Foudil Benabadji
Ibn Khaldoun, un grand savant musulman…
La théorie du pouvoir
Ibn Khaldoun (ou Ibn Khaldûn) est sans doute le seul grand penseur de l’Histoire qui ne fut pas européen et indéniablement le plus grand historien du Moyen Âge. Il est né au Moyen Âge le 27 mai 1332 – 17 mars 1406
Dans son oeuvre majeure, Le Livre des exemples, il raconte l’Histoire universelle à partir des écrits de ses prédécesseurs, de ses observations au cours de ses nombreux voyages et de sa propre expérience de l’administration et de la politique. L’introduction, intitulée la Muqaddima (les Prolégomènes en français), expose sa vision de la façon dont naissent et meurent les empires.
Ibn Khaldoun est issu d’une grande famille andalouse d’origine yéménite et chassée d’Espagne par la Reconquête chrétienne. Il naît à Tunis à l’époque où les Mérinidesdominent le Maroc et les Valois accèdent au trône en France. Le Maghreb connaît une paix relative cependant que la chrétienté médiévale sombre bientôt dans la guerre de Cent Ans et la Grande Peste. Après une existence active comme conseiller ou ministre des souverains musulmans du Maghreb, Ibn Khaldoun se retire à 45 ans au Caire, où il rédige son œuvre et enseigne. Ne tenant pas en place, il passe par Damas en 1401, peu avant que la ville ne soit assiégée par Tamerlan. Le vieux sage obtiendra alors du redoutable conquérant qu’il épargne la vie des habitants.
La mosquée comme havre de spiritualité
Les mosquées doivent redevenir des creusets d’une fraternité universelle

Dans cette nouvelle perspective fondatrice introduite dans le cours de l’histoire, la mosquée devint naturellement le lieu privilégié où s’incarnait et se construisait patiemment ce changement de cap et de paradigme. Malheureusement, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les vicissitudes de l’histoire, de la politique et de la jurisprudence ont progressivement édité des barrières qui ont fini par éloigner les musulmans, peu ou prou, du sublime horizon que leur offraient la Révélation et le modèle prophétique.
Or, il est nécessaire que nos mosquées renouent avec ce modèle pour qu’elles redeviennent des creusets d’une fraternité universelle et des lieux d’accueil chaleureux et conviviaux à l’image du message prophétique lui-même et de la miséricorde dont il est porteur.
Du discours à l’architecture en passant par l’aménagement, les programmes et l’ambiance globale, tout doit être pensé pour inscrire nos mosquées dans un renouveau spirituel et une révolution culturelle.
Nous assistons à l’essor pour le moins surprenant (dans le contexte occidental, temple du rationalisme), de toute une « nébuleuse mystico-ésotérique » qui promet la paix du cœur à des âmes inquiètes ou du moins insatisfaites de l’horizon consumériste que leur propose la « civilisation des choses ». Notre époque se caractérise aussi par la croissance d’une demande diverse dans ses expressions : culte des soins, engouement pour les cultures orientales, souhait de retour à la nature et l’émergence de plusieurs utopies en mouvement.
On pourrait facilement conclure que le dénominateur commun dans cette nouvelle tendance durable de « consommation », celle de la spiritualité, réside dans cette réalité de soif spirituelle que ressentent des millions d’hommes et de femmes en quête de sens, de bien-être et dans la recherche d’une forme de libération du joug d’un système qui les broie.
C’est cette réalité qu’il est impératif de regarder en face pour bien comprendre l’immensité du travail qui reste à faire afin de libérer les joyaux de la spiritualité musulmane de la condition historique des musulmans et des limites dans lesquelles ils ont cantonné leur volonté, leur projet et leur ambition.
Une prise de conscience est nécessaire pour rompre avec une vision qui ne fait, in fine, qu’instrumentaliser l’islam comme un refuge identitaire, un « objet » communautaire d’auto-défense et un marqueur de particularisme cultivé par peur ou par rejet de son environnement.
