mise à mal après la diffusion en classe par Samuel Paty des caricatures de Charlie Hebdo. Sans attendre, le mot-dièse « #saufleprophètededieu », en défense à Mahomet, fait son apparition sur Facebook et se répand comme une traînée de poudre.

Campagne antifrançaise

« Il s’agissait tout d’abord de vidéos et de photomontages issus de médias de pays qui soutiennent les Frères musulmans, à savoir la Turquie et le Qatar, qui ont été ensuite relayés en Tunisie sur les pages Facebook pilotées par le parti islamiste Ennahdha [qui partage notamment le pouvoir en Tunisie avec le parti populiste Qalb Tounes, NDLR] », raconte au Point l’enseignant tunisien Elyès Zaouali-Martin, observateur avisé des réseaux sociaux du pays. « Une attention particulière était portée à la France avec une réécriture flagrante de l’histoire et des mensonges délibérés sur le contenu exact du discours d’Emmanuel Macron sur les caricatures. Tout cela a été astucieusement mené grâce à un amalgame entretenu sur le passé colonial de la France, ajoute-t-il, et a fini par ameuter les internautes tunisiens et a suscité une haine des Français. »

Parmi les acteurs les plus zélés de la campagne antifrançaise, des proches de la mouvance islamiste, dont certains sont allés jusqu’à justifier l’assassinat du professeur d’histoire-géographie. C’est le cas du député islamiste Rached Khiari, élu sous les couleurs de la coalition Al-Karama, ou de l’imam conservateur Mokhtar Dellali. Le premier a écrit sur Facebook que « l’offense au messager d’Allah est le plus grave des crimes et celui qui le commet doit en assumer les conséquences », provoquant une levée de boucliers parmi les intellectuels tunisiens, qui ont exigé dans une pétition qu’il réponde de ses actes devant la justice. Le second est allé encore plus loin en expliquant dans une vidéo que « [notre] devoir est de décapiter celui qui a offensé ou dénigré [notre] Prophète ».

Aucune poursuite judiciaire

Si des procédures ont bien été engagées contre les deux hommes, aucun d’entre eux n’a pour l’heure été sanctionné par la justice tunisienne. Furieux que l’imam Mokhtar Dellali s’en tire à si bon compte, le blogueur Wajdi Mahouechi s’en est vertement pris au procureur de Tunis. Dans une vidéo publiée sur Facebook le 1er novembre dernier, il a copieusement insulté le magistrat, qu’il a accusé de « lâcheté ». Selon l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, il a été arrêté dès le lendemain par les services de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, qui l’ont interrogé. Wajdi Mahouechi a été condamné dix jours plus tard pour « calomnie publique » et « outrage à un fonctionnaire », une peine qui vient d’être confirmée le 5 février dernier par la cour d’appel de Tunis.

« Cette peine est profondément injuste et très grave », réagit auprès du Point la militante Rahma Essid, secrétaire générale de l’Association tunisienne des libres penseurs. « Il est vrai que Wajdi Mahouechi a proféré des insultes, mais elles visaient avant tout à faire bouger le procureur contre un imam qui a appelé au djihad ! » La liberté d’expression est censée être garantie par la Constitution tunisienne votée en 2014. Mais, en l’absence d’une Cour constitutionnelle, les lois restent soumises à l’interprétation des juges. « Malheureusement, le pouvoir judiciaire est touché par le conservatisme, au même titre que le pouvoir politique », dénonce Rahma Essid. « Ils préfèrent protéger un imam qui appelle au djihad et condamner à deux ans un jeune pour un post Facebook. Ceci est très triste pour la Tunisie postrévolution. »
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