De nombreuses familles font le choix de sacrifier un mouton dans un abattoir spécialisé ou de commander la viande d’une bête tuée selon le rite. Il est ensuite d’usage de partager la viande en trois parties égales. La première revient à la famille, la seconde aux voisins, amis, collègues et connaissances, la troisième aux pauvres et aux indigents. Les plus pauvres ne sont pas tenus de pratiquer ce sacrifice.
La question de la substitution de ce rite continue de diviser les musulmans. Pour certains responsables musulmans, le sacrifice de l’animal est une recommandation – devenue par la force des habitudes familiales et culturelles, un rite qui semble obligatoire – mais qui peut très bien être remplacé par un don fait aux nécessiteux, si celui-ci correspond à son équivalent financier. D’aucuns considèrent que le message de l’islam en la matière est de nourrir les pauvres du monde.
Quelle est la date de l’Aïd el-Kébir (Aïd el-Adha) 2021 ?
En France, la date de début de l’Aïd el-Kébir 2021 / 1442 (année du calendrier musulman) est celle du mardi 20 juillet. Une date indiquée par la Grande mosquée de Paris bien avant sa survenue, en se basant sur le calcul astronomique. Et qui ne satisfait pas tous les musulmans pratiquants de l’Hexagone. Certains lui reprochent en effet de mettre en retrait la traditionnelle observation du croissant de lune lors de la nuit du doute / de l’annonce. En effet, la fête dure quatre jours et le sacrifice doit avoir lieu avant le coucher du soleil du treizième jour du mois. Or une incertitude demeure chaque année sur la date de début de l’Aïd, liée à l’observation de la lune : les mois du calendrier musulman correspondent aux phases de notre satellite, chaque nouveau mois démarrant avec l’observation visuelle d’un croissant de lune à la tombée de la nuit.
Comme elles ne pouvaient observer le croissant lunaire le 9 juillet dernier, les autorités saoudiennes ont annoncé un début du dernier mois du calendrier musulman, le mois lunaire de Dhûl hijja, au dimanche 11 juillet et non pas au samedi 10 juillet. Or, les croyants pratiquants musulmans fêtent l’aid el-Kébir le 10e jour du mois lunaire de Dhûl hijja (le fameux dernier mois du calendrier hégirien), qui est aussi le “mois du grand pèlerinage” du hajj. Le 10 juillet, le Conseil français du culte musulman (CFCM), principale instance représentative de l’Islam en France, a confirmé la date du 20 juillet comme étant celle de l’Aïd.
De ce fait, la date de l’Aïd el-Kébir, comme celle du début ou de la fin du ramadan, “recule” de onze jours environ chaque année dans le calendrier civil. La date de l’Aïd el-Kébir peut varier d’un pays à l’autre comme lors du ramadan , mais également d’un pratiquant à l’autre. En cause : la géographie, la politique adoptée, les référents en place, mais aussi la manière dont elle est instaurée.
Comment se fête l’Aïd el-Kébir ?
Que célèbrent les musulmans lors de l’Aïd el-Kébir ? Cette célébration s’appelle aussi l’ Aïd el-Adha (la “fête du sacrifice”). Elle commémore un épisode recueilli dans le Coran, celui du sacrifice d’Abraham. En résumé, le récit coranique décrit la situation suivante : Abraham se voit, en songe, en train de sacrifier son fils. Il s’apprête ensuite à obéir à cette vision, mais son geste sera stoppé au dernier moment par l’ange Gabriel, envoyé par Dieu, avec la substitution de l’enfant par une “immolation généreuse” (sourate 37, verset 107). “Les interprètes musulmans classiques”, rapporte Le Monde dans sa rubrique Religion , “identifient cette ‘immolation généreuse’ à un bélier”. Cet épisode symbolise deux notions pour les musulmans : la confiance absolue d’Abraham en Dieu et la miséricorde divine.