L’islam, en effet, n’est autre que la voie qui permet à tout homme de prendre conscience de sa dignité d’être promis à la félicité éternelle, invité par Dieu à réaliser une ascension spirituelle sur les traces des grandes figures que Dieu nous a envoyées comme modèles.
La mosquée doit donc s’affranchir d’une vision qui la condamne à n’être qu’un lieu ethnocentré et exotique pour devenir un « dispositif » pleinement ouvert sur l’Homme et la société, dont la vocation première est de permettre la rencontre universelle entre l’Homme et son Créateur et la possibilité de découvrir et de s’initier à la Parole de Dieu et à la méthode spirituelle pour cheminer vers Lui.
Ainsi, on peut être dans la conservation ou le renouveau, le repli ou l’interaction, la méfiance ou la confiance, la peur ou l’audace, l’entre-soi ou l’entre-connaissance, le rejet ou l’intégration… Ce positionnement qui se fait dans une temporalité plus ou moins longue doit être étayé par une vision qui, tout en faisant un état des lieux critique, dessine une perspective et un horizon permettant d’échapper aux déterminismes qui travaillent les individus et les communautés souvent à leur insu.
Face aux tensions identitaires qui traversent nos sociétés et les individus qui la composent, la mosquée a son rôle de premier plan à jouer en matière de conversion des consciences pour offrir les outils d’un positionnement positif au cœur de leurs réalités locales aux musulmans, et les possibilités d’ouverture, de rencontre et d’interculturalité à tous les concitoyens.
La mosquée comme institution de socialisation se doit d’être un lieu vivant et influent ouvert sur la société, attentif aux courants de pensée qui la traversent, aux tensions qui la travaillent, aux inquiétudes qui la minent.
Autant la mosquée doit être un lieu qui permet le retrait du monde pour revenir à soi, autant elle doit être un lieu qui accueille le monde en son sein.
La mosquée n’est pas simplement un lieu de retraite, elle est un lieu d’accueil universel (accueil des générations, des cultures, des conditions sociales, des débats, des maux de la société…) qui transcende les blocages et agit sur les résistances par la spiritualité, l’éducation et la culture.
La mosquée enracinée dans son territoire et sa réalité locale a son rôle de médiation interculturelle à jouer pour réduire les tensions, accueillir les conflits de notre société engendrés par une histoire compliquée et un présent complexe, donner aux musulmans comme à tous les concitoyens les outils pour apprendre à se connaître et à se reconnaître.
Algérie : la Constitution, entre le « halal » et le boycott massif
Le taux record de l’abstention est considéré comme un désaveu des Algériens
Dans un des coins de rue d’Alger centre saturés de présence policière, le débat se déclenche entre un retraité et un jeune homme : « Je vote pour l’Algérienouvelle. » Le jeune, tirant sur sa cigarette matinale devant un kiosque de journaux, réplique : « Y a que la date du jour qui est nouvelle. Moi, je ne vote pas. » Par Adlène Meddi, à Alger

Le taux d’abstention trop élevé est un coup sévère pour les autorités algériennes. © Mousaab Rouibi / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
L’échange est cordial et résume finalement la situation d’une Algérie qui se réveille en ce 1er novembre, 66eanniversaire du déclenchement de la guerre de libération, un jour de référendum sur la nouvelle Constitution, projet phare du président Abdelmadjid Tebboune. « Une Constitution halal »
Mais voilà, atteint du covid-19, hospitalisé à Cologne en Allemagne, le chef de l’État n’assistera pas à ce vote. C’est son épouse qui votera à sa place par procuration. Tout autant qu’un autre absent : Abdelaziz Bouteflika, le président déchu, a pu voter aussi par procuration via son frère Nacer… Drôle de valse pour le personnel politique au sommet de l’État algérien.
Qu’importe, même avec un taux d’abstention record, avec seulement 23,72 % de participation, le projet de révision passe avec 66,80 % de « oui », face au 33,20 % de « non ». Mieux, selon le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi : « Nous avons une Constitution halal. » Allusion faite aux triturages passés des élections et autres scrutins, quand l’administration gérait seule le vote sous la houlette des 48 « grands électeurs », les walis (préfets).
