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“Comment rendre le cadre laïque désirable aux aumôniers msulmans ? “
La laïcité est un bouclier contre les pressions et manipulations dont un jeune en construction peut être victime pour l’empêcher de devenir celui qu’il veut devenir, rappelle Foudil BENABADJI, référent des aumôniers en Savoie et formateur Valeur, République e Laïcité.
Dans une tribune, rappelle Foudil BENABADJI, référent des aumôniers en Savoie et formateur « Valeur, Laïcité et République » constate que la laïcité est de plus en plus contestée. Pourtant, celle-ci est indispensable, rappelle-t-il.
De plus en plus de jeunes Français montrent un désintérêt à l’égard de nos principes républicains. Une partie d’entre eux conteste directement ces principes fondamentaux qui font notre république. Si mon constat s’appuie aujourd’hui sur de nombreuses statistiques, j’écris ici aussi comme aumônier musulman, depuis une trentaine d’années, confronté à cette réalité.
Face à cette situation, l’aveuglement ou le déni est la marque de postures idéologiques, déconnectées du terrain. Elle parasite malheureusement toute démarche de résolution. La loi du 15 mars 2004 est un exemple typique de ces contestations. Cette loi qui consacre la particularité du service public de l’éducation s’applique à tous pour toutes les convictions spirituelles et religieuses.
L’école publique, ce lieu d’apprentissage et de formation des citoyens de demain, permet en effet de forger en son sein sa propre liberté de conscience. Comme l’évoquent les philosophes Henri Peña-Ruiz et Catherine Kintzler, l’école permet à l’élève une « double vie ». Pourtant, 52 % des lycéens sont favorables à la possibilité de manifester ostensiblement leur appartenance religieuse dans le temps scolaire. Pire, c’est le même pourcentage de lycéens qui estiment que la liberté d’expression devrait se limiter quand il est question de convictions religieuses, réinstaurant ainsi une forme de délit de blasphème. Sur cette dernière, j’ai constaté une confusion entre la conviction religieuse et la couleur de peau ou une appartenance supposée à une ethnie. Cela renforce le phénomène de « biologisation du religieux », que développe le juriste Pierre Juston .
« La laïcité est un bouclier contre les pressions et manipulations dont un jeune en construction peut être victime pour l’empêcher de devenir celui qu’il veut devenir. »
Alors que faire pour inverser la tendance, montrer l’utilité de cette loi à l’heure où certains confondent souvent laïcité républicaine et tolérance à l’anglo-saxonne. Comment rendre désirable le cadre laïque afin que chaque aumônier musulman comprenne la chance pour leur liberté que leur offre ce modèle ? Mon optimisme face à ce défi est total, intacte et rien ne me détournera de l’envie de promouvoir la laïcité pour faire comprendre à ceux qui la jugent raciste, liberticide et anti religieuse, car oui, elle nous protège. Elle est un bouclier contre les pressions et manipulations dont un jeune en construction peut être victime pour l’empêcher de devenir celui qu’il veut devenir. Elle nous protège contre les assignations identitaires qui se multiplient dans cette période troublée. En ce qui me concerne, en plus d’être un citoyen français, et un homme engagé, je suis aussi de confession musulmane.
J’ai la conviction profonde que ces lois si contestées, loin de remettre en question ma foi, la préservent et la protègent. Conformément à notre droit, ces lois concernent tous les cultes et les convictions religieuses. Il ne peut leur être fait de procès en racisme ou considérer qu’elle vise une religion en particulier. Je ne me résous pas à ce qu’on puissent tolérer des attentats islamistes commis au nom de ma religion. L’absence de condamnation par certains, des actes barbares à l’encontre des journalistes de Charlie Hebdo , de citoyens juifs, de fonctionnaires tels que Samuel Paty, de militaires français ou encore de citoyens, est aussi inquiétant que révoltant.
Il en va de même pour ceux de ces personnes qui se livrent aux injures, aux insultes et aux menaces de mort contre Mila . Ces chiffres augmentent chez les jeunes musulmans ou de convertis se réclamant de cette religion. Je veux ici m’adresser à eux et leur dire qu’ils défigurent ma foi. Je veux aussi leur dire que ceux qui confondent islamisme et islam dans le débat public la défigurent tout autant.
Cette « tenaille identitaire », j’y suis confronté tous les jours. Elle progressent en moi, fait s’affronter des personnes qui me refusent la qualité de citoyen en raison de ma confession et d’autres qui m’envisagent comme un « Arabe de service » parce que j’aime la République, parce que j’aime la France.
« Je me suis retrouvé dans ces combats et dans une association dans laquelle mon prénom Foudil n’est ni un faire-valoir, ni un repoussoir »
On peut aussi évoquer notamment le danger que représente l’extrême droite qui depuis des années excelle sur le terrain identitaire et profite des atermoiements, tergiversations et autres arrangements que les progressistes seraient tentés de passer pour prospérer et affaiblir la République. Bien évidemment, il n’y a pas à hiérarchiser les combats et il faut lutter contre toutes les propositions identitaires car elles se renforcent mutuellement.
À celles et ceux qui se demandent pourquoi un homme comme moi s’est engagé au côté de la France laïque, je leur offre donc la réponse. C’est dans cette vision humaniste et universaliste que j’inscris mon engagement, à celle des valeurs de la France républicaine et laïque. Je serais un rempart face à la radicalisation avec la conviction du tord considérable intenté à ma religion, je compte donner libre court au concept laïcité, dans les quartiers et les cités, dans les lycées et collèges, par des entretiens et des formations, en tant que formateur VRL.