Dans cette campagne éclipsée par le Covid-19 puis par la guerre en Ukraine, franceinfo a lancé une opération éditoriale inédite avec une série de “focus”. Notre souhait : développer quatre sujets parfois éloignés du débat public, mais en bonne place parmi vos préoccupations.
Chaque vendredi depuis trois semaines, vous avez reçu une newsletter sur l’une de ces thématiques : le coût du logement, l’empreinte carbone des transports, le tabou de la santé mentale et, aujourd’hui, pour la dernière, la crise de l’hôpital public.
Pendant deux ans, ce sont ses services et son personnel qui ont pris en charge la grande majorité des malades du Covid-19 (85%). Un effort considérable pour des établissements déjà fragilisés. Deux Français sur trois estiment ainsi que l’hôpital public “est dans une mauvaise situation”, selon une enquête Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions publiée début février.
Les Français ne sont pas les seuls à le penser. De nombreux soignants alertent depuis des mois. Certains ont quitté le navire, comme ces médecins, infirmiers et aides-soignants interrogés en novembre. Pourtant, la santé de l’hôpital peine à s’imposer dans les débats.
L’hôpital public est à bout de souffle. Une réforme en profondeur s’impose, mais elle demandera du courage politique et une connaissance fine du système de santé. Le sujet est technique et complexe, mais il est indispensable de s’y attarder pour comprendre ce qui fonctionne et ce qui mérite d’être réformé.
Le gouvernement a tenté d’apporter des réponses avec le Ségur de la santé, ce plan de sauvetage à plus de 20 milliards d’euros, ou en augmentant le budget de l’hôpital. Mais ce sparadrap est jugé bien trop petit par les acteurs du secteur, pour un mal plus grand.
lorence Morel
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