Sitôt relayé, le communiqué a suscité l’ire de la GMP, au point qu’elle fasse marche arrière sur sa volonté de revenir au CFCM. « Dans le but de lever toute ambiguïté, d’éviter toute manipulation et toute allégation calomnieuse » à l’encontre de la fédération et de son recteur, elle a ainsi renouvelé, lundi 17 janvier, « son retrait total et définitif de toutes les instances du CFCM », affirmant « avec force qu’elle ne veut, ni de près ni de loin, tenir compte des calculs de l’actuel président du CFCM, qui n’est au service que de ses intérêts personnels et de son désir de se maintenir illégalement à la tête du CFCM ».
Fait inattendu, le communiqué – signé au nom du bureau du CFCM et non de Mohammed Moussaoui – a aussi fait désordre… au sein même du bureau. En effet, le CCMTF et Milli Gorüs contestent vivement auprès de Saphirnews les décisions prises lors de la réunion du 16 janvier en leur absence, « sans concertation » et « dans la précipitation ».
En réponse, le président de l’Union des mosquées de France (UMF) nous confirme l’absence des représentants des deux fédérations mais explique dans la foulée que « le quorum a été atteint » avec six présents à la réunion sur onze membres. Plus encore, « le bureau n’a fait que réaffirmer des décisions prises le 11 janvier à laquelle le CCMTF et la CIMG étaient présents. La réunion du 16 janvier ne visait qu’à préciser la date de la future AGE et l’ordre du jour », fait-il valoir. « Lorsqu’un bureau prend des décisions, on ne peut l’empêcher de faire une communication et les décisions devaient être communiquées. »
Sauf qu’Ibrahim Alci, pour le CCMTF, comme Fatih Sarikir, pour la CIMG, contestent aussi la version du président du CFCM sur la teneur de la réunion du 11 janvier. « Il aurait pu nous adresser le communiqué (du 16 janvier) avant de l’adresser à la presse », signale le président du CCMTF, qui nous fait savoir ainsi qu’il refuse de prendre la présidence collégiale du CFCM et qu’il « ne participera pas aux réunions du bureau tant qu’il n’y aura pas de réunion entre les huit fédérations » pour discuter de l’avenir du CFCM.
Une gageure au regard de l’issue donnée à l’appel à une rencontre lancé par la GMP ; mais les deux fédérations turques, comme Foi & Pratique, le souhaitent ardemment dans le but, nous dit-on, de « sauver la maison commune » qu’est le CFCM. Une des raisons pour laquelle la rencontre n’a d’ailleurs pas pu se concrétiser est liée au refus catégorique de l’UMF d’y participer. « Nous ne souhaitions pas donner l’image d’une fédération isolée de toutes les autres », affirme Fatih Sarikir, qui qualifie aujourd’hui d’« inacceptables » les toutes dernières initiatives de Mohammed Moussaoui.