Aucune fatwa ne peut donc faire douter du processus électoral ou de l’adoption finale de la réforme constitutionnelle. « Dans la législation algérienne, il n’y a pas un seuil qui valide ou annule un scrutin », a indiqué M. Charfi lors de l’annonce, ce lundi 2 novembre, des résultats préliminaires du vote dans le cadre du référendum sur la révision de la Constitution. « Ce taux de participation est historiquement le plus bas de tous les référendums populaires organisés en Algérie depuis l’indépendance. Par exemple, la Constitution de 1996 a été adoptée par référendum avec un taux de participation de près de 80 % », rappelle le journal électronique TSA.
« Le pouvoir a échoué »
L’opposition, elle, se focalise aussi sur ce faible taux de participation, commenté sur les réseaux sociaux comme un signe fort de désaveux au système. Pour les islamistes du Mouvement pour la société de la paix (MSP, tendance Frères musulmans), qui ont appelé à voter « non », l’abstention fait « perdre sa crédibilité et sa légitimité politique et populaire [au pouvoir] », et cela, « malgré les énormes capacités officielles qui ont été consacrées à son adoption ». « Le résultat du référendum confirme l’échec des projets des autorités au pouvoir et leur incapacité à parvenir à un consensus national sur la Constitution tel qu’il a été annoncé, de manière à préserver le pays des risques réels qui le menacent », ajoute le MSP.
Côté opposition laïque, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) – qui estime que « la participation réelle à cette consultation est vraisemblablement à un chiffre » – critique lui aussi les autorités : « Le pouvoir, de fait, a échoué y compris dans sa tentative de réunir les adeptes du partage de la rente autour de sa démarche. Il a eu pourtant tous les moyens pour le faire. »
« Persister dans cette démarche et promulguer une Constitution rejetée par 86,3 % des électeurs, c’est ouvrir la voie au désordre porteur de tous les périls », avertit le parti, qui se dit ciblé par les autorités. « Ceux auxquels revient la charge de prendre une telle décision assumeront l’entière responsabilité de cet acte. Cette responsabilité sera d’autant plus lourde qu’un autre choix existe. Il consiste à réunir sans délai les conditions pour l’expression du peuple souverain », conclut le RCD.
Mais ce taux record de l’abstention exprime-t-il réellement un rejet politique ? « Les Algériens sont très pragmatiques : ils savent qu’une réforme de la Constitution est très éloignée de leurs préoccupations quotidiennes, de leurs projections pour leurs enfants, pour l’avenir », commente une universitaire croisée à côté d’un bureau de vote dimanche.
L’agenda officiel suspendu
La suite ? Pour les autorités, il s’agira de poursuivre leur agenda esquissé depuis la présidentielle du 12 décembre 2019. Prochaine étape : des législatives probablement dans la période décembre 2020-janvier 2021 – si les conditions le permettent vu qu’on évoque de plus en plus l’éventualité d’un confinement face à la recrudescence des cas de contamination au coronavirus. L’autre inconnue reste l’état de santé du chef de l’État, transféré le 28 octobre dernier en Allemagne pour « des examens médicaux approfondis », selon la version officielle. D’après le correspondant de la chaîne Al-Jazira en Allemagne, qui a contacté des médecins dans l’hôpital où séjourne le président algérien ainsi que des officiels allemands, M. Tebboune « pourra traverser cette épreuve » et « sa guérison est une question de temps ». À Alger, l’attente du retour rythme le tempo officiel : aucune déclaration des hautes autorités n’a été enregistrée cette journée. L’agenda du pouvoir est suspendu, pour le moment.
Maison d’Accueil Spécialisée La Boréale Chambéry
Nous nous sentons humiliés d’être oubliés, bafoués, pire que ça, exclus des si nobles objectifs des « accords du Ségur de la Santé »
Je vous envoie les différents courriers que nous avons écrits à Mr Véran, Mme Cluzel, ARS, députés, sénateurs, conseillers départementaux , municipaux, mairie etc. Encore merci pour votre soutien, c’est très important pour nous de continuer à garantir la qualité de notre accompagnement au jour le jour de tous les résidents. Bien cordialement, Sylvie Laurence éducatrice à la MAS la Boréale à Chambéry.
