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Le ministre de l’Intérieur Darmanin a mis fin au CFCM pour une des principales raisons : Tout d’abord, l’arrêt de l’islam consulaire, c’est à dire : « la lutte contre l’influence étrangère à l’intérieur de l’Islam de France ». Cela concerne les imams étrangers, détachés du Maroc, de l’Algérie et la Turquie, principalement.
Mais aussi le financement étranger des mosquées, insuffisamment transparent.
La naissance du Forum de l’islam de France (FORIF), marque une nouvelle tentative d’organiser cette religion, et la fin du CFCM.
Toutefois, la France manque cruellement d’imams formés, les mosquées peinant à trouver des fonds pour les salarier. Certes, c’est une façon efficace de lutter contre le « séparatisme islamique ». Ces imams étrangers allaient à l’encontre du modèle de laïcité que la France cherche à promouvoir. L’islamisme a constitué, pendant ces six dernières années, une dérive manifeste, en particulier chez les jeunes.
Un plan en trois ans, laisse un délai de quelques années aux responsables musulmans pour développer la formation des imams et des aumôniers, sur le sol français. En comptant ceux qui existent et ceux qui sont en projet, on évalue à une petite vingtaine d’instituts de formation en France. Mais pour les faire fonctionner, la question financière est loin d’être résolue.
Sur le terrain des hôpitaux en Savoie, dans son déroulement au quotidien, cette amélioration à la compréhension de la société française, cette approche de la laïcité parles aumôniers musulmans, fait apparaître de vrais écueils.
Les bénévoles en Savoie, ces aumôniers musulmans, même ceux de nombreuses villes en France, Lyon, Saint Étienne, ou Marseille, etc. n’ont pas tous un rapport facile avec ce concept basique laïque.
Préoccupés par le lavage des corps, la mort, la maladie, l’islam et la foi sont les supports fondamentaux des officiants. Ils sont généreux, dévoués, attentifs, mais dans ce milieu, ou parfois les médecins athées ou autre, rendent très difficile l’évocation des principes laïcs.
L’urgentiste Patrick Pelloux a dressé, le 4.03.2022, à la demande du ministère de la Santé une liste de faits de radicalisation et d’atteintes à la laïcité à l’hôpital. Il préconise un renforcement des outils de signalement. Comme dans d’autres services et établissements publics, la radicalisation, le prosélytisme religieux et les atteintes à la laïcité constituent une réalité et un risque à l’hôpital. Telle est la conclusion du « rapport sur la prévention contre la radicalisation des agents des établissements de santé » commandé par le ministère de la Santé à l’urgentiste Patrick Pelloux. Désormais entre les mains du ministre Olivier Véran, le document mis en ligne affirme que « le système sanitaire et social est une cible du radicalisme, notamment islamiste.» L’ancien chroniqueur de Charlie Hebdo estime qu’il est «urgent de créer une charte de la laïcité obligatoire et systémique pour tous les agents hospitaliers ». Les faits dénoncés, « quasiment inexistants avant les années 1990 », sont « en augmentation lente mais constante ces 30 dernières années », écrit le plus connu des médecins du Samu. S’il constate l’émergence « d’un communautarisme » à l’hôpital et « de conflits sur le port du voile » qui ont fait l’objet de nombreux témoignages, les cas de radicalisation au sens strict se comptent en quelques dizaines seulement. Qualifiant le sujet de « tabou », il dit observer un scepticisme général chez ses confrères lorsque cette question est abordée.
Notre objectif :
Voici bientôt vingt ans que la formation des imams de France devrait faire l’objet de toute l’attention des pouvoirs publics « C’est particulièrement vrai pour les aumôniers que l’Etat rémunère dans les hôpitaux », nous dit Didier Leschi, ancien chef du bureau central des cultes au ministère de l’intérieur de 2004 à 2008. C’est dans la perspective d’aider tous les fidèles que cette formation devrait être réalisée. « Certes ils guident la prière, mais ils sont aussi des conseillers dans la vie sociale. Comme les ministres des autres cultes, on leur demande d’être rassurants, de pouvoir parler à leurs fidèles et à l’ensemble de la société ». Il s’agit, avant tout, de pouvoir disposer d’imams, d’aumôniers, qui soient en phase avec les milieux dans lesquels ils sont appelés à intervenir, notamment dans les prisons, les hôpitaux mais aussi dans les quartiers et les cités vis-à-vis de la jeune génération.
A la suite de la création, depuis une vingtaine d’années, d’outils pour la formation à la laïcité, par l’UDEA : (42 panneaux sur le Fait Religieux et un diaporama sur les dérives), la confection d’un diaporama sur la Laïcité, complètera l’ensemble des outils indispensables. L’introduction dans le site :
https://education-citoyenneteetderives.fr,
du programme de formation civique et civil, débutera cette formation à la Laïcité et au Fait Religieux « par correspondance ».
Les musulmans doivent être responsables, choisir une forme de représentation capable de répondre à leurs attentes, celle d’un nouveau mode de représentation du culte musulman émanant des départements, en créant des moyens nouveaux de financement par une large participation des fidèles ? s et le respect de la laïcité, telle qu’elle a été fondée en 1789 et 1905.
Est-ce un objectif réaliste ou, dans l’histoire mouvementée de l’islam de France et celle non moins mouvementée de ses relations avec les pouvoirs publics, ne sera-ce qu’un vœu pieux ? L’avenir nous le dira.
Foudil Benabadji,
Membre du comité directeur de la Fraternité d’Abraham. A fait sa carrière à la protection Judiciaire de la Jeunesse, Diplômé de l’École Nationale de la Santé Publique, de l’École des Hautes Études des Pratiques sociales, Licencié en Sciences de l’Éducation, Président-fondateur de l’Union des Enfants d’Abraham, administrateur à la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix, il se consacre au rapprochement des religions. Chercheur dans le social, expert sur les phénomènes de dérives et radicalisations. 1er prix, ex-aequo André Chouraqui, Palme d’Or du Bénévolat et Chevalier de la Légion d’Honneur, fondateur du site : https://education-citoyenneteetderives.fr . A collaboré en 2002, avec Bernard Stasi, en charge d’un rapport sur la Laïcité.