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“Cette cathédrale, nous la rebâtirons”,
promet Emmanuel Macron.
En quelques minutes, l’émotion suscitée par l’incendie de la cathédrale de Paris s’est changée en vague planétaire. Réactions innombrables, témoignages de soutien, sidération internationale : le monde entier a été frappé au cœur par cet incendie ravageur, il a tremblé pour les deux tours menacées par les flammes, lointain écho du 11 septembre, il a produit un élan sans frontières de compassion et de solidarité.
Un violent incendie a ravagé lundi soir la cathédrale parisienne. Si les dégâts sont considérables, la structure de Notre-Dame “est sauvée et préservée dans sa globalité”, selon les pompiers.
C’est sous les yeux d’une foule horrifiée et incrédule que la cathédrale Notre-Dame de Paris continuait de se consumer dans la nuit de lundi à mardi. Quatre heures plus tard, les pompiers tentaient toujours de venir à bout du feu.
Cet incendie, à l’origine encore inconnue, a pris dans les combles de l’édifice, et s’est propagé extrêmement rapidement. Il semble être parti au niveau d’échafaudages installés sur le toit de l’édifice, construit entre le 12ème et le 14ème siècle.
L’emblématique flèche de 93 mè-tres s’est effon-drée mais la struc-ture de l’édifice, et notamment ses deux tours, ont peu pu être sauvés. Deux tiers de la toiture sont partie en fumée. La charpente, qui date du 19ème siècle d’un côté et du 13ème de l’autre, il n’en restera plus rien.
Près de 400 sapeurs-pompiers, dont certains juchés sur des bras articulés à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, ont lutté pour combattre l’incendie, tandis que le long des quais et sur les ponts, une foule de badauds était rassemblée pour regarder les flammes.
Les Parisiens se sont massés le long des quais et sur les ponts qui mènent à l’île de la cité, pour regarder les flammes, certains filmant l’incendie avec leur téléphone, d’autres priant.
Très vite, le chef de l’État s’est rendu sur place, accompagné du Premier ministre Édouard Philippe, mais aussi du président de l’As-semblée nationale Richard Ferrand, du secrétaire d’É-tat auprès du mi-nistre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, et du ministre de la Culture Franck Riester.
Le chef de l’État a affirmé qu’il partageait “l’émotion de toute une nation”. “Pensée pour tous les catholiques et pour tous les Français”, a-t-il encore écrit. “Comme tous nos compatriotes, je suis triste de voir brûler cette part de nous”.
Un peu avant minuit, Emmanuel Macron a pris la parole sur le parvis de l’église sinistrée, et confirmé le lancement d’une souscription nationale à partir de mardi. “Le pire a été évité, même si la bataille n’est pas encore totalement gagnée”, a-t-il déclaré, avant d’avoir “une pensée pour l’ensemble de nos compatriotes”, parce que Notre-Dame de Paris, “c’est notre histoire, notre littérature, notre imaginaire, le lieu où nous avons vécu tous nos grands moments”. Cette cathédrale, a promis Emmanuel Macron, “nous la rebâtirons”. Le maire, Madame Hidalgo déplore un “terrible incendie”
“C’est notre âme, c’est notre his-toire qui brûle”, se lamente Sté-phane Bern. “Le joyau des joyaux” ou “le berceau de la France”, comme le décrit Stéphane Bern, ravagé par les flammes. “Les images que j’ai vues me bouleversent, me peinent, me révoltent. Je ne pensais pas voir un jour Notre-Dame de Paris en flammes”, a réagi , sur Europe 1 l’animateur de télévision, chargé par l’exécutif d’une mission sur le patrimoine.
“C’est un symbole de la nation, c’est un symbole de notre patrimoine, qui est en train de partir en fumée. C’est absolument dramatique”, confie-t-il avec émotion. Pour mieux décrire l’émotion qui est la sienne, Stéphane Bern utilise une jolie métaphore. “C’est comme une personne que l’on aime. On n’y a pas fait tellement attention et tout d’un coup, on la voit disparaître et on se dit : ‘Peut-être que j’aurais dû lui dire que je l’aimais davantage.'”
S’il assure ne pas avoir “de mots, juste de la peine, envie de pleurer”, Stéphane Bern trouve toutefois les termes pour exprimer à quel point cet événement est dramatique. “Je pensais qu’elle survivrait à tout. Elle a survécu aux guerres, aux drames, aux révolutions… Et là, en temps de paix, alors que les échafaudages essayent de lui apporter une nouvelle jeunesse, elle sombre dans l’incendie le plus dramatique.”
