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En France face au “danger” du salafisme (juillet 2018).
Un rapport sénatorial consacré à la “menace terroriste” en France insiste sur son caractère “endogène” et déplore de “fortes inquiétudes pour l’avenir” en dénonçant en particulier “l’inaction coupable des pouvoirs publics” face au “danger” du salafisme, selon ce document rendu public mardi.
La commission d’enquête sur “l’organisation et les moyens des services de l’Etat pour faire face à l’évolution de la menace terroriste après la chute de l’Etat islamique” prend acte du renforcement et de l’adaptation des moyens de l’Etat français, mais estime que le “traitement de la menace terroriste souffre de réelles insuffisances”.
Cette commission d’enquête a été pilotée par les sénateurs Bernard Cazeau (du parti présidentiel La République en marche-LREM) et Sylvie Goy-Chavent (Union centriste).
Elle vise en particulier le “salafisme et l’intégrisme musulman qui alimentent la menace intérieure” contre laquelle les pouvoirs publics mettent régulièrement en garde et qui s’est traduite depuis le début du quinquennat par trois attaques dans les villes françaises de Marseille (sud-est), Trèbes/Carcassonne (sud) et Paris.
“Le manque de courage conduit trop souvent à fermer les yeux sur la place du salafisme en France, tandis que certains individus surveillés ne sont pas toujours empêchés de passer à l’acte”, déplore la commission d’enquête.
Face à ce qu’ils estiment être une “inaction coupable des pouvoirs publics”, les deux sénateurs appellent de leurs voeux “une déclaration politique forte, dénonçant clairement le salafisme comme l’ennemi des valeurs de la République”.
Ils préconisent notamment une mobilisation de l’arsenal juridique ou encore d’inscrire le salafisme sur la liste des dérives sectaires de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Citant des chiffres des services de renseignement, les sénateurs estiment que le salafisme – courant rigoriste de l’islam – représenterait environ 130 lieux de culte et entre 40 à 60.000 adeptes en France.
Le rapport de la commission d’enquête dresse une liste de 63 propositions en matière de renseignement, d’organisation pénitentiaire, d’arsenal pénal ou de coopération internationale pour améliorer la réponse de l’Etat français face à la menace terroriste dont plusieurs ont d’ores et déjà été retenues par les pouvoirs publics.