Musiciens et leurs instruments de musique, miniature de Levni, XVIIIe s., palais de Topkapi.
C’est dans ce milieu que la musique classique prit forme, notamment aussi par l’apport des cultures désormais conquises par les premiers musulmans. Ainsi, l’oud considéré comme l’instrument classique de cette tradition est une variante du luth de Perse.
Les trois premiers siècles de l’ère islamique avec l’avènement de la dynastie omeyyade constitue un moment clef dans son élaboration. C’est à cette époque qu’apparait Ibn Misjah décrit comme le fondateur de la musique classique. Né à La Mecque d’une famille persane, il fut théoricien, chanteur et joueur d’oud. On retrouve ses contributions dans une des plus importances sources sur la musique au Moyen Âge en terres d’islam : Kitâb al-Aghânî (Livre des chansons), rédigé par Abu Al Faraj al-Isfahânî au Xe siècle.
Aussi surprenant que cela puisse paraitre aujourd’hui, de grands philosophes tels que al- Kindî, Al Fârâbî ou encore Ibn Sina (connu en Europe sous le nom d’Avicenne) furent d’importants contributeurs à la musique classique par leurs écrits. Al Fârâbî, par exemple, rédigea Kitâb al-musîqî al-Kabîr (Grand Traité sur la musique).
La musique comme d’autres domaines des humanités ont fait l’objet de l’excellence arabe, grâce à l’apport des traités grecs connus de ces auteurs et qu’ils ont enrichis.