“Notre-Dame de Paris est constitu-tive de notre his-toire”, estime-t-il et “voir tout cela partir en fumée, c’est quelque chose qui est insup-portable”. “On ne peut pas laisser Notre-Dame de Paris brûler. C’est notre âme, c’est notre histoire qui brûle”, poursuivra l’animateur.
D’autres personnalités politiques ont réagi à cet incendie, comme le président LR Laurent Wauquiez, qui a fait part de “sa désolation”, ou le président du PS Olivier Faure qui a partagé son “immense émotion”. Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon s’est dit lui “sidéré” devant un “immense malheur”. Enfin, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a manifesté son “soutien” aux “pompiers valeureux”.
Plusieurs médias in-ternationaux comme la BBC et CNN ont réalisé des éditions spéciales, des diri-geants étrangers ont témoigné de leur so-lidarité avec la ville de Paris. “C’est si terrible d’assister à ce gigantesque in-cendie à Notre-Dame de Paris”, a twitté le président américain Donald Trump.
“Ces horribles images de Notre-Dame en feu font mal. Notre-Dame est un symbole de la France et de notre culture européenne. Nous sommes avec nos amis français par la pensée”, a de son côté twitté le porte-parole de la chancelière Angela Merkel Steffen Seibert. Londres se tient au côté de Paris “dans la tristesse”, a quant à lui déclaré le maire de la capitale britannique Sadiq Khan.
Les Africains se sont vite sentis concernés par la nouvelle de cette catastrophe historique et patrimoniale. Du Maghreb à l’Afrique subsaharienne, les plus hautes autorités ont marqué leur solidarité. Les réactions internationales affluent après l’incendie qui a ravagé dans la nuit du 15 avril la cathédrale Notre-Dame de Paris. Les réactions internationales affluent après l’incendie qui a ravagé dans la nuit du 15 avril la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Monseigneur Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar
Le violent incendie qui a ravagé la célè-bre et historique ca-thédrale Notre-Dame de Paris suscite une vague de réactions émouvantes venues du monde entier, l’Afri-que n’y étant pas restée insensible. Le président de la Répu-blique du Sénégal, Macky Sall, s’est joint à la clameur pour exprimer sa so-lidarité. À travers un tweet, le chef de l’État a rappelé qu’avec cet incendie de la cathédrale c’est « l’un des plus grands symboles de la France vieux de plus de 800 ans, (qui) est en proie aux flammes depuis plusieurs heures ».“Au nom du Sénégal, j’exprime toute notre solidarité à la France et à toute la communauté chrétienne à travers le monde”.
Monseigneur Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar s’est confié attristé au Point Afrique : « Je suis attristé et dans le désarroi de voir un tel monument partir en fumée. Ce n’est pas seulement un monument historique, c’est surtout un lieu de culte. Et je suis en communion avec l’archevêque de Paris qui devait y célébrer les offices pendant toute la Semaine Sainte dans laquelle nous sommes entrés. C’est un grand drame. Le monument passe, mais l’Eglise demeure. »
Un catholique assez âgé rencontré dans la rue à Dakar : « c’est d’une grande tristes-se. Cela ne sera jamais comme avant, mais elle sera recons-truite. Ça donne de l’espoir. »
Les hommages sont aussi venus du Maroc peu après la prise de parole du chef de l’État français. Le roi Mohammed VI a adressé un message de soutien et de solidarité à Emmanuel Macron. « En cette douloureuse circonstance, le souverain exprime au président français, au nom du peuple marocain et en son nom personnel, l’expression de tout son soutien et de sa solidarité. » Le souverain chérifien adresse également ses « pensées émues au peuple français tout entier, dont la cathédrale est l’un des symboles de son histoire, relevant que cette catastrophe touche non seulement un des monuments historiques les plus emblématiques de la ville de Paris, mais aussi un lieu de prières et de recueillement pour des millions de fidèles du monde entier ».
Le président ivoirien Alassane Ouattara écrit quelques heures après le début du drame : « J’exprime notre solidarité avec la France et toute la communauté chrétienne suite au terrible incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris. »
Chrétien catholique, Guillaume Soro a tenu aussi à exprimer son soutien face à ce désastre : « Du fin fond de la Côte d’Ivoire, je suis en communion de tristesse avec le peuple français ce soir après la catastrophe qui a frappé la cathédrale Notre-Dame de Paris. Que la paix, l’amour et la joie l’emportent sur tous les malheurs du monde. » Du fin fond de la CI je suis en communion de tristesse avec le Peuple français, ce soir, après la catastrophe qui a frappé la Cathédrale Notre Dame de Paris. Que la Paix, l’Amour et la Joie l’emportent sur tous les malheurs du monde.
