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La France doit se réveiller face à la propagation de l’islamisme.
L’écrivain algérien Boualem Sansal dénonce « le trop grand laxisme des pouvoirs publics » et renvoie « les musulmans crispés » à leurs responsabilités : « Ils doivent admettre que l’Etat est laïc et que la religion, on la pratique chez soi ».
“Tout laisse à penser qu’un événement très grave allait se produire en France, cela à n’importe quel moment. Le djihadisme s’installe partout dans le Monde. Tôt ou tard, il frappera ici ou là…”
“Qui donc est ‘trop tolérant’, il le trouvera. On sait que des gens prêchent dans les banlieues, les mosquées, les prisons… J’ai l’impression d’un laxisme qui ouvre des brèches aux djihadistes. Je ne dis pas non plus que c’est simple : la France est une démocratie, et ses gouvernants ‘composent’ avec 6 ou 7 millions de citoyens de confession musulmane ». dira-t-il. « Pourquoi l’islamisme séduit-il autant une partie de la jeunesse ? Je ne crois pas aux explications de ceux qui mettent en avant la misère sociale, comme terreau premier du djihadisme. Il existe un projet politique dans le Monde pour propager l’islamisme et porter le djihad d’abord en terre musulmane, puis ailleurs, en terre chrétienne notamment. C’est une bataille romantique et mystique pour Allah qui rappelle les croisades. S’ajoute à cela le travail des propagandistes, qui sont de vrais professionnels. Eux, jouent sur le chômage, en le présentant comme une injustice faite à l’égard de ceux qui sont musulmans. On leur martèle en substance : Ils ont exploité vos parents; maintenant, c’est votre tour».
« Par ailleurs, les islamistes cherchent à culpabiliser ceux qui critiquent l’islamisme en leur disant : ‘Vous êtes racistes, c’est l’islam que vous voulez critiquer’. C’est une technique pour faire taire l’adversaire. Mais ceux qui gouvernent ont également une responsabilité dans cet état de fait. Le président de la République française est Président de tous les Français, y compris des djihadistes. Le discours sur la nécessité de ne pas faire d’amalgames vient en droite ligne du principe de précaution. Les Français sont invités à ne pas déraper, à ne pas tenir de propos qui pourraient dresser les communautés les unes contre les autres. Je pense qu’à force d’être prudent, on finit par ne rien faire. Et si l’on bride le débat, cela ne fera qu’aviver les tensions. Il faut donc libérer le débat. Sinon, l’extrême-droite continuera de progresser, en s’emparant des critiques qui ne sont pas menées. Tout cela rappelle les années 1930 : on polissait les discours et les intellectuels détournaient les yeux, pendant que l’extrême-droite se développait… »
« Il faut aussi critiquer l’islam. Il faut tout mettre sur la table. Le Coran ‘légalise’ des inégalités fondamentales : la femme est vue comme inférieure à l’homme. Offrir 70 vierges à un homme après sa mort, cela veut-il dire que le Paradis est sexiste? »
« Des questions que tout le monde se pose : Les grandes manifestations qui ont eu lieu en France après les attentats auront-elles pour effet d’enraciner la laïcité chez tous les musulmans ?
Je pense que les grandes marches ont servi d’exutoire au choc ressenti. Un travail de fond doit maintenant être mené sur la durée. Il passe par l’école, par les partis, par la presse, par les intellectuels et par les universités. Et ce travail doit amener les musulmans crispés, à accepter l’idée qu’ils ont le droit de pratiquer l’islam qu’ils veulent, mais chez eux. L’Etat est laïc. Ils doivent l’admettre en tant que citoyens français ».
Ou encore…Le fossé va-t-il se creuser encore davantage avec les islamistes ?
« Je dis aux Français, ‘Attention! Réveillez-vous’ ? Oui ! Je le dis depuis des années. Vous êtes déjà des victimes en puissance. Si ce n’est des islamistes, c’est de vous-mêmes, car les islamistes risquent de vous pousser à vous radicaliser. Et la France sans ses valeurs, ce n’est plus la France ».
A lire, de Boualem Sansal : « Gouverner au nom d’Allah : islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe » (Gallimard, 2013)