L’affaire Pegasus devant la justice? Un millier de Français ont été visés par Pegasus, un logiciel espion israélien, pour le compte d’une dizaine d’Etats. Parmi eux, les numéros de l’ancien ministre de la Transition écologique, François de Rugy, ou celui du député de l’Essonne Cédric Villani. Ces deux derniers ont annoncé, ce mercredi matin, leur volonté de saisir la justice sur ce sujet. Désormais, des regards accusateurs se tournent vers le Maroc.
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Le Monde et Radio France, qui font partie du consortium de 17 médias ayant eu accès à cette liste obtenue par le réseau de journalistes Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International, ont en effet révélé mardi que des numéros de personnalités politiques de premier plan, parmi lesquels figurent de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe et de 14 membres du gouvernement, «dans la liste des numéros sélectionnés par un service de sécurité de l’État marocain, utilisateur du logiciel espion Pegasus, pour un potentiel piratage».
Invité sur France Info, le député Cédric Villani a ainsi indiqué qu’il n’avait « pas été si surpris que ça sur le principe » à l’idée d’être espionné par un État. «Cela s’inscrit bien dans le monde actuel dans lequel nous vivons. Il y a des failles de sécurité partout où c’est une course-poursuite incessante entre les pirates et ceux qui cherchent à endiguer le piratage», estime-t-il.
Surpris d’être visé
Le député de l’Essonne a précisé qu’il avait été alerté il y a deux ans par un spécialiste de la sécurité qui avait examiné son téléphone. «Il y avait quelque chose qui avait été détecté à l’époque. Je ne sais pas si c’était ça ou autre chose. C’est quelque chose qu’on devrait faire très régulièrement», ajoute-t-il. Pour autant, le député dit ne pas comprendre pourquoi il aurait été visé par le Maroc, avec lequel il dit ne pas avoir de relations de travail: «j’y ai seulement tenu des conférences scientifiques, des conférences de mathématiques.»
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Désormais, Cédric Villani entend porter plainte pour «marquer le coup». «Ce ne sont pas des choses que vous pouvez juste laisser comme ça, comme si de rien n’était, explique-t-il. C’est une démarche que je ferai à titre individuel. Nous verrons bien ce que feront les différentes institutions.» Parallèlement, l’ancien ministre de la Transition écologique François de Rugy a annoncé sa volonté de «saisir le procureur de la République» et examiner avec un avocat si des poursuites sont à envisager sur le plan pénal, au micro de France Inter. François de Rugy avait, la veille déjà, indiqué qu’il souhaitait que «le Maroc fournisse des explications à la France, au gouvernement français et à une personnalité comme moi qui étais membre du gouvernement français lorsqu’il y a eu une tentative d’intrusion et de captation des données de mon téléphone portable».
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Avant même que ces nouvelles informations n’aient été dévoilées, la justice française a ouvert une enquête mardi pour examiner la plainte de journalistes qui auraient également été ciblés par le Maroc à l’aide de Pegasus, selon le consortium.