Le président ghanéen, qui a tissé des liens particulièrement forts avec Emmanuel Macron, a aussitôt réagi sur Twitter. « Le peuple ghanéen et moi-même sommes choqués par la nouvelle de la destruction de la grande cathédrale parisienne Notre-Dame, l’un des édifices les plus emblématiques de la civilisation mondiale. Nos pensées sont avec eux, et nous sommes pleins d’espoirs et de prières que les efforts pour sauver ce qui reste de cette cathédrale historique seront couronnés de succès. »
La présidence de République démocratique du Congo (RDC) a, quant à elle, relayé les propos de Félix Tshisekedi. « Choqué de voir cet édifice vieux de plus de huit siècles en feu. Cette cathédrale est un patrimoine mondial historique. Je partage la douleur de l’Église catholique, des chrétiens du monde entier et de la France », peut-on lire sur Twitter par Félix-A. Tshisekedi.
À plusieurs milliers de kilomètres de là, même consternation. « Immense tristesse d’apprendre l’incendie en cours de la cathédrale Notre-Dame et de voir en direct les images terribles de l’effondrement de la flèche de ce monument emblématique du patrimoine français et chrétien », a réagi sur Twitter le président malgache Andry Rajoelina. “En cette semaine sainte, prions pour la cathédrale de Paris”.
Quelques idiots ont suggéré que la chute de la flèche qui surmontait l’édifice symbolisait celle, prochaine, de la civilisation française, ou même de la chrétienté tout entière. C’est le contraire qui est vrai : une fois le choc éprouvé, il n’est question que de souscription, de mobilisation, de reconstruction, de projets d’avenir. Une nouvelle fois, les sociétés démocratiques montrent qu’elles n’ont rien à envier aux autres en matière de résilience et d’opiniâtreté. Pourquoi cette émotion mondialisée ? Pourquoi Français et étrangers ont-ils pensé que c’était, somme toute, une part d’eux-mêmes qu’ils voyaient partir en fumée ? Les «racines chrétiennes», diront certains. C’est une petite partie de la réalité, attestée par les groupes en prière rassemblés autour du bâtiment dévoré par les flammes, incarnée par la conscience meurtrie de la France catholique. Mais Notre-Dame, on le sent bien, est tout autre chose. Identité française ? A coup sûr. Entre Jeanne d’Arc, Henri IV, Louis XIV, Napoléon, De Gaulle ou l’abbé Pierre, une partie de l’histoire du pays s’est déroulée sous ces ogives lancées vers le ciel.
Dans le monde tourmenté par les conflits de tous ordres, dans un paysage culturel agité par les réseaux et l’omniprésence des médias de l’éphémère, Notre-Dame de Paris est un môle de paix et de profondeur de temps. La religion de la culture, dans les sociétés modernes, est aussi forte que la religion tout court. L’hymne à la beauté et à l’harmonie d’un monument révéré vaut tous les cantiques de tous les cultes. La culture, l’histoire, le passé, l’esthétique, réunissent par l’émotion ce que la philosophie des droits de l’homme rassemble par la force des principes. Le respect pour les œuvres offre un pendant affectif à la froideur de l’universalisme. Comme la liberté et l’égalité en sont l’esprit, l’amour de la culture en est l’âme, qui vient compléter, corriger, transcender, la froideur de la civilisation technicienne.
Selon le dernier rapport du Pew Research Center d’ici à 2060, six des pays comptant les dix plus grandes populations chrétiennes seront en Afrique, contre trois en 2015. Au Nigeria, la population chrétienne à elle seule – déjà la plus importante du continent – devrait doubler d’ici à 2060. De plus, la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya devraient faire partie de la liste des pays comptant les dix plus grandes populations chrétiennes, remplaçant la Russie, l’Allemagne et la Chine. L’augmentation de la population chrétienne africaine correspond aux prévisions générales de croissance démographique.
Dans un communiqué, le Vatican a lui exprimé son “incrédulité” et sa “tristesse”. “Nous exprimons notre proximité avec les catholiques Français et avec la population parisienne”, ajoute le porte-parole.
Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les causes du sinistre pour “destruction involontaire par incendie”.