1er Courrier MAISON D’ACCUEIL SPECIALISEE La Boréale 83 Avenue de Bassens – B.P. 653 73006 CHAMBERY CEDEX 04.79.60.30.81 Plan Ségur, fossoyeur du secteur handicap public ?
A Monsieur le Ministre, Olivier VERAN Ministère des Solidarités et de la Santé14 avenue Duquesne 75350 PARIS A Bassens, le 12 octobre 2020
Engagés pour remplir pleinement nos missions de service public auprès d’une population extrêmement vulnérable en situation de polyhandicap, de troubles déficitaires chroniques et de très grande dépendance, l’ensemble des professionnels de la Maison d’Accueil Spécialisée La Boréale (MAS) vous prie de bien vouloir accorder quelques-unes de vos précieuses minutes à la lecture de ce courrier.
Alors que les conclusions du Ségur de la Santé que vous avez présentées lors d’un discours en date 21 juillet 2020 laissaient présager une revalorisation de nos maigres salaires, le décret n° 2020- 1152 du 19 septembre 2020 annonce que les professionnels des MAS publiques, dont La Boréale, sont « expressément exclus du champ d’application de cette mesure ». Nous en sommes profondément choqués.
Dévoués, nous étions pourtant au combat, et en première ligne, face à la Covid-19 que nous avons côtoyée et côtoyons encore de bien trop près dans notre structure.
Parallèlement à la médicalisation des Etablissements d’Hébergement Pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) qui concerne les plus âgés, la MAS accueille des résidents plus jeunes dont la médicalisation est tout aussi justifiée et non dénuée de spécificités. De plus, certains résidents ont été accueillis à la MAS après un échec de séjour en EHPAD, échec dû aux pathologies. Historiquement la MAS accueille des personnes porteuses des handicaps les plus lourds comme la grande majorité des MAS publiques issues de Centre Hospitalier (CH) ou de Centre Hospitalier Spécialisé (CHS).
Nous avons besoin de comprendre en quoi la mesure 1 de l’accord « Rendre attractive la Fonction Publique Hospitalière (FPH) : « revaloriser les carrières et les rémunérations et sécuriser les environnements de travail » ne concernerait pas la MAS.
Comment pouvez-vous exclure le secteur du handicap qui normalement devait être une priorité du quinquennat, comme l’avait annoncé Édouard Philippe ?
Nous sommes atterrés de constater que cette revalorisation crée des injustices de traitement et des inégalités jamais vues au sein d’une même FPH, notamment le CHS de la Savoie, avec lequel nous avons une direction commune. Nous nous sentons humiliés d’être oubliés, bafoués, pire que ça, exclus des si nobles objectifs des « accords du Ségur de la Santé [qui visent à] témoigner de l’engagement total du Gouvernement envers les personnels […] particulièrement mobilisés depuis le début de la crise sanitaire ».
Serions-nous des acteurs ne pesant pas assez lourd dans le système de santé ? Serions-nous des invisibles ? Comprenez notre immense inquiétude sur les conséquences qu’une telle mesure engendrera nécessairement en termes de recrutement sur un marché déjà tendu et de fuite de professionnels qualifiés au profit de services plus attractifs sur le plan salarial.
L’enjeu ? Celui de la survie d’un accompagnement de qualité pour nos résidents en situation de handicaps sévères. Nous déplorons être victimes d’une flagrante ségrégation. Être exclus du plan qui vise à « reconnaître l’engagement et le dévouement des soignants au service des Français » génère incompréhension, tension, déconsidération, colère et révolte au sein de notre structure.
Nous attendons la reconnaissance méritée des professionnels que nous sommes, engagés auprès des personnes en situation de handicap sévère.
