controversées, près de 1,5 million de morts et provoqué « l’exode de 1 million de pieds-noirs et de 80 000 harkis ». « Ce passé, encore douloureux, nous ne devons ni l’oublier ni le renier », dit-il encore en invitant Français et Algériens à respecter toutes les victimes de la guerre, les combattants de l’indépendance « comme celles et ceux qui ont dû se résoudre à l’exil », européens et harkis. Signe de cette réconciliation, deux des plus célèbres acteurs algériens de la « bataille d’Alger » de 1957, Yacef Saâdi, l’ancien chef de la zone autonome d’Alger, et Zohra Drif, montent à la tribune pour serrer longuement la main de M. Chirac à l’issue de son discours.
Cette visite alimente des rumeurs sur la revalorisation des pensions des anciens combattants, ou encore sur une éventuelle suppression des visas entre les deux pays. Chez les anciens combattants algériens s’étant battus pour la France – quelque 40 000 personnes –, on évoque la parité tant réclamée des pensions avec celles des anciens combattants français.
Autre manifestation de ce « devoir de mémoire », le président français dépose une gerbe au cimetière de Bologhine (ex-Saint- Eugène), dans les faubourgs ouest d’Alger, qui comporte 25 000 tombes européennes et 4 800 tombes juives. Il annonce, devant la communauté française locale, un plan visant à entretenir et rénover les cimetières européens d’Algérie, dont la plupart sont pratiquement à l’état d’abandon. Preuve d’un changement évident de « climat » autour de la mémoire de la guerre d’Algérie : aucune grande association de pieds-noirs ou de harkis ne proteste contre cette visite d’État en Algérie… Une page douloureuse se tourne-t- elle enfin ?
Pourtant, en 2005, un basculement s’opère, une « guerre des mémoires », larvée, s’installe ouvertement dans le paysage culturel et politique. La loi du 23 février 2005, adoptée par l’Assemblée