Washington suggère que d’autres pays arabes pourraient faire un pas vers Israël.
De gauche à droite : les drapeaux des États-Unis, des Émirats arabes unis, d’Israël et du Qatar. Photo d’archives AFP / JACK GUEZ
Les États-Unis ont suggéré mercredi que d’autres pays arabes pourraient faire un pas vers Israël, déjà reconnu ces dernières années par les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, à l’occasion de la visite du président Joe Biden dans la région mi-juillet.
Au-delà des pays arabes qui ont déjà normalisé leurs relations avec l’État hébreu dans le cadre des « accords d’Abraham » parrainés en 2020 par l’ex-président américain Donald Trump, « nous travaillons en coulisses avec une paire d’autres pays », a déclaré la responsable de la diplomatie américaine pour le Moyen-Orient Barbara Leaf lors d’une audition parlementaire. « Et je pense que vous verrez des choses intéressantes autour de la visite du président », attendu en Israël et en Arabie saoudite, a-t-elle ajouté. A Jeddah, dans le royaume saoudien, le dirigeant démocrate doit notamment participer à un sommet des pays du Golfe.
Priée de préciser la teneur de ces avancées, Barbara Leaf n’a pas dit s’il s’agirait de la pleine reconnaissance par de nouveaux États, ou de progrès plus modestes dans cette direction. Elle n’a pas non plus révélé de quels pays il pourrait s’agir. « Je ne veux vraiment pas marcher sur les plates-bandes du président », a-t-elle justifié.
Le gouvernement de Joe Biden assure vouloir amplifier les « accords d’Abraham », qui avaient conduit ses pays arabes à reconnaître Israël pour la première fois depuis l’Egypte en 1979-80 et la Jordanie en 1994. Toutes les spéculations portent désormais sur les intentions de l’Arabie saoudite, dont on dit parfois le prince héritier Mohammad ben Salmane relativement ouvert sur la question.
La Maison Blanche a déjà fait savoir que le président Biden voyagerait d’Israël vers Jeddah, dans le royaume du Golfe, par un vol direct — une première présentée comme une avancée historique. Certains espèrent des progrès plus spécifiques à l’occasion de la visite présidentielle. Ex-ambassadeur américain en Israël, Dan Shapiro, aujourd’hui chercheur au cercle de réflexion Atlantic Council, affirmait récemment à l’AFP s’attendre à une « feuille de route » vers une normalisation entre l’Arabie saoudite et l’État hébreu.
Biden devrait faire pression pour la normalisation israélo-saoudienne lors d’un voyage au Moyen-Orient.
Le président américain Joe Biden chercherait à faire pression pour un accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et le régime israélien lors de sa prochaine tournée au Moyen-Orient.
Le voyage de Biden au Moyen-Orient, prévu pour la mi-juillet, comprend une visite en Arabie saoudite, au cours de laquelle il devrait rencontrer le prince héritier et dirigeant de facto Mohammed Bin Salman, largement connu sous le nom de MBS.
Les responsables de l’administration Biden travaillent actuellement sur une « feuille de route » de normalisation pour l’Arabie saoudite et Israël, a rapporté Axios, un site d’information américain, citant quatre sources américaines informées sur la question.
Biden doit également visiter les territoires occupés par Israël lors de son voyage. Plus tôt, le Premier ministre israélien Naftali Bennett a déclaré que l’intégration du régime dans la région était l’objectif principal de la prochaine visite de Biden, espérant qu’une éventuelle normalisation avec l’Arabie saoudite renforcerait la « position » de l’entité occupante dans la région.
Le président américain avait juré de faire de l’Arabie saoudite un « paria » en raison du bilan du royaume en matière de droits humains et du meurtre horrible du dissident Jamal Khashoggi, qui a été ordonné par MBS.
Biden cherche apparemment à poursuivre avec son prédécesseur Donald Trump les soi-disant accords d’Abraham, qui ont conduit à la normalisation des liens entre Israël et quatre pays arabes, à savoir Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan.
Lors d’un briefing à la Maison Blanche tenu la semaine dernière avec des experts du groupe de réflexion sur le voyage de Biden dans la région, le thème d’une « feuille de route pour la normalisation » a été avancé sans autre précision, a déclaré Axios.
Le rapport a ajouté : « La Maison Blanche a déclaré lors du briefing qu’il n’y aura pas d’accord avant la visite de Biden, mais ils y travaillent et le président en discutera avec les dirigeants israéliens et saoudiens pendant le voyage ».
Le rapport, cependant, cite des sources anonymes disant qu’il semble que la Maison Blanche pense que la normalisation prendra du temps et sera un processus à long terme et décrit la stratégie comme « une approche étape par étape ».
À ce sujet, un haut responsable israélien a déclaré qu’il ne s’attendait pas à une percée concernant la normalisation avec l’Arabie saoudite lors du voyage de Biden, mais a souligné qu’un accord permettant aux compagnies aériennes israéliennes d’utiliser l’espace aérien saoudien pour les vols vers l’Inde et la Chine est très proche.
Dans des commentaires très controversés plus tôt cette année, MBS a déclaré que l’Arabie saoudite ne considérait pas Israël comme un ennemi, mais comme un allié qui peut poursuivre de nombreux intérêts ensemble. Cependant, il a déclaré que « certains problèmes doivent être résolus avant que nous puissions y parvenir », a rapporté Bloomberg, citant l’agence de presse saoudienne officielle.
Pendant ce temps, le rapport Axios indique que la Maison Blanche prévoit que le président américain discute d’une vision d’un programme de « défense antimissile intégrée et de défense navale » entre les États-Unis, Israël et plusieurs pays arabes, dont l’Arabie saoudite.
Riyad et Tel-Aviv n’ont pas de relations diplomatiques en surface, mais les deux régimes sont depuis longtemps en contact et coopèrent clandestinement.
L’Arabie saoudite affirme publiquement qu’elle soutient la cause palestinienne contre l’occupation israélienne, affirmant qu’elle ne reconnaîtra pas Israël ni ne normalisera ses relations avec le régime tant que la question palestinienne ne sera pas résolue.
Cependant, MBS est largement connu pour son apathie envers la question palestinienne. Il a notoirement dit aux dirigeants juifs américains en 2018 que les Palestiniens devraient accepter les propositions de l’administration Trump « ou se taire et arrêter de se plaindre »