D’abord lâché de toute part, le chef de l’Etat peut finalement compter sur le soutien d’élus locaux et de quelques syndicats pour le lancement du CNR, ce jeudi 7 septembre à Marcoussis. Les partis politiques continuent, eux, de bouder l’événement.

Voilà une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron : il n’est finalement pas seul, ce jeudi à 9 heures, pour le lancement du Conseil national de la refondation (CNR). D’abord lâché de toute part, le chef de l’Etat a dû mouiller la chemise pour convaincre les derniers réticents de participer à cet objet politique encore non identifié. Une réunion à l’Elysée et le top est donné par les élus locaux. Après avoir expliqué, dans un premier temps, que le CNR n’était pas le «format» le plus «adapté» pour répondre à leurs exigences, les régions, les départements et les maires se plieront finalement à l’exercice.

La présidente de Régions de France Carole Delga met en avant l’engagement du Président à convoquer «des rendez-vous de travail réguliers» et à «maintenir les moyens financiers des collectivités». La patronne socialiste de la région Occitanie estime aussi partager avec l’exécutif «les urgences à agir contre les inégalités et le réchauffement climatique». L’Association des maires ruraux (AMRF) est elle aussi présente au lancement du CNR, par la voix de son vice-président Yvan Lubraneski. Prudente, la Fondation pour la nature et l’Homme affirme de son côté se rendre à l’invitation «sans naïveté mais avec exigence et responsabilité». Tout en reconnaissant que «le CNR n’est pas une fin en soi».

Les syndicats divisés, les partis se désinvitent

Côté syndical, c’est plus mitigé. La CFDT a bien accepté de se rendre au lancement du Conseil national de la refondation. «Si nous savons encore très peu de choses sur le fond et la forme, notre objectif est bien de faire entendre la voix de la société civile», insiste Marylise Léon, secrétaire générale adjointe de la centrale. La Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et l’Unsa sont également de la partie. Tout comme le Medef.

En revanche, à la CGT, l’ambiance n’est pas la même. Lundi 5 septembre, le secrétaire général Philippe Martinez avait adressé un courrier à Emmanuel Macron où il a dénoncé dénonce un «manque de respect», regrette avoir été prévenu dans «des délais extrêmement courts» et sans aucun détail sur «le périmètre, les participants, les modalités, la forme, et les attendus de cette réunion». L’ancien ouvrier métallo, qui rappelle que la CGT s’est rangée aux côtés du CNR (Conseil national de la résistance) en 1943, avant que ce sigle ne soit détourné de son sens, déplore une «usurpation sociale et historique».Un coup de «communication» auquel sa centrale ne peut participer.

Même refus de la CFE-CGC, le syndicat des cadres. Cette politique de la chaise vide doit, en l’espèce, être prise comme «une alerte face à un trouble délibéré à l’ordre des institutions et au délitement du respect normalement dû aux partenaires sociaux dans une démocratie». «C’est enfin une usurpation d’identité assez indélicate que la CFE-CGC ne veut pas cautionner», clôt le syndicat dans un communiqué envoyé mardi 6 septembre. Il ne faut pas plus compter sur FO ou Solidaires, qui explique : «C’est dans la rue, le 29 septembre, que nous ferons entendre nos voix et nos revendications pour de réels changements».

Quant aux partis politiques, c’est un non net et massif, mis à part les partis qui constituent la majorité. Autrement, ni le Parti socialiste (PS), ni le Parti communiste français (PCF), ni Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), ni la France insoumise, ni le Rassemblement national (RN), ni les Républicains (LR) ne se joignent au CNR. Pas plus que le président du Sénat Gérard Larcher ou que l’ex-Premier ministre Edouard Philippe.

Mise à jour jeudi 7 septembre, jour de lancement du Conseil national de la refondation.