Nous ne sommes pas des professionnels AU RABAIS ! Comme les agents des établissements publics de santé, ceux des groupements de coopération sanitaire et ceux des EHPAD de la FPH, nous méritons les 183 € net mensuels d’augmentation.
Nous comptons sur vous pour étendre aux professionnels du secteur du handicap de la FPH les mesures du Ségur de la Santé, enjeu de reconnaissance gouvernementale. Nous sommes déterminés pour défendre notre position dans cette situation d’injustice et prêts, s’il le faut, à venir chercher ces 183 euros au ministère.
Espérant que vous ne serez pas insensible aux professionnels du secteur du handicap, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos respectueuses salutations. Les professionnels de la MAS La Boréale
2ème Courrier envoyé par mail à Madame Cluzel cellule-courriers-seph@pm.gouv.fr
Madame La Secrétaire d’Etat,
En votre qualité de Secrétaire d’Etat chargée des Personnes Handicapées, vous n’ignorez sans doute pas que le décret n° 2020-1152 du 19 septembre 2020, issu du Ségur de la Santé, a expressément exclu le secteur handicap du médico-social de la Fonction Publique Hospitalière du champ d’application de la revalorisation salariale de 183€ nets par mois, accordée aux seuls hôpitaux et aux EHPAD.
Or La Boréale est la seule Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) publique du département de la Savoie et à ce titre, doit pouvoir compter sur la considération de son investissement, au jour le jour, dans la politique nationale de santé publique auprès des personnes les plus lourdement handicapées.
Nous, professionnels, tous métiers confondus, avons à la MAS La Boréale un profond sentiment d’injustice et d’un cruel manque de reconnaissance de nos compétences auprès des résidents accueillis, par les pouvoirs publics.
A l’hôpital, en EHPAD ou en MAS, les diplômes sont les mêmes et pourtant le gouvernement entend pratiquer une ségrégation au sein d’une unique Fonction Publique Hospitalière par des salaires inégaux.
A terme, comment garantir un recrutement professionnel de qualité, nécessaire pour répondre aux missions d’accueil qui sont, rappelons-le, l’hébergement, l’accompagnement socio-éducatif et le soin dans le respect de la spécificité de chaque résident accueilli, au vu de la sévérité des handicaps ?
La Boréale accueille des adultes en situation de polyhandicap et de psycho-déficiences profondes, demandant de la part des professionnels un savoir être et un savoir-faire particuliers qui ne s’acquièrent qu’avec de l’expérience.
Alors que nous ne sommes qu’à quelques dizaines de mètres du Centre Hospitalier Spécialisé (CHS) avec lequel nous partageons une direction commune, nous craignons que les professionnels choisissent d’aller travailler là où ils pourront gagner presque 200€ de plus par mois, entraînant ainsi une désertification professionnelle par manque d’attractivité salariale.
Le travail en MAS est difficile, complexe mais humainement d’une très grande richesse et nous avons à cœur de le poursuivre. Nous nous sommes mobilisés et continuons à nous mobiliser contre le Covid, d’autant plus que notre établissement a été durement touché par cette maladie.
Nous vous transmettons en pièce jointe le courrier que nous avons envoyé à Monsieur Olivier VERAN, Ministre des Solidarités et de la Santé, pour dénoncer cette situation dégradante. Cela ne vous prendra que quelques minutes pour en prendre connaissance.
Nous avons besoin de votre soutien, vous êtes et en tant que telle, vous avez la possibilité de nous aider et de nous représenter.
En vous remerciant d’avoir pris le temps de nous lire, nous espérons vivement pouvoir compter sur votre implication dans notre combat contre cette injustice.
Au nom de l’ensemble des professionnels de la Boréale, veuillez recevoir, Madame La Secrétaire d’Etat , nos respectueuses salutations.
La France ne comprend pas la guérilla djihadiste menée
Boualem Sansal exhorte la France à agir pour éviter une “guerre totale”
L’auteur algérien estime que “la France ne comprend toujours pas la réalité à laquelle elle est confrontée” alors que les attaques islamistes se multiplient.