La célébration de l’Aïd el-Kébir mêle une grande prière pour les croyants et des sacrifices traditionnels de moutons qui ont lieu dans le monde entier, donnant lieu à un repas de partage avec les proches et des personnes dans le besoin. De la Libye à l’Albanie en passant par le Mali, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et même les États-Unis, des musulmans du monde entier débutent cette célébration XXL le même jour. La tradition de la “fête du sacrifice” veut par ailleurs que la prière du début de l’Aïd précède le sacrifice de l’animal. Après la prière, la célébration se déroule sur quatre jours.
Si l’Aïd el-Kébir dure plusieurs jours, le premier reste le plus important pour les musulmans. Il marque en effet la fin du pèlerinage à La Mecque et, après la grande prière collective qui a lieu dans la matinée, les fidèles se retrouvent pour le sacrifice avant de partager un repas ensemble. Cette fête religieuse étant aussi basée sur le partage, une partie de la viande est traditionnellement offerte aux pauvres. Les fidèles mettent pour cette fête leurs plus beaux habits et multiplient cadeaux et aumônes.
Quelle est la signification détaillée de l’Aïd el-Kébir ?
Dans la tradition musulmane, l’Aïd el-Kébir commémore la soumission d’Ibrahim à son Dieu (Abraham dans la Bible), qui doit servir de modèle à tous les croyants. Avec l’Aïd el-Fitr (fête de rupture du jeûne), il s’agit de l’une des deux grandes fêtes musulmanes. Elle nécessite de sacrifier une bête de troupeau, généralement un mouton, puis de partager la viande avec ses proches mais aussi des personnes défavorisées, en mémoire de la soumission d’Abraham à Dieu, ce dernier s’étant montré prêt à offrir la vie de son fils, auquel fut substitué in extremis un mouton (voir les détails du récit religieux ci-dessous).
Selon le Coran, ce prophète a reçu dans ses rêves l’ordre divin de sacrifier son fils, Ismaël. Celui-ci, élevé dans la foi, accepte d’être immolé par son père. Le Diable s’interpose et essaie de convaincre les protagonistes de ne pas pratiquer le sacrifice, mais Ibrahim jette sept cailloux sur Satan. Le père se saisit d’un couteau et le pose sur la gorge d’Ismaël. Mais il ne parvient pas à l’enfoncer. Lorsqu’il parvient enfin à couper le cou, il constate que l’ange Jibril (Gabriel) a disposé un mouton à la place de son fils et que celui-ci se tient debout, indemne, à côté de lui.
Pour les musulmans, la foi d’Ibrahim, mise à l’épreuve par Dieu, a été récompensée par la survie de son fils. L’Aïd el-Kébir demeure une fête célébrant la foi et la miséricorde. Cet épisode du Coran correspond à un récit de la Bible : celui du sacrifice par Abraham de son fils. Celui-ci est interrompu par l’arrivée d’un ange qui lui annonce que Dieu est satisfait de sa foi. Un bélier est sacrifié à la place du jeune homme.
L’Aïd, endeuillée en 2015 par une bousculade ayant fait plus de 2000 morts à La Mecque , est l’une des célébrations les plus importantes de la religion musulmane, avec le ramadan . Dans l’Islam, l’Aïd clôture pour des millions de croyants le Hajj, la période des pèlerinages qui a commencé deux jours plus tôt. Chaque année, les musulmans se rendent sur les lieux saints de leur religion à La Mecque, en Arabie Saoudite. Marqueur de la date de fin du Hajj, le pèlerinage à la Mecque est l’un des cinq piliers de l’Islam. L’Aïd el-Kébir célèbre l’achèvement de ces pèlerinages et représente un moment fort de la vie spirituelle et sociale.
Aïd el-Kébir ou Aïd al-Adha ?
Le nom le plus connu est Aïd el-Kébir (“la grande fête” en arabe). L’expression est principalement utilisée au Maghreb. Cependant, de nombreux pays, notamment au Moyen-Orient, utilisent plus volontiers le nom Aïd al-Adha (“fête du sacrifice”). En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, c’est le terme Tabaski qui est retenu. Il convient de distinguer l’Aïd el-Kebir de l’Aïd el-Fitr (“petite fête”), qui marque la rupture du jeûne du ramadan par un repas partagé.
