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Chaque religion considère les autres religions comme n’étant pas la vérité révélée.
À l’intérieur d’une même religion, le dialogue entre les différents courants est appelé « œcuménisme ». L’œcuménisme (ou ecuménisme) est un mouvement tendant successivement et selon les périodes de l’histoire à promouvoir :
– l’unité ecclésiologique des Églises protestantes issues de la Réforme, auquel cas, il s’agit d’unionisme,
– des actions communes entre les divers christianismes, en dépit des différences doctrinales affichées par les diverses Églises, avec pour objectif l’unité visible de l’Église1, auquel cas, il s’agit d’œcuménisme.
Le terme est issu du grec qui signifie « l’ensemble de la terre habitée », d’un point de vue didactique, il veut dire : « universel ». Ce terme a donc été utilisé pour désigner un mouvement qui concerne uniquement les chrétiens dans un premier temps, mouvement qu’il ne faut pas confondre avec le dialogue inter-religieux.
Par ailleurs, l’adjectif « œcuménique », dans son sens premier, désigne ce qui concerne l’Église entière. Il est ainsi utilisé par l’Église catholique romaine et l’Église orthodoxe pour désigner un concile auquel tous les évêques et tous les patriarches sont convoqués.
Le fondateur de l’œcuménisme moderne est le luthérien Lars Olof Jonathan Söderblom, archevêque d’Uppsala (Suède); il reçut le prix Nobel de la paix en 1929 pour cette activité.
L’œcuménisme se concrétise par l’existence de divers accords, de nombreuses instances de dialogue, mais aussi par un certain nombre de réalisations concrètes, comme des entreprises de traduction commune des textes sacrés ou l’existence d’une semaine de prière commune pour l’unité des chrétiens.
Antiquité : La tolérance n’a pas existé de tout temps. Déjà Platon rêvait de brûler en place publique les œuvres de Démocrite[réf. nécessaire].
Les Romains voyaient les chrétiens comme une menace par rapport à l’autorité de l’empereur.
Les premiers chrétiens de leur côté ne voyaient pas d’un bon œil les croyances des civilisations dans lesquelles ils vivaient. En témoignent les graffitis sur les monuments de l’Égypte antique, qui montrent que les premiers chrétiens du pays n’étaient pas tous tolérants envers ce qu’ils appelèrent le paganisme.
Moyen Âge et Renaissance : Ultérieurement, chaque religion a considéré les autres religions comme n’étant pas la vérité révélée. C’est ainsi que les premiers contacts entre l’islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades. Dans le monde chrétien, on tenait les Juifs, pour responsables de la mort de Jésus de Nazareth, autrement dit le peuple juif était considéré comme déicide, jusque dans la liturgie catholique, et les ils étaient exclus d’un grand nombre de fonctions dans la société.
Il y eut des exceptions aux pratiques d’intolérance :
Le moine Gerbert d’Aurillac, fut envoyé en Catalogne afin de parfaire son éducation scientifique, et l’on raconte qu’il eut peut-être des contacts directs avec l’Espagne musulmane. Il fut néanmoins excommunié avant de devenir pape sous le nom de Sylvestre II vers l’an mil,
Saint François d’Assise s’interposa avec succès entre les chrétiens et les musulmans lors d’une croisade.
La République de Venise envoya des navigateurs et des explorateurs qui durent affronter la réalité de la présence d’autres religions dans les régions explorées (Moyen-Orient, Asie),
François Xavier vécut lors de sa mission au Japon l’importance de la compréhension de la culture du pays,
Matteo Ricci vécut longtemps en Chine et introduisit des rites catholiques spécifiques dans ce pays.
La liturgie catholique du vendredi saint a été modifiée dans le missel de 1966 par Paul VI, afin de supprimer la mention offensante pour les Juifs, qui subsistait depuis le viie siècle.
Aux contacts entre les civilisations, existaient des formes ‘échanges culturels que l’on peut considérer comme les prémisses du dialogue interreligieux : califat de Cordoue, Sicile à l’époque de Roger II de Sicile.
Ces exemples de dialogue interculturel se fondaient, à partir de la Renaissance du XIIe siècle, sur un fondement philosophique clair : Pierre Abélard avait rédigé en 1142 le Dialogue entre un philosophe, un juif, et un chrétien, qui resta inachevé. Le philosophe dont il s’agissait était probablement un musulman. Abélard mit ainsi en scène trois monothéistes, pour qui il existe un Dieu unique. Il était en quête de tolérance religieuse, et chercha un noyau commun profondément ancré dans les cultures des trois religions monothéistes que sont le christianisme, le judaïsme et l’islam, permettant d’établir une véritable communication.
Abélard est l’inventeur de la scolastique, avant saint Thomas d’Aquin et les grands scolasticiens du xiiie siècle. Il mit en évidence la force de la philosophie d’Aristote, transmise par les Arabo-musulmans au monde occidental. Cette philosophie permettait de mettre en évidence les fondements métaphysiques communs aux trois grandes religions monothéistes. La traduction des œuvres d’Aristote entre 1120 et 1190 nécessitait un travail conjoint entre Juifs, musulmans et chrétiens. Cette philosophie forma la base du savoir à partir du xiie siècle en Occident, et fut introduite progressivement dans les universités européennes en création, au xiiie siècle, par Albert le Grand et Roger Bacon. C’est ainsi que Paris devint la capitale intellectuelle de l’Occident (on employait peu le terme d’Europe à cette époque).
La Renaissance poursuivit cette tendance de fond.
Révolution française : La Révolution française posa la question du statut des citoyens en général. Cela concerna les prêtres catholiques (voir constitution civile du clergé) mais aussi les citoyens des religions autres que le catholicisme, et notamment des Juifs qui étaient écartés de la plupart des fonctions.
Pourtant, l’idée d’un véritable dialogue passa difficilement dans les esprits catholiques.