Khaled Kelkal (1971-1995), en bas à droite : le premier d’une histoire sans fin?
Un attentat, puis les mots indignés, les pleurs. Et ensuite ? La même inaction, la même routine. C’est, en substance, ce que dénonce le romancier algérien Boualem Sansal dans les colonnes de L’Express dimanche 18 octobre, après la décapitation du professeur Samuel Paty dans les Yvelines, vendredi.
« La France est plus fortement touchée »
« On condamne en rivalisant d’émotion et de formules, on affirme son soutien à la famille de la victime, on rassure le corps enseignant et les parents d’élèves, on appelle à des mesures fortes, on promet la fermeté. Voilà ce qu’on entend sur les ondes. On fait son devoir, on a la conscience tranquille… jusqu’à la prochaine horreur, la prochaine barbarie », pointe l’auteur dans sa tribune. Pour ce dernier, « tout cela montre que la France ne comprend toujours pas la réalité à laquelle elle est confrontée. Elle se croit frappée par des terroristes, des jeunes fichés S ou pas, alors qu’elle subit une guérilla qui peu à peu prend son élan pour un jour atteindre les dimensions d’une guerre totale ».
Boualem Sansal écrit aussi que « l’islamisme est un Etat souverain, un Etat qui n’a pas de territoire propre, pas de frontières, pas de capitale ». Dès lors, face à la « guerre » entamée, « la France est plus fortement touchée en raison de son histoire propre (la colonisation, son soutien aux dictatures arabes, la présence sur son sol d’une émigration nombreuse mal intégrée qui peu à peu s’est détachée de la communauté nationale) ». Le romancier poursuit, estimant que « c’est à cela qu’a obéi le jeune Tchétchène de Conflans-Sainte-Honorine. Pour les Français, c’est un assassin, pour les islamistes il s’est comporté en musulman sincère et courageux ». « Il est plus que temps que la France regarde ces choses dans leur réalité nue, et se convainc qu’à la guerre on répond par des actes décisifs et non par des discours émus », conclut enfin le texte.La France ou plutot ceux qui la dirigent, politiques et haut fonction-naires sont responsables, et coupable de ce qui se passe dans ce pays, il faut y ajouter un nombre de Juges complices et d’Avocats bien rémunérés…Ils sont tous collaborateurs des islamistes…probablement qu’un certain nombre au plus haut niveau a-t-il été corrompu par les pétro-dollars…Il faut aussi tacher de comprendre pourquoi nos autorités sont les complices de l’immigration financée par Georges Soros ! Pour assainir la France il y a du boulot et il semble que les français soient trops individualistes et ne sont pas suffisamment patriotes et nationalistes. Nous devrions prendre exemple sur la Russie de la Chine où d’Israël ! Mais c’est dans l’immédiat la part du rêve où du cauchemard !
Lettre ouverte à un soldat d’Allah.
Arrête de m’appeler « frère »!
Prépare ta valise. Achète un billet. Change de pays. Cesse d’être schizophrène. Tu ne le regretteras pas. Ici, tu n’es pas en paix avec ton âme. Tu te racles tout le temps la gorge. L’Occident n’est pas fait pour toi. Ses valeurs t’agressent. Tu ne supportes pas la mixité. Ici, les filles sont libres. Elles ne cachent pas leurs cheveux. Elles portent des jupes. Elles se maquillent dans le métro. Elles courent dans les parcs. Elles boivent du whisky. Ici, on ne coupe pas la main au voleur. On ne lapide pas les femmes adultères. La polygamie est interdite. C’est la justice qui le dit. C’est la démocratie qui le fait. Ce sont les citoyens qui votent les lois. L’État est un navire que pilote le peuple. Ce n’est pas Allah qui en tient le gouvernail.