Comment se fête concrètement l’Aïd el-Kébir ?
Les musulmans pratiquants sont appelés à prier dès le matin lors de la prière solennelle organisée dans les mosquées pour l’occasion. Chaque fidèle est ensuite invité à se rendre dans les abattoirs agréés pour procéder au sacrifice de l’animal selon le rite. Et concernant l’organisation de ce jour spécial, les rituels diffèrent selon les pays. En Jordanie par exemple, l’Aïd el-Kebir est célébré par la préparation de pâtisseries spéciales, alors qu’au Koweït, la fête s’étale sur une semaine lors de laquelle les sucreries sont bannies. Au Pakistan, les festivités de l’Aïd el-Adha durent un mois entier, au cours duquel les croyants jeûnent les 10 premiers jours.
La “fête du sacrifice”, comme on l’appelle, est synonyme de partage. Dans de nombreux pays musulmans, l’animal sacrifié est partagé en “trois tiers” : un tiers est consommé par son propriétaire, un autre tiers est offert en cadeau à de la famille ou des amis, et le dernier tiers est quant à lui distribué aux pauvres en guise d’aumône. En ce jour de célébration, il serait fortement recommandé de multiplier les cadeaux et les aumônes.
Les fêtes de l’Aïd el-Kebir et de l’Aïd el-Fitr ont en commun la même prière, et seul le moment où elles ont lieu les différencie. En effet, la prière de l’Aïd el-Adha est célébrée plus tôt que celle de l’Aïd el-Fitr. Par ailleurs, la formule de vœux “Aïd Moubarak” reste la même pour ces deux fêtes du calendrier musulman.
Quel message adresse-t-on à un proche pour l’Aïd el-Kébir ?
Comment souhaiter à des proches musulmans une bonne fête de l’Aïd el-Kébir en France ou dans les pays du Maghreb ? Lors de la “Fête du sacrifice” (comme lors de la fête de l’Aïd el-Fitr, ou fête de fin du jeûne du ramadan), la salutation traditionnelle musulmane “Aïd moubarak” est utilisée. “Aïd moubarak” correspond à la version en arabe / persan / ourdou, quand “Aïd mabrouk” se réfère à la version de l’arabe dialectal (darija ). En français, cette expression se traduit par “Bonne fête (de l’Aïd)”, “félicitations” ou “joyeuse fête”, bien que la formule soit redondante, puisque l’Aïd est déjà une fête.
Les musulmans se saluent mutuellement aux mots d’ “Aïd moubarak” après avoir fait la prière de l’Aïd. Prononcer ces mots n’est pour autant pas une obligation de la religion musulmane, bien qu’ils fassent partie d’une tradition culturelle et religieuse forte. “Aïd” désigne l’événement religieux, quand “moubarak” souhaite “qu’il soit bon pour vous” ou “que Dieu vous le bénisse”.
Qu’est-ce que le “Hajj” ?
L’Aïd el-Kébir marque la fin d’une autre tradition essentielle pour les croyants : celle du pèlerinage aux lieux saints de La Mecque , ou Hajj. Ce rituel a lieu entre le 8 et le 13 du mois de dhou al-hijja du calendrier islamique. Le Hajj constitue l’un des cinq piliers de l’Islam, avec la profession de foi, les prières quotidiennes, l’aumône et le ramadan.
Certains rituels effectués lors des pèlerinages à La Mecque rappellent l’épisode du sacrifice d’Ibrahim. Ainsi, il est d’usage de se rendre à Mina – lieu situé près de la ville sacrée et lieu supposé où ce prophète emmena son fils – afin de jeter des pierres sur des piliers. Cet acte symbolise la foi et le rejet de la tentation du diable, à l’image d’Ibrahim dans le Coran.