C’est une question sur laquelle le président de la République était particulièrement attendu lors de son déplacement en Polynésie. En visite sur l’île de Moorea mardi 27 juillet, Emmanuel Macron a été interpellé par une cinquantaine de militants de l’association anti-nucléaire 193, lui réclamant des comptes quant aux essais menés dans la région durant plusieurs décennies.
Dans des propos tenus lors de cet échange et relayées par Le Monde, le chef de l’État s’est notamment engagé à la transparence, et a assuré qu’il avait “entendu” les doléances de la population locale.
“On n’a pas fait le boulot”
“Je ne peux pas vous demander d’avoir confiance en moi après qu’on vous [eut] menti si longtemps en ne partageant pas les informations“, a commencé Emmanuel Macron face à ces dizaines de militants, avant de faire son mea culpa au nom de l’État français.
“Je pense que la confiance, ça se construit en disant tout, en partageant la totalité, en étant beaucoup plus transparent et c’est vrai qu’on n’a pas fait le boulot jusqu’à présent“, a-t-il ainsi concédé, avant de poursuivre :
“Je m’engage à ce que les choses changent en termes de procédures d’indemnisation parce que c’est vrai que la loi de 2010 aujourd’hui laisse des gens dans la détresse, avec des procédures qui sont trop longues.”
“Un devoir de la nation”
Interrogé par la présidente de l’association sur “un pardon et une prise en charge” de la part de l’État alors que des “personnes souffrent” des conséquences des essais nucléaires en Polynésie, Emmanuel Macron s’est voulu rassurant :
Il est normal, et c’est un devoir de la nation, d’accompagner toutes les Polynésiennes et les Polynésiens qui aujourd’hui sont frappés par les nouvelles formes de cancer. Et il faut qu’il y ait une offre de soins, des médecins et des chercheurs, compte tenu de la double insularité dans laquelle vous êtes.”