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“France-Mali, autopsie d’un divorce”, titrait le Journal du dimanche (JDD) en octobre dernier. Au même moment, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga affirmait : “Les tensions entre la France et le Mali ne vont pas aboutir au divorce”. Erreur : le 31 octobre, la junte malienne a donné 72 heures à l’ambassadeur de France, Joël Meyer, pour “quitter le territoire national”. Désormais, le retrait des forces Barkhane et Takuba est une hypothèse de plus en plus probable. Le 1erfévrier, L’Express annonçait donc : “Tensions France-Mali : chronique d’un divorce annoncé”. Mais cette terminologie est trompeuse. S’il y a divorce, c’est qu’il y a eu mariage un jour. Donc sentiments. De fait, on ne compte plus les responsables politiques français ayant déclaré, au cours des dernières décennies, leur “amour” pour le continent africain – Emmanuel Macron, qui affirmait il y a peu vouloir “reconquérir”l’Afrique, n’échappe pas à la règle. Mais que signifie au juste cette notion, se demandait Thomas Deltombe en octobre dernier, si ce n’est la perpétuation d’une relation perverse qui trouve ses fondements aux origines de la colonisation ?