Tu pries beaucoup. Tu tapes trop ta tête contre le tapis. C’est quoi cette tache noire que tu as sur le front ? Tu pousses la piété jusqu’au fanatisme. Des poils ont mangé ton menton. Tu fréquentes souvent la mosquée. Tu lis des livres dangereux. Tu regardes des vidéos suspectes. Il y a trop de violence dans ton regard. Il y a trop d’aigreur dans tes mots. Ton cœur est un caillou. Tu ne sens plus les choses. On t’a lessivé le cerveau. Ton visage est froid. Tes mâchoires sont acérées. Tes bras sont prêts à frapper. Calme-toi. La violence ne résout pas les problèmes.
Je sais d’où tu viens. Tu habites trop dans le passé. Sors et affronte le présent. Accroche-toi à l’avenir. On ne vit qu’une fois. Pourquoi offrir sa jeunesse à la perdition? Pourquoi cracher sur le visage de la beauté?
Je sais qui tu es. Tu es l’homme du ressentiment. La vérité est amère. Elle fait souvent gerber les imbéciles. Mais aujourd’hui j’ai envie de te la dire. Quitte à faire saigner tes yeux.
Ouvre grand tes tympans. J’ai des choses à te raconter. Tu n’as rien inventé. Tu n’as rien édifié. Tu n’as rien apporté à la civilisation du monde. On t’a tout donné : lumière, papier, pantalon, avion, auto, ordinateur… C’est pour ça que tu es vexé. La rancœur te ronge les tripes.
Gonfle tes poumons. Respire. La civilisation est une œuvre collective. Il n’y a pas de surhomme ni de sous-homme. Tous égaux devant les mystères de la vie. Tous misérables devant les catastrophes. On ne peut pas habiter la haine longtemps. Elle enfante des cadavres et du sang.
Questionne les morts. Fouille dans les ruines. Décortique les manuscrits. Tu es en retard de plusieurs révolutions. Tu ne cesses d’évoquer l’âge d’or de l’islam. Tu parles du chiffre zéro que tes ancêtres auraient inventé. Tu parles des philosophes grecs qu’ils auraient traduits. Tu parles de l’astronomie et des maths qu’ils auraient révolutionnées. Tant de mythes fondés sur l’approximation. Arrête de berner le monde. Les mille et une nuits est une œuvre persane. L’histoire ne se lit pas avec les bons sentiments. Rends à Mani ce qui appartient à Mani et à Mohammed ce qui découle de Mohammed. Cesse de te glorifier. Cesse de te victimiser. Cesse de réclamer la repentance. Ceux qui ont tué tes grands-parents sont morts depuis bien longtemps. Leurs petits-enfants n’ont rien à voir avec le colonialisme. C’est injuste de leur demander des excuses pour des crimes qu’ils n’ont pas commis.
Tes ancêtres ont aussi conquis des peuples. Ils ont colonisé les Berbères, les Kurdes, les Ouzbeks, les Coptes, les Phéniciens, les Perses… Ils ont décapité des hommes et violé des femmes. C’est avec le sabre et le coran qu’ils ont exterminé des cultures. En Afrique, ils étaient esclavagistes bien avant l’île de Gorée.
Pourquoi fais-tu cette tête ? Je ne fais que dérouler le fil tragique du récit. Tout est authentique. Tu n’as qu’à confronter les sources. La terre est ronde comme une toupie, même s’il y a un hadith où il est écrit qu’elle est plate. Tu aurais dû lire l’histoire de Galilée. Tu as beaucoup à apprendre de sa science. Tu préfères el-Qaradawi. Tu aimes Abul Ala Maududi. Tu écoutes Tarik Ramadan. Change un peu de routine. Il y a des œuvres plus puissantes que les religions.
Essaie Dostoïevski. Ouvre Crime et châtiment. Joue Shakespeare. Ose Nietzche. Quand bien même avait-il annoncé la mort de Dieu, on a le droit de convier Allah au tribunal de la raison. Il jouera dans un vaudeville. Il fera du théâtre avec nous. On lui donnera un rôle à la hauteur de son message. Ses enfants sont fous. Ils commettent des carnages en son nom. On veut l’interroger. Il ne peut pas se dérober. Il doit apaiser ses textes.
Tu trouves que j’exagère ? Mais je suis libre de penser comme tu es libre de prier. J’ai le droit de blasphémer comme tu as le droit de t’agenouiller. Chacun sa Mecque et chacun ses repères. Chacun son dieu et à chaque fidèle ses versets. Les prophètes se fustigent et la vérité n’est pas unique. Qui a raison et qui a tort ? Qui est sot et qui est lucide ? Le soleil est assez haut pour nous éclairer. La démocratie est assez vaste pour contenir nos folies.
On n’est pas en Arabie saoudite ni au Yémen. Ici, la religion d’État, c’est la liberté. On peut dire ce qu’on pense et on peut rire du sacré comme du sacrilège. On doit laisser sa divinité sur le seuil de sa demeure. La croyance, c’est la foi et la foi est une flamme qu’on doit éteindre en public.
Dans ton pays d’origine, les chrétiens et les juifs rasent les cloisons. Les athées y sont chassés. Les apostats y sont massacrés. Lorsque les soldats d’Allah ont tué les journalistes, tes frères ont explosé de joie. Ils ont brûlé des étendards et des bâtiments. Ils ont appelé au djihad. Ils ont promis à l’Occident des représailles. L’un d’eux a même prénommé son nouveau-né Kouachi.
Je ne comprends pas tes frères. Il y a trop de contradictions dans leur tête. Il y a trop de balles dans leurs mitraillettes. Ils regardent La Mecque, mais ils rêvent de Hollywood. Ils conduisent des Chrysler. Ils chaussent des Nike. Ils ont des IPhone. Ils bouffent des hamburgers. Ils aiment les marques américaines. Ils combattent « l’empire », mais ils ont un faible pour ses produits.
Et puis, arrête de m’appeler « frère ». On n’a ni la même mère, ni les mêmes repères. Tu t’es trop éloigné de moi. Tu as pris un chemin tordu. J’en ai assez de tes fourberies. J’ai trop enduré tes sottises. Nos liens se sont brisés. Je ne te fais plus confiance. Tu respires le chaos. Tu es un enfant de la vengeance. Tu es en mission. Tu travailles pour le royaume d’Allah. La vie d’ici-bas ne t’intéresse pas. Tu es quelqu’un d’autre. Tu es un monstre. Je ne te saisis pas. Tu m’échappes. Aujourd’hui tu es intégriste, demain tu seras terroriste. Tu iras grossir les rangs de l’État Islamique.
Un jour, tu tueras des innocents. Un autre, tu seras un martyr. Puis tu seras en enfer. Les vierges ne viendront pas à ton chevet. Tu seras bouffé par les vers. Tu seras dévoré par les flammes. Tu seras noyé dans la rivière de vin qu’on t’a promise. Tu seras torturé par les démons de ta bêtise. Tu seras cendre. Tu seras poussière. Tu seras fiente. Tu seras salive. Tu seras honte. Tu seras chien. Tu seras rien. Tu seras misère.
Extrait de Lettre à un soldat d’Allah – Chroniques d’un monde désorienté, Karim Akouche, éd. Écriture (Editions de l’Archipel), Paris, 2018 ; éd. Frantz Fanon, Boumerdès, 2018
LYDIE BURILLO : ” On n’est pas en Arabie saoudite ni au Yémen. Ici, la religion d’État, c’est la liberté. ” ” Ils regardent La Mecque, mais ils rêvent de Hollywood. Ils conduisent des Chrysler. Ils chaussent des Nike. Ils ont des IPhone. Ils bouffent des hamburgers. Ils aiment les marques américaines. Ils combattent « l’empire », mais ils ont un faible pour ses produits. ” Si je ne devais retenir que quelques mots, ce serait ceux-là. Ils résument toute l’ambivalence de ces meurtriers… puisqu’une grande partie vient, comme le note avec justesse Mohammed Sifaoui, de la délinquance, de la prison. Il les appelle les ” Mouloud Bac-13 ” !!! Ce ne sont que des petites frappes violentes et avides de posséder tous les biens matériels les plus bling-bling… ce qui est en totale opposition avec leurs, soi-disant, valeurs religieuses de façade.